Macky, Benno Bokk Yakaar et à la CNRI vers un quiproquo par Tamsir Jupiter Ndiaye

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Faut-il mettre en application les propositions de la Commission nationale de Réforme des Institutions (CNRI) ? La coalition Benno Bokk Yakaar n’a pas encore apporté une réponse claire. Les positions des uns sont ambigües. Les sorties politiques des autres sont maladroites et obscures. Le Pr. Macky Sall est pourtant sans équivoque. Il ne mettra point en application toutes les propositions, étant un homme politique, chef d’un jeune parti adoubé par une majorité présidentielle et ayant des ambitions politiques dans le temps et dans l’espace.

La proposition qui passionne le plus la classe politique et les citoyens est le cumul des fonctions de Président de la République, Chef de l’Etat et chef de parti. C’est que dans l’histoire politique du Sénégal, de l’UPS au PDS, le parti que dirige le Président de la République se confond toujours avec l’Etat et l’appareil administratif. Le plus souvent, son agencement est reproduit suivant les structures étatiques créant un mélange entre le parti et l’Etat. Cette confusion permet stratégiquement au camp présidentiel d’avoir une force hégémonique qui procède au maillage des Institutions. Ce privilège est favorable à tout Chef d’Etat-chef de parti. Il lui donne une occasion de bénéficier d’une adhésion politique massive de militants en quête de pouvoir et d’avoir. Seulement, il peut, dans certaines situations, alimenter un clientélisme politique qui fausse le jeu démocratique.

Mais ne serait-ce pas politiquement suicidaire pour Macky Sall de ne plus assumer les fonctions de chef de parti ? N’est-ce pas scier la branche qui le porte ? Certes, la démocratie est à parfaire à travers les ans, les réalités et les revendications nationales. Mais quel parti au pouvoir appliquerait cette recommandation ? Ni l’AFP, ni le P.S., ni le PDS ne l’auraient accepté pour des questions éminemment politiques. Le débat s’est posé quand le PDS était au pouvoir. Il s’est aussi posé du temps du PS. Ces partis l’ont considéré comme de la provocation. Et puis, leur mode d’organisation ainsi que leur gestion, dussent-ils être aujourd’hui dans l’opposition ou dans la majorité présidentielle, rendent compte d’une conception autocratique de l’autorité politique.

Evidemment, l’APR n’est pas à l’abri de ces infirmités. Mais elle n’est pas encore un parti clairement structuré. La station présidentielle qu’elle occupe est, par conséquent, le seul atout politique pour conserver le pouvoir. Vivant des crises internes de légitimité et des querelles de positionnement et de prestige, l’APR ne se séparerait donc jamais du leadership de Macky Sall qui en est la seule autorité, détentrice du pouvoir, de tous les pouvoirs.

Une réforme devrait plutôt s’imposer dans l’Institution parlementaire peuplée majoritairement de députés cumulards, absentéistes et parfois somnambules. Une obligation de comptes rendus annuels au peuple devrait leur être exigée. Certains députés sont anonymes parce que oisifs, indolents et apathiques devant les demandes sociales et les revendications nationales. Ils représentent plus leurs partis et leurs rentes que les intérêts réels et légitimes des populations.

En fait, la classe politique sénégalaise est trop partisane et démesurément inextricable aux pratiques jacobines de gestion d’intérêts et de notoriété. La démocratie sénégalaise est bien un exemple en Afrique. Mais elle claudique en raison d’un conservatisme suranné qui se manifeste par un environnement institutionnel, signe identitaire d’une continuité de pratiques toujours critiquées

Source Senefocus/Tamsir Jupiter Ndiaye

2 Commentaires

  1. @MG.bayil togne bo poussoul bayil ñgi beug pousse pousse + pasti vaaldaa ou a LA tangaal menthe Blanche les gouts est les couleurs Ne se discute. Pas faut assumer ses choix goor bakhna djiguene bakhna Wayé goordjiguene aka saff

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