Le Collectif des 31 qui regroupe les 31 manifestants arrêtés le 22 juin dernier et dont 16 ont été mis en garde-à-vue, a manifesté hier pour demander le départ du Consul général du Sénégal à Paris.Pour eux, Léopold Faye a fait preuve de ‘trahison’ en livrant ses compatriotes aux forces de l’ordre françaises.
(Correspondant permanent à Paris) – Les forces de l’ordre françaises n’ont pas lésiné sur les moyens pour sécuriser les abords du Consulat du Sénégal à Paris. C’est une dizaine de cars Crs qui ont, en effet, été mobilisés pour assurer la sécurité des lieux. La rue Hamelin qui mène au Consulat a été barricadée. Seuls les voisins du Consulat peuvent accéder à leur habitation. Les Sénégalais qui étaient venus aussi s’inscrire ont été permis de franchir les barrières sous le contrôle des gendarmes sénégalais qui venaient les récupérer. Ce dispositif de sécurité montre que les autorités policières françaises tiennent compte de l’envahissement du Consulat le 22 juin dernier.
Le mot d’ordre des manifestants est la démission du Consul, Léopold Faye, qu’ils accusent de les avoir livrés à la police française. Et la centaine de manifestants n’a cessé de réclamer le départ du Consul. ‘Léopold Faye, dégage !’, ‘Abdoulaye Wade, dégage !’, ‘Karim Wade, dégage !’ ont rythmé la manifestation. Ils l’ont également répété dans leur missive remise au Consul par une délégation qui a rencontré le diplomate sénégalais. Dans sa réponse Léopold Faye a tenu à préciser qu’il était dans son rôle d’administrateur quand il a fait appel aux policiers français. En d’autres termes, il avait droit de requérir la force publique française d’autant plus que les gendarmes sénégalais étaient ‘débordés’. Selon Mamadou Lamine Cissé dit Barési qui rapporte les propos du Consul général, cet appel à la police française ne visait pas à ‘l’arrestation des manifestants’, mais plutôt à les faire ‘évacuer de l’enceinte du Consulat’. Durant sa rencontre avec les délégués des manifestants, Léopold Faye a soutenu qu’il n’a pas porté plainte. ‘Le Consul nous a dit qu’il avait voulu porter plainte. Mais après la réunion de son conseil de sécurité, il a jugé nécessaire de l’abandonner’, explique Tamsir Faye, le coordonnateur du Collectif des 31. Avant d’ajouter : ‘D’ailleurs, il nous a montré le projet de plainte qu’il avait voulu déposer.’
Cette version du Consul général laisse dubitatif certains manifestants qui soutiennent que la police française leur avait fait savoir que si les 16 gardés à vue n’avaient pas été libérés, c’est parce qu’ils étaient sous le coup de la plainte des autorités consulaires.D’ailleurs, ils donnent comme preuve que ce sont des gendarmes sénégalais qui ont procédé à l’identification des mis en cause dans les dégradations du Consulat.
Moustapha BARRY
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