Mali: Situation confuse à Ménaka entre les groupes armés

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Le Premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga est donc en déplacement ce mercredi à Ménaka. Une région où les groupes armés touaregs, daoussaks et peuls dénoncent les exactions contre des civils et une centaine de tués en quelques semaines. L’ONU a confirmé près de 50 morts lors d’attaques récentes et c’est dans ce contexte qu’un accord a été annoncé le 5 mai à Bamako entre les mouvements Gatia, MSA et Ganda Izo. Un accord aujourd’hui totalement remis en cause. L’un des signataires n’est plus membre du groupe dont il se prétend.
Pour le Ganda Izo, l’accord est signé côté peul par un certain Mohamed Attaib Sidibé. Mais cette signature n’engage que lui puisqu’il a été radié du mouvement en 2014. Ce qui sème la confusion dans une région où la tension est déjà permanente.
Qui joue avec le feu ? Tout d’abord le MSA, à majorité Daoussak, et le Gatia, à majorité Imghad, puisque ces deux groupes d’auto-défense ont cosigné ce fameux accord du 5 mai. Pourtant, les secrétaires généraux du MSA et du Gatia ne pouvaient pas ignorer que Mohamed Attaib Sidibé ne fait plus partie du Ganda Izo.
Pour le secrétaire général du Ganda Izo, Abdourahmane Diallo, cet accord du 5 mai n’a aucune valeur : « Ganda Izo n’a jamais signé un protocole d’accord avec le MSA et le Gatia. Je crois que c’est une manipulation politique. Il n’y a pas eu de contact entre nous, Ganda Izo, et les responsables du Gatia et du MSA. Nous ne pouvons pas aller signer un protocole avec des gens qui ne peuvent arrêter de combattre contre notre communauté ».
Conflit intercommunautaire
Abdourahmane Diallo parle de manipulation politique, mais il ne dit pas qui serait derrière. Dans tous les cas, cette affaire tombe mal pour les autorités. Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga est ce mercredi à Ménaka. Entre Touaregs, Daoussaks d’un côté et de l’autre les Peuls la situation est très tendue. Le conflit intercommunautaire est donc une réalité.
Pour Ganda Izo, Barkhane commet une lourde erreur en associant à certaines opérations le Gatia et le MSA. « Ils défendent d’abord leurs communautés, dit Abdourahmane Diallo. Les Français ne font que creuser le fossé entre nous Maliens ». Paris espère ramener, un jour, le Gatia et le MSA dans les rangs de l’armée nationale. En tout cas, ce soi-disant accord du 5 mai prouve qu’à la veille de la présidentielle de juillet prochain les groupes armés sont prêts à tout pour grignoter quelques bouts de territoires et un peu plus d’influence.

Rfi

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