Le président Macky Sall a décidé de réduire les nombreux avantages consentis aux magistrats et aux généraux de l’Armée. Au même moment, le chef de l’Etat maintient le Sénat et accorde des privilèges à ses affidés. Une politique de deux poids deux mesures qui risque de plomber sa politique d’austérité.
Le président de la République a laissé entendre au début de son magistère que son règne sera placé sous le signe de la sobriété et de la rupture. C’est dans ce cadre que la presse a relaté ces temps derniers sa décision de réduire les avantages consentis aux magistrats et parmi ceux-ci, le fameux fonds commun. Ce qui a fait «sortir» les magistrats de leur obligation de réserve. Ainsi, les juges ont laissé entendre qu’ils n’étaient pas question que l’on revienne sur leurs acquis et ont même brandi la menace de paralyser l’institution judiciaire. C’est ainsi que des négociations ont été entamées entre le ministre de tutelle et les juges pour arrondir les angles. Alors que l’on n’a pas fini d’épiloguer sur le problème des magistrats, la presse renseigne que les généraux de l’Armée aussi verront les nombreux avantages que Wade leur avait octroyés réduits. Les enseignants qui avaient enterré la hache de guerre pour permettre le déroulement des examens l’ont déterrée et comptent obliger le gouvernement, au nom de la continuité de l’Etat, à respecter les nombreux protocoles d’accord signés avec l’ancien régime. Abdoulaye Bathily ne croyait pas si bien dire lorsqu’il affirmait dans une de ses sorties qu’Abdoulaye Wade avait légué des bombes à retardement.
Pour des raisons de politique politicienne, le président déchu avait cassé la tirelire nationale pour se maintenir à son fauteuil. C’est ainsi qu’il avait tellement arrosé tous ceux qui étaient susceptibles de l’aider à conserver son fauteuil que l’actuel régime risque d’être confronté à un problème de liquidité pour continuer l’arrosage. C’est ainsi que la presse avait aussi relaté le projet de l’Etat consistant à mettre fin à la généralisation des bourses et aides des étudiants sur injonction du Fonds monétaire international (Fmi). Ce qui avait entrainé une levée de boucliers des étudiants et obligé le ministre de l’Enseignement supérieur à monter au créneau pour tempérer les ardeurs guerrières des apprenants. Aujourd’hui, le pouvoir est obligé de trouver des solutions pour remettre à l’endroit tout ce que Wade avait déplacé. Comme le reconnaît d’ailleurs le ministre de la Justice : «Ils ont donné à gauche et à droite des indemnités qui ont perturbé les équilibres existants. Ce qui fait qu’il y a beaucoup de frustrations dans notre système. Il faut essayer de rétablir cet équilibre, revoir le système de rémunération, revoir le système de motivation, pour arriver à un autre équilibre». Cependant, cette tâche ne sera guère aisée car, au moment où il veut imposer des mesures restrictives à certains, le président de la République maintient un Sénat dont tout le monde s’accorde à dire qu’il est inutile et budgétivore et octroie par la même occasion des privilèges à ses affidés. Ainsi, les ministres ont eu droit à 10 millions chacun pour s’équiper tandis que 250 voitures 4×4 ont été commandées pour les parlementaires. Autant de choses qui font qu’il sera difficile voire impossible de faire avaler l’amère pilule de l’austérité à certaines catégories sociales qui ne voudront pas renoncer à leurs acquis, car ils pourront toujours invoquer une politique de deux poids deux mesures. Comme qui dirait, austérité bien ordonnée commence par soi même. Source : La Tribune
Il vous faudra beaucoup de courage Prési. Tous les sénégalais savaient que celui qui succèdera à Wade aura beaucoup de difficultés à redresser notre cher Sénégal. Dieu seul et les sénégalais compréhensifs pourront vous aider dans cette lourde tâche. Que Dieu vous assiste Prési, AMEN !