Manchester touchée par les pires violences en 30 ans

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Des émeutes ont éclaté pour la première fois mardi à Manchester et repris à Birmingham, pour la quatrième journée consécutive de violences au Royaume-Uni, où le Premier ministre David Cameron a annoncé des renforts de police pour venir à bout de ces troubles qui ont fait un mort.
Manchester, dans le nord-ouest de l’Angleterre, était la plus touchée par les violences. Le chef adjoint de la police locale Garry Shewan a évoqué une intensité qu’il «n’avait jamais observée auparavant», alors qu’il a rejoint la police au début des années 1980.

Une cinquantaine d’interpellations avaient été effectuées vers minuit.

Des centaines de jeunes encagoulés ont affronté les policiers antiémeutes, semant la pagaille dans le centre, brisant des vitrines, se livrant à des pillages, mettant le feu à des magasins et lançant des projectiles contre la police.

«Nous avons été attaqués plusieurs fois», a déclaré à la BBC Glen Barkworth, gérant du principal centre commercial de Manchester. «J’ai vu deux magasins attaqués, pillés, incendiés. (…) C’était surréaliste», a-t-il ajouté.

A Londres, aucun incident n’avait été signalé, après le déploiement de 16 000 policiers contre 6000 la veille.

Mais une forte tension était perceptible: de nombreux magasins avaient baissé leurs rideaux plus tôt que prévu et à Canning Town, quartier très défavorisé de l’est de la capitale, la police faisait face à des groupes de jeunes, mais aucun affrontement n’a eu lieu.

Les émeutes, qui ont démarré samedi soir dans la capitale, ont fait leur premier mort mardi. Un homme de 26 ans, blessé par balle au cours de violences dans la capitale lundi, a succombé à ses blessures.

D’autres incidents ont éclaté à Birmingham (centre), la deuxième ville du Royaume-Uni, pour la deuxième nuit consécutive, et dans sa banlieue. A West Bromwich, environ 200 personnes derrière des barricades ont envoyé des projectiles sur les forces de l’ordre, incendié des véhicules et vandalisé des magasins. A Wolverhampton, des magasins ont également été pillés.

A Nottingham (centre), un commissariat a été incendié à coups de cocktails molotov sans que personne ne soit blessé, et «au moins huit personnes ont été arrêtées», selon la police.

A l’issue d’une réunion d’urgence du gouvernement en matinée, David Cameron a lancé un message de fermeté depuis le perron de Downing Street, pour tenter de mettre fin aux scènes de chaos et à la contagion au reste du pays.

«La population ne doit avoir aucun doute sur le fait que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour rétablir l’ordre dans les rues et les rendre sûres pour ceux qui respectent la loi», a assuré le chef du gouvernement, rentré précipitamment de ses vacances en Italie.

«Si vous êtes assez vieux pour commettre de tels crimes, vous êtes également assez vieux pour être punis», a-t-il menacé les jeunes émeutiers, dont certains n’ont qu’une dizaine d’années.

Depuis samedi, 685 personnes ont été arrêtées et 111 policiers blessés à Londres, dans les pires violences depuis plus de 20 ans.

Le Premier ministre a aussi annoncé la convocation d’une session extraordinaire du Parlement jeudi, et présidera mercredi une nouvelle réunion d’urgence du gouvernement.

Un recours à l’armée est pour l’instant exclu, même si les émeutes ont fait tache d’huile ces derniers jours dans Londres et dans le pays face à des policiers visiblement débordés.

Les images d’immeubles calcinés et de magasins pillés tournaient à nouveau en boucle sur les chaînes de télévision du pays mardi soir, une publicité dont se serait bien passée la capitale britannique à un an des jeux Olympiques.

Signe de la tension, le match amical de football Angleterre – Pays-Bas prévu mercredi à Londres a été annulé.

Berlin, Rome, Paris, La Haye, Lisbonne et Madrid ont donné des consignes de prudence à leurs ressortissants séjournant au Royaume-Uni.

Les premiers troubles avaient éclaté samedi dans la foulée d’une manifestation réclamant «justice» après la mort d’un homme de 29 ans, Mark Duggan, tué d’une balle dans la poitrine lors d’un échange de coups de feu avec la police.

Une enquête menée par une commission indépendante a conclu mardi qu’il n’y avait «pas de preuve à ce stade» que le jeune homme avait ouvert le feu.

«Nous sommes dégoûtés», a réagi la famille de la victime. «Nous sommes très, très en colère, et nous voulons des réponses de la police» pour savoir «pourquoi il a été tué».

Pour décourager les émeutiers, la police a publié les photos des fauteurs de troubles prises par les caméras de surveillance et suit les réseaux sociaux qui servent de relais aux émeutiers. Elle a également demandé aux parents de surveiller leurs enfants le soir
source.cyberpresse

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