Macky et « ses » journalistes : complicité ou confiance ?

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Souleymane Jules Diop, Abdou Latif Coulibaly, El Hadji Hamidou Kassé, Abou Abel Thiam, Yakham Codou Ndéné Mbaye sont des journalistes respectueux et respectables. Ils sont surtout des icônes du monde moderne de l’information et de la communication. Mieux, ils ont toujours partagé une détermination professionnelle et une opiniâtreté dans l’usage moral de l’Information, instrument principal de participation démocratique. Leurs idées et leurs lectures des faits sociaux et politiques ont souvent pesé dans la conscience publique pour une raison : personne ne pouvait les soupçonner, dans la pratique journalistique, d’être à la solde d’une tendance partisane ou d’être des marionnettes suspendues au bout des cordes d’un homme politique, ou même d’un détenteur de pouvoir financier.
Mais aujourd’hui, ils ont intégré le maquis marron et se pâment au giron d’un régime politique avec ses mérites et ses fautes, ses forces et ses faiblesses.
Peuvent-ils être considérés comme des transhumants d’un genre nouveau, des citoyens engagés pour la cause nationale ou des souteneurs de l’ombre dont les cagoules sont tombées ? Ce ne sont que des questions ?
Mais un constat est évident : entre Macky Sall et certains journalistes, pas tous évidemment, semble avoir une certaine complicité qui déroute. On peut comprendre le prolongement et la constance d’une amitié antérieure au pouvoir. Mais le paradoxe est de pratiquer sa profession journalistique, apparemment en dehors du pouvoir, tout en menant avec subtilité et astuce le jeu du pouvoir ou de son chef sous le couvert d’une fausse objectivité.
Mitterrand avait « ses » journalistes. Mais ils étaient pour lui des visiteurs de minuit : le soir, il les recevait pour recueillir leurs lectures politiques et leurs avis critiques et objectifs, parfois antagonistes pour ensuite en faire des instruments d’action, parmi d’autres. Mais « les » journalistes de Macky deviennent acteurs partisans, intégrés dans l’activité gouvernementale, délicieuse certes mais délicate.
Pourtant, « ces » journalistes de Macky Sall sont brillants et vaillants. Nul ne peut nier le courage politique de Souleymane Jules Diop que Macky Sall a lui-même subi à travers des diatribes à gage. Yakham Mbaye est doté d’un génie professionnel qui impose le respect. Abou Abel Thiam est un talentueux journaliste dont la liberté d’esprit est naturelle. El Hadji Kassé incarne le génie dialectique grâce à un esprit fin. Latif Coulibaly est lui-même une école.
Les Sénégalais les jugeaient d’abord distants des partis, de leurs responsables et des politiciens, ensuite objectifs dans l’exercice de leur profession. Aujourd’hui, ils sont partisans dans un régime qui n’arrive ni à anticiper l’avenir, ni à prévoir le futur.
Peut-être que Macky Sall a confiance en eux, une confiance qui explique la présence de Abdou Latif Coulibaly, pourtant défait à Sokone, à la tête du Secrétariat général du Gouvernement, à la place de Seydou Gueye, un non journaliste perdant comme lui.
Mais cette confiance ressemble beaucoup à une complicité. C’est l’amitié antérieure qui semble récompensée car pour certains parmi « les » journalistes de Macky Sall, les informateurs avisés n’hésitent pas à évoquer leur relation amicale avec celui-ci, avec son épouse ou avec son frère, pour « légitimer » et rendre évident leur adoubement.
Mais une complicité entre un journaliste dans l’exercice de sa profession et un politique ou un financier a souvent des effets périlleux pour l’ensemble du système démocratique parce que c’est un phénomène qui s’accompagne de liens toujours subjectifs, parfois perfides entre l’activité gouvernementale, les pouvoirs financiers et l’information.
Mais en même temps que « les » journalistes de Macky exercent des activités politiques et gouvernementales, ils feraient mieux gagner le Sénégal s’ils aidaient, au cœur de l’espace de décision, au renforcement de la connaissance des problèmes de la nation et des données de fait pour une bonne solution.
Ils sont dans le régime de Macky, bien installés dans un maquis politique plein de mines. Si leurs rôles est de déminer certaines zones, qu’ils fassent attention car le sort tragique des démineurs est qu’ils finissent toujours par sauter eux-mêmes.

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2 Commentaires

  1. tous sont des opportunistes sans principes; on les connaissait au lycée et à l’université; ils ont la langue facile ,ais les actes sot pourris ,ais ce qui compte pour une personne c’est la pratique ses idées non le contraire, grosso modo; ces sot des arrivistes:::::

  2. Vous semblez ignorer le deal qui existait entre Macky et les JOURNALEUX, Dans le complot qui a emporté le Pdt WADE, il y avait la division du travail. Les journaleux cooptés et payés par les lobby étrangers devaient s’occuper de l’intoxication (quelqu’un de haut placé devait leur fournir les informations).Après avoir perçu leur rénumérations des bailleurs , ils devaient exiger un bonus du Nouveau président. Quand celui-ci a tardé à s’exécuter, les premières banderilles sont partis de ALC. la réaction fut immédiate, nomination le lendemain. les deuxièmes vinrent de Y.Mbaye,qui commençait à s’impatienter (changement de ligne éditoriale) Message perçu à 100% , nomination dans le nouveau gouvernement.
    A tous ces messieurs, la justice divine est en marche.

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