Malgré ses nombreux forages, Kirène a soif

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MBOUR : Kirène marche pour étancher sa soif

Les populations des six quartiers que constitue le village de Kirène ont arpenté hier les artères de ce gros village pour battre le macadam. C’est avec des sceaux vides, des bassines et des brassards rouges bien noués sur la tête que ces populations ont tenu à crier leur colère pour étancher leur soif. En effet, depuis quelques années, ce village est confronté à une pénurie d’eau. Les femmes, pour avoir le liquide précieux, se tapent des kilomètres pour rentrer avec quelques bouteilles d’eau.
Ndèye Maguette Pouye revient sur cette situation pénible qu’elle est en train de vivre?: «Vraiment, nous ne savons plus où donner de la tête. Malgré le fait que les forages nous entourent, nous sommes obligés de nous réveiller à 4h du matin et faire des kilomètres pour avoir de l’eau, et là on nous vend la bouteille à 100 francs. Actuellement il est presque midi et je n’ai pas encore d’eau pour préparer le déjeuner.»
Durant cette marche, tour à tour les orateurs ont tenu à revenir sur la situation difficile que le village est en train de vivre. Mieux, les notables du village ne comprennent pas pourquoi les forages qui se trouvent dans ces usines qui sont tout autour du village ne leur viennent pas en aide. Ismaïla Dione, notable?: «Dans les quartiers de Dobour, Fouk, Keur Lamane, Keur Ndiaye, Taak et Tépring, l’eau manque vraiment. Et à notre grande surprise, il y a beaucoup de forages à Kirène. Aux Cimenteries du Sahel il y a deux forages, en plus de l’eau minérale Kirène, des cinq forages qui sont au niveau de l’aéroport de Diass. Mais malgré ces neuf forages, Kirène a toujours soif.»
Ces populations qui, visiblement, sont très remontées contre l’usine d’eau minérale se disent déçues. Elles disent ne plus pouvoir utiliser les puits qui ont tari depuis belle lurette. Mbaye Seck, dépité, lance?: «Des usines sont en train de tuer le village, elles sont en train de commercialiser leurs produits à travers un réseau de téléphonie mobile alors que le village ne touche aucune ristourne. Et pourtant, l’usine de Kiréne fait partie de ces usines qui nous ont causé tous ces problèmes d’eau.» Ces populations très remontées con­tre ces usines demandent au ministre de l’Hydraulique et au président de la République de leur venir au plus vite en aide, sinon elles risquent d’être déshydratées.
LEQUOTIDIEN.SN

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