Mamadou Badio Camara, un juriste chevronné, devient procureur général près la Cour suprême

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Le magistrat Mamadou Badio Camara, qui vient d’être nommé procureur général près la Cour suprême du Sénégal, est un juriste chevronné. M. Camara est, depuis une trentaine d’années, dans les arcanes des juridictions sénégalaises.

En 1977, il est nommé substitut du procureur de Dakar, puis procureur de la République près le tribunal régional de Ziguinchor, avant d’atterrir à Kaolack pour les mêmes fonctions, dans les années 80.

M. Camara a été nommé mercredi procureur général près la Cour suprême — la plus haute instance du pouvoir judiciaire sénégalais — en remplacement d’Abdoulaye Gaye, qui est parti à la retraite le 30 juin dernier.

Il était président de chambre et secrétaire général de la Cour suprême, avant sa nomination à ce poste par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), mercredi au palais de la République, sous la présidence du chef de l’Etat, Macky Sall.

Né le 9 avril 1952 à Dakar, Mamadou Badio Camara a obtenu son baccalauréat en 1971, au lycée Van Vollenhoven (actuel lycée Lamine Guèye) de Dakar. Il a ensuite entamé des études supérieures à la faculté de droit de l’Université de Dakar, où il a obtenu une licence de droit privé (option judiciaire), en juin 1975.

M. Camara est ensuite admis à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), l’actuelle Ecole nationale d’administration (ENA). De l’ENAM, il est sorti avec un brevet de magistrat en poche, en 1977. C’était parti pour une longue carrière de magistrat, avec un premier poste de substitut du procureur de Dakar, en 1977.

Il a occupé de nombreuses et importantes fonctions dans les juridictions sénégalaises. En 1983, il est promu premier substitut du procureur de Dakar, avant d’être nommé l’année suivante procureur de la République près le tribunal régional de Kaolack.

Après cinq années passées dans cette région du centre, M. Camara est réaffecté en 1989 au poste de procureur de la République près le tribunal régional de Ziguinchor. Après le sud, il a respectivement occupé les fonctions de substitut général au parquet général de la cour d’appel de Dakar et de procureur-adjoint au tribunal régional Hors classe de Dakar.

Après ses études universitaires et quelques années d’exercice de son métier dans les juridictions nationales, Mamadou Badio Camara se lance dans des formations spécialisées, pour approfondir ses connaissances dans plusieurs domaines.

En 1982, il se rend à Paris (France), puis à Bruxelles (Belgique), pour une formation en droits de l’homme, dans les enquêtes préliminaires effectuées en matière criminelle par la police judiciaire et le bureau du procureur.

Dix ans après l’expérience européenne, M. Camara met le cap sur les Etats-Unis d’Amérique pour faire un tour d’observation du système judiciaire américain. Il y mène des séances de travail avec des magistrats et avocats, en assistant aux audiences et en multipliant les visites dans les commissariats de police et les centres de détention à New York, Washington, New Orleans, San Francisco et Sacramento.

Le magistrat se rend ensuite à la Sainte Foy du Québec (Canada), où il passe un stage sur le contrôle des opérations électorales, au sein de la Direction générale des élections du Québec.

Il suivra ensuite d’autres formation en France, sur l’exécution des peines d’emprisonnement, le recouvrement des amendes, le suivi des condamnés, l’aménagement des peines (libération conditionnelle et liberté surveillée).

Après un stage de 45 jours à Caen (France) en 1996, sur la gestion et l’administration d’une présidence de tribunal et d’un parquet, au plan des ressources humaines, du matériel et du traitement des procédures, Mamadou Badio Camara se rend à Bordeaux, à l’Ecole nationale d’administration précisément, dans le cadre d’une formation des formateurs de magistrats.

Il fait ensuite un séjour à la Chambre criminelle de la Cour de cassation française pour étudier son organisation et son fonctionnement, la procédure d’audience et la méthodologie de la rédaction des rapports et des arrêts.

Mais d’abord, le magistrat sénégalais fait un séjour à Kadoma (Zimbabwe) pour un partage d’expériences sur les peines alternatives à l’incarcération, l’étude des peines de substitution aux emprisonnements de courte durée, le travail d’intérêt général, le sursis avec mise à l’épreuve.

Pendant ses activités professionnelles, Mamadou Badio Camara a été nommé président de la Chambre criminelle de la Cour suprême, cumulativement avec les fonctions de secrétaire général de la même juridiction. Il a été aussi secrétaire général de la Cour de cassation.

Entre 1993 et 1999, il était chargé du cours « Pratique du parquet » à l’ENAM, puis au Centre de formation judiciaire (CFJ) de Dakar. Il a été aussi conférencier à l’Ecole nationale de police (ENP) et à l’Ecole de la gendarmerie de Dakar.

M. Camara a été expert du Comité sénégalais des droits de l’homme, avec une mission de formation en droits de l’homme des policiers, gendarmes et gardes pénitentiaires en Guinée-Bissau. Aussi a-t-il été représentant personnel du président de la Commission africaine des droits de l’homme au séminaire de l’Association nigérienne de défense des droits de l’homme, à Niamey.

Mamadou Badio Camara est un ancien membre de la commission d’enquête des Nations unies sur la situation des détenus à Bujumbura (Burundi), en 2002. Il a été pendant six ans (2004-2010) membre du Conseil d’administration de l’Ecole régionale supérieure de magistrature (ERSUMA), à Porto-Novo (Bénin).

Il a été chargé de mission de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), avec la mission de faire l’audit organisationnel de la Cour de cassation de Port-au-Prince (Haïti). Il a effectué une mission d’appui à la justice pénale haïtienne.

Le nouveau procureur général près la Cour suprême est membre du Comité des Nations-Unies sur les disparitions forcées, depuis 2011.

MTN/ESF/ASG

1 COMMENTAIRE

  1. J’ai avec moi un arret rendu par la cour supreme du sénégal et je peux vous dire ceci: souhaitez et priez Dieu que cette cour jamais a juger une affaire qui vous concerne ou qui est importante pour vous.
    On se demandait si ce sont de vrais magistrats qui ont rendu cet arret.
    Ils sont donc plus des hommes politiques que magistrats.

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