Macky, Mckinsey et Plan d’Emergence Et si on refusait d’être des ‘’GSM’’, Monsieur le Président?

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Monsieur le Président de la République, Macky Sall, de passage au Maroc dans le cadre d’une visite officielle, vous avez annoncé lors de votre rencontre avec la Diaspora sénégalaise établie au Maroc, vouloir engager le cabinet McKinsey pour vous élaborez une stratégie pour l’Emergence du Sénégal.

Monsieur le Président, le subsaharien qui arrive au Maroc et le traverse sur sa longueur (de Tanger à Dahla, en passant par Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès, Agadir, Mekhnès etc…), est ‘’impressionné’’ par le niveau d’avancement du Maroc en termes d’Infrastructures de bonnes qualité (routes, aéroports, chemins de fer, ports), de maitrise de l’eau et de l’énergie (tous les villages au Maroc, même les plus reculés, au fin fond des montagnes, disposent de l’eau potable et de l’électricité), du dynamisme de son tissu industriel et entrepreneurial, de son secteur financier (Banque, Finances, Assurances) omniprésent……

Monsieur le Président, savez-vous celui qui est derrière tout ce pas de géant réussi par le Maroc en l’espace de 12 ans? Ce ne sont pas ni les institutions du Brettons Woods (FMI et BM) encore moins les cabinets internationaux. C’est sa Majesté le Roi Mohamed VI qui a réussi à mobiliser et fédérer les Marocaines et les Marocains, établis au Royaume comme ceux résidents à l’étranger (MRE), autour d’une vision partagée et élaborée de bout en bout par les Marocains et les Marocaines eux-mêmes et dont l’output fut la Vison 2020 qui a changé littéralement et structurellement le Maroc.

D’ailleurs Monsieur le Président, pour votre information, la Vision 2010, plan élaboré par le cabinet McKinsey, a été largement ‘’rectifié’’ et recorrigé dans le plan Vision 2020 par les ‘’experts’’ marocains si bien que dans certains salons à Casablanca, l’on s’est rendu compte qu’on a fait faire et payé cher, ce que les marocains pouvaient faire par et pour eux mêmes.

Monsieur le Président de la République, pensez-vous que le Sénégal et sa Diaspora ne regorgent pas de profils, de structures ou d’instituts à même de réfléchir par nous-mêmes et pour nous mêmes, pour trouver les solutions à nos propres pièges du sous-développement?
En tout cas, en Europe comme aux Amériques encore moins en Asie et dans les pays du Golf, les questions de définition, de conceptualisation et de mise en œuvre des stratégies nationales de politiques publiques, qui sont à la limité des questions de souveraineté nationale comme le sont la Diplomatie et la Sécurité, ne sont jamais confiées à des cabinets d’audit comptable et financière devenus aussi par la force des choses en Afrique, des cabinets d’élaborations de stratégies nationales d’émergence.

Monsieur le Président, il suffit juste de mobiliser vos compatriotes, vos concitoyens et concitoyennes, sur le territoire national et dans la diaspora, dans le cadre d’une Commission nationale Stratégie et Planification (Vison 2030), pour vous proposer une stratégie nationale d’émergence, à la fois globale et sectorielle, qui transcende le temps électoral (mandat) pour s’inscrire dans un temps politique (notre devenir) et qui serait une sorte de bréviaire pour tout chef d’Etat du Sénégal d’ici à 2030.

Monsieur le Président, qui mieux que Nous (Sénégalaises, Sénégalais) connaissons nos propres structures économiques, nos propres ressorts culturels et nos propres liens sociaux, pour bâtir sur dessus, notre propre vision du monde et de nos propres structures politiques, économiques, culturelles et sociales pour relever les défis qui se posent devant Nous?

Monsieur le Président, quand il s’est agit de nous choisir un Chef de l’Etat pour nous gouverner, nous l’avons choisi parmi nous. Quand il s’est agit de repenser pour réformer nos institutions, nous les avons choisis parmi nous. Pourquoi donc Monsieur le Président, quand il s’agit de la Chose politique, nous nous débrouillons par et pour nous-mêmes et quand il s’agit de la matière économique, nous voulons nous référer à des cabinets, fut- ce t-il Mckinsey?

Monsieur le Président, avec tout ce que le Sénégal regorge de cadres et techniciens de très haut niveau, aux compétences avérées et éprouvées, qui sont encore au pays, d’autres dans la Diaspora et d’autres dans les institutions internationales, avec tout ce que l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et nos instituts nationaux regorgent de profils (enseignants, chercheurs) dans la pensée conceptuelle et dans la recherche appliquée, les enjamber ne vous honore pas et n’honore pas le Sénégal encore moins la Rupture que vous nous aviez promise.

Monsieur le Président, Georges Clémenceau disait que la guerre est une affaire aussi sérieuse qu’il ne faut pas la laisser entre les seules mains des militaires’’. Par parallélisme des formes, ‘’la réflexion stratégique pour faire sortir notre pays de son mal économique profond est une affaire tellement sérieuse, à la limite une question de souveraineté qui ne saurait être sous-traitée à des cabinets. Nous en avons vécu l’amère expérience avec les Plans d’ajustement structurels.

Monsieur le Président, notre structure économique porte toujours en elle, les séquelles des Programmes d’Ajustements Structurels (BM et FMI) des années 80-90. Nous venons de sortir d’un réveil douloureux d’une décennie (2000-2010) de mise en place du Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (Paul Wolfowitz) dont les résultats ont été mi-figues mi-raisins. Doit-on continuer Monsieur le Président, à rester des Gentils Spectateurs de la Mondialisation (GSM), des enjeux de la mondialisation plutôt que des acteurs de la mondialisation? Des continuels consommateurs de ‘’prêts-à- penser…..

Monsieur le Président de la République, le cap n’est plus de mettre l’essentiel de nos ressources et de notre énergie dans les politiques de gestion de la demande mais plutôt, dans celles de l’offre et de la demande. Voici donc l’horizon.

Monsieur le Président, c’est quand ce plan d’émergence vous sera rendu après que vous l’ailiez payé au prix fort (très fort) et que vous réalisiez que ‘’ce n’était pas sorcier’’, que le temps des regrets serait déjà passé.

Mohamadou SY ‘’Siré SY’’ / [email protected]
CEO ‘’Epsilone consulting’’, stratégie & management
Casablanca

2 Commentaires

  1. j’ai vu l’etat des routes suite aux accidents et innondations mais il faut dire que l’entrepreneur de ces routes doit aller en prison et nous dire combien il a donné pour obtenir ces marchés et à qui?.
    -du sable et un peu de niekh de goudron,c’est honteux.
    ragal lene yallah!

  2. vos intentions sont belles , louables et bien définies , mais vous vous adressez à quelqu’un qui ne voit comme expert que souleymane jules diop et latif coulibaly !! il apprend et récite à longueur de journée les leçons distillées par ces deux énergumènes qui le mènent par le bout du nez , c’est la raison pour laquelle ce pays est  » dafa maky  » !!

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