MAC DE THIES – Célébration de la «Nuit du Destin» par les «thiantacounes» : 40 bœufs, 30 béliers et plusieurs centaines de poulets seront immolés

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Le «Leylatoul khadre» ne sera pas célébré par les disciples de Cheikh Béthio Thioune à Mermoz comme naguère, mais plutôt à la prison de Thiès. Les «thiantacounes» vont y organiser un grand festin, qui va durer toute la nuit du jeudi jusqu’au petit matin.
La Maison d’arrêt et de correction de Thiès sera, demain jeudi, le point d’attraction des thiessois. Et pour cause, les «thiantacounes» y célèbrent le «Leylatoul Khadre». Cette fête musulmane est considérée comme étant la meilleure nuit du mois de Ramadan. Appelée aussi la Nuit du destin, le «Ley­la­toul Kha­dre», selon la parole du prophète Mo­hamed (Psl) : «Qui­con­que ac­com­plit la prière de la nuit, la Nuit d’Al-Qadr, avec une foi ferme et en cherche la récompense, tous ses péchés passés lui seront pardonnés.»
Pour les besoins de cette célébration, les «diawrignes» se sont récemment retrouvés pour peaufiner un programme. Les chants religieux et «xassaîdes» de Serigne Touba y seront déclamés toute la nuit.
Pour la réussite de cette célébration qui s’est déplacée cette année du quartier Mermoz de Dakar au quartier 10ème de Thiès à cause de l’incarcération du «Cheikh», les «thiantacounes» n’ont pas lésiné sur les moyens. C’est ainsi que, souffle un membre du comité d’organisation, «il est prévu d’immoler 40 bœufs, 30 béliers et plusieurs centaines de poulets. Les mets seront à base de pâtes alimentaires ou de pommes de terre mais pas de riz».
Pour rappel, Cheikh Béthio Thiou­ne le guide des «thiantacounes» est incarcéré depuis plus de trois mois à la Maison d’arrêt et de correction de Thiès suite au double meurtre de Médinatoul Salam commis le 22 avril dernier de Bara Sow et de Ababacar Diagne. Après la découverte macabre, le Pro­cureur de Thiès, chargé de l’enquête, laissait entendre lors d’un entretien avec la presse que «les deux victimes, Bara Sow et Aba­ba­car Diagne, ont été battues à mort sur ordre du guide religieux qui souhaitait qu’ils soient cor­rigés». Avant d’ajouter : «Au­cune liberté ne permet de violer la sacralité de la vie humaine.» Et Ibrahima Ndoye de rappeler : «la Justice ne peut admettre ce type de comportement : ôter la vie à des citoyens, avec une violence inouïe et barbare».
Affaibli et très mal en point, Béthio Thioune, dont les avocats défendent becs et ongles que «sa santé est incompatible avec le milieu carcéral», pourrait recevoir, ces prochains jours, une organisation influente des droits hu­mains.

lequotidien.sn

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