Mansour Faye, beau-frère de Macky Sall, dit ses vérités

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raîchement nommé Délégué général à la Protection sociale et à la Solidarité nationale, Mansour Faye, beau-frère du Président Macky Sall, apporte dans cet entretien sa part de vérité sur sa nomination qui a été escortée par mille et une polémiques.

Vous venez d’être nommé Délégué général à la Protection sociale et à la Solidarité nationale, quand est-ce que le décret est tombé ?
Cela fait un peu plus d’un mois. J’ai reçu le décret portant nomination du Délégué général à la Protection sociale et à la Solidarité nationale, le 17 avril dernier.

Une question qui vient comme cela au pif. Qu’avez-vous fait pour mériter ce poste ?

Je pense que la question doit être posée au président de la République qui a pris la décision de me nommer parce que, certainement, il a confiance en moi. Notre compagnonnage politique dure depuis 8 ans, c’est-à-dire qu’elle date de 2004, quand, il a été nommé Premier ministre
.
Le Président Macky Sall ne fait-il pas dans le népotisme, si on sait que vous êtes le grand frère de sa femme, Marième Faye, donc son beau-frère ?

Ceux qui me connaissent dans l’entourage de Macky Sall savent qu’on a fait tout le parcours politique ensemble. Quand il était dans l’attelage gouvernemental, quand il préparait la Présidentielle et les Législatives de 2007, quand il a mis en place l’Apr, par la suite, quand il était dans l’opposition, nous avons joué notre contribution active dans l’implantation du parti, au plan national et régional. Donc, si on parle de mérite, je pense que je fais partie de ceux qui, en premier lieu, ont eu à travailler pour l’implantation du parti. Et on ne peut pas parler de l’Apr sans parler de Macky Sall.

Il se dit que vous n’avez pas le profil pour ce poste et que vous n’avez même pas le Baccalauréat. Pouvez-vous revenir sur votre cursus scolaire pour éclairer la lanterne des lecteurs ?

Mon cursus n’est pas compliqué. J’ai fait le lycée André Peytavin de Saint-Louis où j’ai fait la première partie du Bac en 1984. Par la suite, j’ai été transféré au lycée technique Cheikh Ahmadou Bamba de Diourbel où j’ai décroché mon Baccalauréat Série F1 avec la mention «Assez Bien» en 1985. De 1985 à 1987, j’ai fait l’Ensut d’où je suis sorti avec le diplôme universitaire de Génie mécanique. J’ai fréquenté pendant quelques mois l’Ensept (Ecole normale supérieure des sciences techniques et professionnelles), avant de trouver du travail comme responsable méthode-maintenance à la Mtoa (Manufacture de tabac de l’Ouest africain). J’ai quitté ce poste en 1995 pour aller faire une formation continue à l’Institut national des sciences appliquées de Toulouse et j’y ai décroché le diplôme d’Ingénieur en Génie mécanique option Conduite de projet, en 1997. Après cette formation, je me suis consacré à mes affaires personnelles. J’ai créé des structures qui s’occupaient de Génie mécanique et de bâtiment. J’avais acheté, en partenariat avec «Afrique Initiative», la société «Rouy Khalel (bouillie de mil pour enfants)». J’ai tâté un peu l’import-export avant de créer, en dernier lieu, une société dénommée «Faye Farms» qui s’activait dans l’importation de produits agricoles. En 2003, j’ai fait un autre Master à l’Université du Québec à Montréal (Uqam). Je suis titulaire d’un Mba (Maîtrise en administration des affaires).

Au vu de votre cursus en Mécanique, on vous sent plus dans les pratiques manuelles. Pensez-vous être en mesure d’assumer des tâches qui relèvent du social ?

J’ai une formation de base en Mécanique, mais je peux dire que, depuis 1995, je suis dans les affaires. Quand on a un certain niveau de formation, il n’y a pas un domaine où un intellectuel ne peut pas s’exprimer. Je n’ai pas besoin d’être un technicien du social. Le Président Macky Sall, en créant cette Délégation, n’était pas, lui-même, un technicien du social. C’est un technicien de formation. Il est Ingénieur géologue. Quand un problème se pose, il faut être en mesure d’apporter les réponses adéquates. Nous sommes des managers. On peut gérer n’importe quelle structure. Ce qui est important, c’est de se faire accompagner par des techniciens du domaine concerné.

En quoi consistera votre tâche de Délégué général à la Protection sociale et à la Solidarité nationale ?

L’innovation, c’est d’ancrer la protection sociale à un niveau élevé de l’institution. Ce qui fait qu’on sera beaucoup plus opérationnel vis-à-vis des populations. Le Président Macky Sall vise à réduire la fracture sociale qui existe entre les différentes couches sociales de ce pays. Les gens qui ont des problèmes d’accès aux soins, l’Etat devrait leur apporter une assistance sociale pour cela. Dans le programme du parti, vous avez entendu le Président Macky Sall parler de bourses familiales, la Délégation sera chargée de gérer ce programme de bourses qui sera destiné à 250 000 familles. Il y aura, cependant, des conditions d’éligibilité pour pouvoir bénéficier de ces bourses qui vont tourner autour de 150 000 et 250 000 FCfa environ. Ces bourses vont être octroyées sous la forme d’une allocution annuelle pour permettre à ces familles démunies d’acheter des fournitures scolaires pour leurs enfants, par exemple. On parle de couverture maladie universelle, on parle de bonification retraite. Tout cela rentrera dans le cadre des prérogatives de la Délégation générale. Pour ce qui est des conditions d’éligibilité, nous nous attellerons à leur étude, car nous venons tout juste de prendre fonction. Mais, les familles du monde rural qui n’ont aucune source de revenus seront les premières privilégiées.

Parlant de monde rural, on sait que la disette frappe à leur porte. En tant que Délégué général à la Protection sociale et à la Solidarité nationale, que comptez-vous faire pour les assister ?

Il y a des programmes d’aide destinés au monde rural. Le Programme alimentaire mondial est en train de distribuer des vivres de soudure au monde rural. Au niveau du commissariat alimentaire, il y a eu récemment une réception de vivres qui sont destinés aux familles qui vivent des difficultés avec la disette. Mais, l’Etat va leur apporter l’assistance nécessaire pour passer ce cap.

On sait que votre sœur, la Première Dame Marième Faye, est à la tête de la fondation «Servir le Sénégal». Ne risque-t-il pas d’y avoir collision entre vos deux structures ?

Je ne sais rien concernant cette fondation. J’en entends parler, mais je ne sais rien concernant les tenants et les aboutissants de cette fondation. Je ne pense pas qu’il y aura des risques de collision. C’est une fondation créée par la Première Dame pour venir en aide aux couches vulnérables. La mission de la Délégation générale s’inscrit dans cette même dynamique. Je ne vois pas en quoi cela pourrait constituer un conflit d’intérêt. Toutes les deux structures visent le bien-être des populations et donc, il ne pourrait pas y avoir de risques de conflit d’intérêt.

Est-ce que cette Délégation générale n’est pas juste une planque pour récompenser une clientèle politique ?

Pas forcément ! C’est bien le contraire. Le Président a fait des tournées au niveau national. Il s’est rendu compte que, dans plusieurs zones du Sénégal, les femmes en couche étaient confrontées à des difficultés pour rallier les centres de santé. Participer à l’existence de ces personnes-là, est-ce réellement créer des planques pour satisfaire une clientèle politique ? Les Sénégalais ont des problèmes qu’ils vivent au quotidien et il faut que des solutions soient apportées à cela. Si le Président ne m’avait pas nommé à ce poste et que j’avais eu les possibilités d’aider des personnes vulnérables, je l’aurais fait.

Justement, pourquoi le Président a-t-il porté son choix sur vous et pas sur un autre parce que ce ne sont pas les talents qui manquent au Sénégal ?

Je fais partie de ces talents. Je suis Sénégalais comme tout le monde. Ce n’est pas parce que Macky Sall est mon beau-frère que je ne mérite pas d’être responsabilisé. Je mérite ce poste et je réussirai ma mission.

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