Macky Sall menacé par le syndrome Wade et l’ombre de « Y’en a marre »

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Elle est désormais le symbole de leurs revendications. La Place de l’Obélisque de Dakar est au centre de l’attention de ce « vendredi noir ». Peu après la prière dans ce pays laïc à forte majorité musulmane, le mouvement citoyen « Y’en a marre » veut mobiliser sur ce lieu historique, une marée humaine d’un million de Sénégalais vêtus de tee-shirts noirs pour dénoncer les dérives du régime de Macky Sall. Une mobilisation monstre soutenue, par opportunisme ou convergences de vues, par l’opposition sénégalaise. Par le passé, une manifestation organisée par ce mouvement citoyen avait grandement contribué à la chute de l’ancien président Abdoulaye Wade en 2012. Quand on sait la popularité et la capacité de mobilisation du mouvement, Macky Sall pourrait voir apparaître sur le chemin de la présidentielle 2019, le syndrome Wade et l’ombre de « Y’en a marre ».

Un tee-shirt noir, parfois floqué du message « Lu ëppu tuuru » – « trop c’est trop !» en wolof -, un drapeau du pays à la main. C’est le dress-code requis par le collectif « Y’en a marre » aux participants de la grande marche de protestation contre les « actes et [les] points noirs qu’il faut éclairer » dans le régime de Macky Sall, au pouvoir depuis 2012.
Réunir un million de personnes contre les points noirs du régime de Macky Sall
Et pourtant la manifestation a failli ne pas avoir lieu. Yakham Mbaye, le ténébreux secrétaire d’Etat à la communication et Secrétaire exécutif de l’APR a tenté jusqu’à la dernière minute d’empêcher le mouvement de battre le pavé en déposant chez le préfet de la ville, bien avant « Y’en a marre », une autorisation pour organiser à la même heure et au même lieu, une manifestation en faveur du pouvoir. Mais l’autorisation a été retiré à la dernière minute.
Cet après-midi donc, qualifié de « vendredi de tous les dangers », après les sermons des imams et la prière du jour, « Y’en a marre » veut noircir la Place de l’Obélisque, cette place située au cœur de la capitale sénégalaise avec 1 million de manifestants. Du noir pour dénoncer l’emprise sur le pays de ce que le collectif appelle la « dynastie Faye-Sall qui veut transformer le Sénégal en royaume ».
Un appel à la mobilisation qui prend ses racines dans la gestion décriée du président Macky Sall et dans le népotisme supposé de son entourage notamment de la famille Sall et de la famille Faye, du nom de la première dame du Sénégal, Marième Faye Sall, épouse du chef de l’Etat sénégalais.
Contexte politique et social difficile
Certains observateurs n’hésitent pas à faire le parallèle avec la famille Ben Ali et Trabelsi en Tunisie. D’autres osent la comparaison et décrivent la Place de l’Obélisque comme la Place de la Kasbah en Tunisie lors de la Révolution du Jasmin dans le sillage du Printemps arabe en 2011.
Loin de cette caricature, le défi de la mobilisation est immense pour le mouvement citoyen puisque son appel à manifester équivaut à faire descendre près de la moitié des 2,5 millions de Dakarois ce haut lieu d’histoire où un obélisque érigé en 1960 en haut du Boulevard De Gaulle, commémore l’indépendance du Sénégal.
Pourtant, le risque est grand de voir cette manifestation prendre des couleurs politique malgré les appels de « Y’en a marre » aux manifestants à participer à la marche sans étiquette ni message politique. Mais on voit mal comment faire respecter cette règle au vu du nombre d’opposants qui ont annoncé leur participation à la marche.
Il faut dire que le contexte social et politique n’est pas favorable pour le pouvoir en place au Palais de la République. La marche intervient à moins de deux mois des législatives de juin prochain, répétition générale pour la présidentielle de 2019. L’Alliance pour la République (APR) de Macky Sall va y aller avec l’épine du dossier de l’incarcération de Khalifa Sall, maire de Dakar dont une partie de l’opposition envisage d’en faire la tête de liste.
Syndrome Wade et ombre de « Y’en a marre »
C’est dans ce contexte que le mouvement « Y’en a marre » compte tenir sa manifestation. Elle vient de recevoir un soutien de taille : celui de l’ancien président Abdoulaye Wade qui affiché son soutien à la manifestation et a même invité les militants de son parti à y participer. Cet allié de circonstance est pourtant passé à travers les fourches caudines du mouvement.
En juin 2012, alors que l’on prêtait Abdoulaye Wade un projet de dévolution monarchique du pouvoir à son fils puis un projet de violation de la constitution pour accéder à un troisième mandat, le mouvement avait organisé une manifestation monstre. Celle-ci a participé à la chute de l’ancien président qui céda son fauteuil à Macky Sall.
Cinq ans après, l’histoire bégaie et le même scénario semble vouloir se rejouer. Derrière Macky Sall, le spectre du syndrome Wade et l’ombre pressante de « Y’en a marre »

Par Ibrahima Bayo Jr. (Tribuneafrique)

1 COMMENTAIRE

  1. Y’en a marre, Filimbi, Balai Citoyen, une jeunesse africaine récupérée par le milliardaire américain George Soros?

    03
    Mai, 2015

    Les activistes du mouvement sénégalais Y’en a en marre et le millairdaire américain, Gerorge Soros

    Y’en a marre, révolutionniares téléguidés

    Depuis les élections au Sénégal ou l’ex-président Abdoulaye Wade a voulu se maintenir au pouvoir, un mouvement citoyen appelé » Y’en a marre » est né. Le même modèle sera reproduit au Burkina Faso sous l’appellation « Le balai citoyen. » Puis deux mouvements similaires ont également vu le jour en RD Congo, le « Lucha » et le « Filimbi. »

    Vecteurs d’une nouvelle image de la jeunesse africaine luttant pour l’établissement d’une vraie démocratie dans leurs pays respectifs, ces mouvements ne réussissent pas à tromper les spécialistes des questions politiques en rapport avec l’Afrique. Il suffit de s’interroger sur le financement des activistes pour percevoir une télécommande occidentale pilotant à distance qui parait comme une « génération spontanée. »

    L’actualité récente en RD Congo nous montre que la rencontre – débat entre les mouvements » Y’en a en Marre « , « Filimbi » et « Balai Citoyen » à Kinshasa où des jeunes activistes ont été arrêtés et jetés en prison, était le fruit de l’organisation et du financement, d’ailleurs revendiqué comme tel de l’USAID (United States Agency for International Development.) Or, il est de notoriété publique que tous ces organismes sont des bras armées des USA au service de leur diplomatie souvent hégémonique en direction des pays généralement pauvres.

    Soros, un paravent de la CIA

    Parvenir par d’autres moyens plus fin aux objectifs que la CIA a atteint par le sang, dans la désapprobation ou le déshonneur, c’est le leitmotiv de la création de tous ces réseaux d’organismes. L‘homme orchestre de tout ces systèmes d’organisation au service de la puissance américaine est le financier et philosophe Georges Sorros.

    Les suspicions sur la mainmise de Sorros sur ces jeunes activistes africains viennent d’être confirmées par la publication sur les réseaux sociaux de la photo explicite, démontrant les accointances du mouvement Sénégalais Y’en a Marre et celui qu’on accuse d’être un paravent de la CIA. Une image qui parle d’elle même. Soros, l’homme actif dans de nombreux changements de régime, porte le t-shirt estampillé du logo du mouvement » Y’en a Marre » et en bon « guru », il enseigne la bonne parole à ses nouveaux disciples.

    Dans le cas, de la RD Congo, un pays capitale dans la politique géostratégique américaine, l’ambassadeur des USA à Kinshasa n’avait pas hésité à revendiquer la paternité de la réunion des activistes via l’USAID. Ce qui a soulevé l’ire du gouvernement congolais par l’entremise de son ministre de communication, Lambert Mende. Lequel trouvera surement un motif de réjouissance par cette découverte qui lui donne finalement raison.

    Au delà d’être révélateur sur la vrai nature des mouvements du genre « Lucha », » Y’en a marre » et compagnie, cette photo dévoile juste un secret de polichinelle.

    S’il y en a qui vont se frotter les mains à la découverte de cette image, qui discrédite ces mouvements financés par des officines américaines. Ils doivent aussi avouer tout de même que la question de la qualité de la démocratie se pose dans ces pays où prospère ces mouvements. Que fait-on pour rendre le terrain moins fertile au semence de George Sorros?

    ___________________________
    Kerwin Mayizo / Roger Musandji

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