Mbaye Ndiaye: «Si khalifa Sall veut rester maire de Dakar, qu’il vienne à l’Apr»

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Mbaye Ndiaye est un passionné de l’Alliance pour la République (Apr) et de Macky Sall. Engoncé dans un grand boubou blanc, flanqué de ses fidèles lieutenants, le directeur des Structures et président  de la Commission d’implantation du parti présidentiel, ministre d’Etat fait le point sur la massification de sa formation politique et les combinaisons politico-électorales à un an des Locales. Mbaye Ndiaye est tout simplement caustique.

On est pratiquement à un an des élections locales. Com­ment se porte l’Alliance pour la République ?
En tant que directeur des Structures et président  de la Commission d’implantation de l’Apr, je peux dire que l’Apr/­Yaa­kaar se porte de mieux en mieux. L’analyse réaliste de la situation évolutive depuis le 26 février à nos jours prouve que l’Apr qui était dès le départ le premier parti du Sénégal sur la base du fichier des militantes et militants du parti, confirme davantage cette réalité objective. Oui, l’Apr se porte très bien, se massifie et occupe l’ensemble du terrain politique national.
Comment se massifie-t-elle ?
Elle se massifie à travers… (Hésitation) son ouverture à l’ensemble des forces politiques nationales, en particulier à ce qui reste du Pds qui s’est fracturé en deux clans : Bokk gis gis et Pds. Je suis convaincu que toutes ces deux tranches, ces deux entités représentent les 34% que Wade a obtenus.  Ce stock ne doit trouver son lieu d’évolution et de promotion qu’au niveau de l’Apr (Sic). Mais je parle des hommes qui ont les mains propres, une très bonne représentativité. L’Apr se massifie grâce à la pertinence du programme du Président Macky Sall à travers les actes de gestion. L’Apr se massifie également grâce aux responsables politiques, administratifs. Ces hommes et ces femmes deviennent des leaders au niveau de leur localité. L’Apr se massifie également au niveau de la réflexion et de la participation au niveau du débat politique national. Malgré les tentatives de diabolisation des politiques de gestion vertueuse, l’opinion nationale et internationale commence à approuver cette manière de faire du Président Macky Sall, pour rendre crédible la fonction politique à travers la méthode de gestion des affaires de l’Etat.
En parlant du Pds, voulez-vous annoncer que vous vous attendez à ce que certaines grosses pointures rejoignent aujourd’hui l’Apr ?
On ne s’attend pas, on agit pour que cela ait lieu. Il y en a beaucoup.
Qui ?
Je dois vous dire que j’ai plus de 33 anciens députés de tout gabarit du Pds qui nous ont déjà rejoints.
Pouvez-vous avancer des noms ?
Ils sont nombreux. Par exemple, à Fatick, Abdoulaye Sène (ancien président du conseil régional) est avec nous. C’est un grand monsieur, n’est-ce pas ? Il est déjà venu. Il est en train de s’organiser pour prendre sa place au niveau des responsables de l’Apr.
Qui du Bokk gis gis ?
De ce qui reste du Pds, Bokk gis gis ou ailleurs, ils sont aujourd’hui en train de prendre leur place au sein de l’Apr dans toutes les régions.
Même si vous faites la dichotomie entre ceux qui ont les mains propres et ceux qui doivent être poursuivis, on se rend compte  que vous êtes en train de théoriser un peu la transhumance ?
Je dois apporter une précision. Je fais partie de ceux qui se sont battus à côté de maître Wade qui a été accompagné jusqu’à la fin de sa mission. Je dois dire à l’opinion et aux militants du Pds que le fait qu’ils viennent rejoindre le Prési­dent Macky Sall dans l’Apr ne constitue pas une transhumance. Ils n’ont pas trahi Me Wade. Au­jourd’hui, le Sénégal est dans une position de transition. Et chaque responsable politique doit  faire un choix. C’est l’heure du choix qui les a obligés, motivés à se dire que malgré tout, Macky Sall et l’Apr constituent l’unique endroit où ils peuvent effectivement continuer cette bataille pour le mieux-être des populations sénégalaises.
C’est ce qu’on a appelé les retrouvailles libérales, mais le Président ne se réclame pas forcément libéral.
Ça ne se réclame, cela se vit. C’est-à-dire le partage des responsabilités, au nom de l’idéologie et de la doctrine il n’y a plus de séparation entre les uns et les autres. La manière de faire et de gérer, c’est cela qui constitue le baromè­tre de séparation des uns et des autres. Sous ce vocable-là, ce qui caractérise Macky Sall ce sont les valeurs. C’est aussi la gestion vertueuse des affaires de l’Etat et autour de cela beaucoup de responsables du Pds se retrouvent avec le Président Macky Sall dans ce positionnement. Tant dans la philosophie politique que dans la mise en œuvre de cette politique-là.
Paradoxalement, vous avez dit non à Khouraïchi Thiam.  Comment expliquez-vous cette façon sélective d’accepter les nouveaux adhérents ?
Je dois dire que la direction de l’Apr accueille avec beaucoup de fierté Malick Guèye et Khouraïchi Thiam. En tant que directeur des Structures, je le dis haut et fort. Ils ont une mission à accomplir à côté du Président Macky Sall. Ceux qui  militaient dans le Pds, qui jugent qu’ils peuvent travailler dans les conditions définis  par notre programme, ils sont les bienvenus.
Est-ce que ces ralliements-là sont assortis de conditions ?
Non ! Ces conditions sont simples. Ils doivent simplement accepter les principes de gestion vertueuse des affaires de l’Etat,  d’avoir un comportement de respect envers les populations. Bref, ils doivent être au service de la Nation avec les moyens que la République met entre leurs mains. Ce sont les seules conditions.
Avez-vous approché l’Afp dans le même cadre des fusions ?
Le président de la République Macky Sall tend la main à toutes les forces politiques nationales. Il n’y a pas d’exception, tous ceux qui pensent que faire la politique c’est être utile à son Peuple. S’ils peuvent partager notre programme, Macky Sall leur tend la main, quels que soient leur appartenance, leur système ou leur formation politique.
Dans ce cas précis, avez-vous approché l’Afp ?
Non ! Macky Sall est en train d’expérimenter ce qu’on appelle le package de responsabilités partagées. C’est dans ces circonstances-là que nous apprenons à nous connaître et nous respecter. Chemin faisant, je crois que tous les jours, les uns et les autres deviennent de plus en plus convaincus de cette nécessité. Pour l’instant, je ne citerai aucun parti. En tous cas, le Président Macky tend la main à tout le monde. Nous attendons, dans le cadre des échanges au quotidien, à ce que les uns et les autres envisagent de franchir le pas de cette structure d’ensemble vers une structure intégrée. Et ce serait mieux pour le Sénégal et pour la démocratie sénégalaise.
Ne serait-il pas inélégant de débaucher les militants des partis alliés ?
Non ! En plus, ce n’est pas une question de débauchage. Il s’agit des mouvements de liberté et d’indépendance d’esprit qui font que certains militants quittent l’Apr pour aller ailleurs. Et vice-versa.
Ce ne sont pas des recrutements ?
Oui ! En ce qui concerne le Pds, on fait du recrutement au-delà de la main tendue. On voit effectivement des gens qui continuent à hésiter. Je ne ferai aucun scrupule pour aller vers eux, pour leur dire votre place est à l’Apr.
Est-ce vrai que vous voulez débaucher les ministres de Rewmi (Oumar Guèye et Pape Diouf) ?
Non ! Ce n’est pas vrai. C’est d’ailleurs une insulte à ces autorités. Nous ne faisons pas ces sales besognes parce que ce sont des personnalités.
Vous ne leur diriez pas non ?
Ah non !  S’ils venaient,  ce serait très bien à commencer par Idrissa Seck. Il est en phase avec Macky Sall malgré ce qu’on peut dire de leur compagnonnage. Je crois être une espèce d’interface entre Macky Sall et Idrissa Seck. Le courant passe bien entre les deux hommes.
Il n’y pas de tensions entre Rewmi et l’Apr ?
Non. Parfois, il y a des grimaces (Sic). Ils ont sorti un communiqué de secrétariat (politique) assez dur. Si on partage le pouvoir au niveau gouvernemental, on ne peut pas se dérober et faire des déclarations aussi faciles.
Ceux qui veulent travailler avec le Président Macky sont les bienvenus, ceux qui pensent qu’ils peuvent faire cavalier seul, ils n’ont qu’à essayer. Le Peuple est là pour juger.
Cela va nous permettre d’aborder la question des élections locales. Quelles sont les ambitions de l’Apr ?
Elles sont un tremplin pour 2017. Nous avons pour ambition de contrôler toutes les villes du Sénégal. Toutes les villes, sans exception et même les communautés rurales. Seuls ou avec les autres. (Il se répète)
Qu’est-ce qui est plus probable ? Y aller seuls ou avec les autres ?
Je pense qu’il faut être réaliste. La gestion des Collectivités locales est liée au leadership local. Il est difficile qu’au niveau des coordinations nationales telles que les grandes coalitions qu’on puisse imposer aux leaders locaux des combinaisons qui ne correspondent pas à la réalité des profils dans ces localités-là. Cette lecture du réalisme politique devra être comprise comme des probabilités de séparation ponctuelle pour régler des questions de représentativité locale, pas dans toutes les zones parce que les gens se connaissent
Qu’est-ce que vous appelez séparation conjoncturelle ?
Que chacun aille de son côté, chacun conduise ses listes. Les élections locales sont des élections pendant lesquelles non seulement les formations politiques s’affirment mais également la société civile. C’est pour cela qu’il ne faut pas être un enfant de chœur. Ce n’est pas une séparation du genre : si l’Apr va seule dans la plupart des Collectivités locales pour collecter les suffrages que les autres formations en fassent de même. Ce n’est pas un motif de casus belli. Donc ce n’est pas une raison fondamentale de séparation, de cassure du compagnonnage que nous faisons. C’est quand même compréhensible que durant cette phase qu’il y ait séparation temporaire pour régler cette question pour certaines formations…
Et après on se rabiboche ?
Mais évidemment. Après on se retrouve parce que ce n’est pas tellement l’essentiel. C’est quand même des ambitions locales qui se règlent. L’ambition nationale pour aller au-delà des partis politiques c’est cette grande coalition que dirige le Président Macky Sall.
Si vous allez en coalition, allez-vous procéder au même modus operandi que lors des Législatives ?
Ce n’est pas possible parce qu’il y a des localités où un parti politique ne représente pas grand-chose. Il y a des localités où le leadership local autour d’une formation politique écrase tous les autres. On ne peut pas reconduire le même modus operandi. La méthode rationnelle de responsabilisation des coalitions fortes qui composent Benno bokk yaakaar était le premier tour de la Présidentielle du 26 février. Tout était parti de là et les autres modalités ont suivi en ce que représentait chacun à ce niveau. Il y avait une clé pour répartir. Mais tout cela c’était au niveau départemental or chaque département a plusieurs mairies, communes d’arrondissement et communautés rurales. Donc il ne peut pas y avoir une approche identique.
Etes-vous candidat aux Parcelles Assainies ?
Je serai candidat. Pour la mairie de Dakar, l’Apr sera candidate.
Même si le Ps tient la tête ?
Oui c’est normal. Nous ne pouvons pas être à la tête du pays et laisser un autre parti diriger la capitale. Ce n’est pas possible. Donc on va se battre.
Personnellement, pensez-vous briguer la mairie de Dakar ?
J’en ai l’ambition comme d’au­tres en ont au sein de l’Apr/­Yaakaar. Si Khalifa Sall veut rester maire, qu’il vienne nous rejoindre. On lui tend la main.
Mais vous n’accepterez pas de le rejoindre ?
Ah non, non, non. Mais il peut venir ici trouver sa place. On va lui ouvrir les portes. C’est un ami personnel.
Est-ce un rêve pour vous que Khalifa Sall vienne à l’Apr ?
Je suis convaincu qu’il aurait pu le faire s’il y avait une lecture de responsabilité de la réalité politique à cela. Je pense que le Président Macky Sall en a pour dix ans. Pour cela je ne vois pas ce qui le sépare, ce qui le différencie du Président Macky Sall pour l’accompagner. C’est un homme responsable qui a une compétence avérée.
C’est un appel que vous faites ?
Ah oui ! Je lui lance cet appel fraternel. Et il le sait très bien.
C’est pour casser le Ps ?
Non. Vous croyez le Ps capable de prendre d’ici dix ans le relais du Président Macky Sall ? C’est un rêve.
Khalifa Sall, c’est son probable challenger en 2017.
Non ! Khalifa Sall a d’autres rêves. Son premier rêve, c’est sa propre formation politique. Je ne rentre pas dans ces choses-là parce que c’est un parti que j’aime bien ainsi que Tanor Dieng, un homme responsable. Mais Khalifa Sall a un avenir certain mais à côté du Président Macky Sall. Son heure, ce n’est pas pour le moment.
C’est parce que vous avez peur de lui ?
Non, non. En trois ans, Dieu vous donne le pouvoir, vous ne pouvez pas  être peureux.
Il y a le contexte…
Non, ce n’est pas une question de contexte. C’est un problème de main de Dieu. Macky Sall c’est une étoile qui va continuer à briller encore s’il plaît à Dieu. Il faut être réaliste.
Qu’est-ce qui empêche l’Apr, à l’image des autres partis, de procéder à une structuration formelle ?
On s’est rendu compte que d’ici 2014, il sera difficile de procéder à des ventes de cartes, des validations de comités, des montages de structures verticales, sections, fédérations. Et le tout jusqu’au niveau du sommet et ensuite faire un congrès puis aller aux élections. Vous n’avez pas le temps. Il ne reste que 12 mois. C’est un problème de réalisme politique. On n’a pas le temps de le faire et on ne veut pas faire des choses inachevées. Il ne faudrait pas créer des zones d’ombre là où il existerait une légitimité au niveau des leaders. Cela va créer des frustrations et le parti ne peut pas se permettre cela.
Dès le mois de mars, nous allons reprendre la vente des cartes pour faire non seulement de l’agitation, mais aussi de la mobilisation et de l’animation du parti. C’est une façon aussi de faire savoir aux nouveaux venus que les dés ne sont pas pipés. Nous allons tous partir ensemble à chances égales. Nous sommes aussi conscients que ce sont les renouvellements qui ont précipité les pertes du pouvoir. Il n’y a pas de structuration verticale.
Cette situation provisoire ne risque-t-elle pas de déstabiliser certains responsables ?
Elle peut être définitive. Nous sommes en train de l’expérimenter. Mais cela ne déstabilise personne. Il y a quand même des identités remarquables au niveau de certaines localités qui sont acceptées comme leaders. Cela ne pose pas problème. C’est autour de ces identités remarquables que les gens discutent pour trouver quelle est la meilleure combinaison pour aller aux élections.
Depuis le début de l’entretien, vous ne cessez de répéter Apr/Yaakaar…
On peut garder les deux terminologies. Moi en tant que ministre de l’Intérieur, j’aurais pu l’enlever immédiatement. Ce ne serait même pas un abus de pouvoir.  J’aurais pu m’appuyer simplement sur les différents précédents parce que plusieurs partis partagent la première partie du sigle. Par exemple, j’ai reconnu le parti Rewmi de Idrissa Seck.
Aviez-vous le choix ?
Oui ! Dès mon arrivée au ministère de l’Intérieur,  j’ai régularisé tous les dossiers qui étaient en souffrance du fait de l’arbitraire. Quand j’ai dit au Président que rien ne s’opposait à la reconnaissance de son parti, il m’a dit que c’est moi qui décide. De toute façon, on est en bon compagnonnage avec tous les  alliés.
N’êtes-vous pas frustré quelque part de n’avoir pas, ce que Jean-Paul Dias appelle une position senior commediriger une institution ?
Je ne suis pas frustré encore moins déçu. Nous en avons pour dix ans (à la tête du pays). Etre absent des premières nominations ne signifie pas grand-chose. Je veux demeurer l’homme de confiance de Macky Sall et lui être utile là où il pense que je le servirai le plus.  Le jour où il penserait que je dois être à un autre poste, j’accepterai volontiers. Il m’avait appelé pour me dire que je dirigerai le Sénat, mais la situation sociale d’alors a provoqué sa suppression. Il m’a par ailleurs consulté pour le poste de président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), mais je n’étais pas intéressé par ça. Celle qui est là-bas (Aminata Tall) représente bien le parti. Croyez-vous que je suis éloigné des instances de décision ? Non ! En tout cas, le ministère de l’Intérieur a été une excellente expérience. J’ai fait ce que je pouvais faire. Ce ministère m’a toujours intéressé du fait des tâches qui s’y exercent. J’ai fait une belle appréciation de mon parcours dans ce département.
Récemment, la presse a fait état de plusieurs marchés de gré à gré que vous auriez contractés à la tête du ministère de l’Intérieur…
La question des paratonnerres est assez complexe. A la suite d’un rapport de la direction de la Protection civile, le président de la République m’a donné des instructions sur cette question. Il m’a dit qu’au Sénégal tous les ans, quinze personnes meurent à cause de la foudre. Il a dit que c’est inacceptable et m’a demandé de prendre toutes les dispositions pour arrêter ces pertes humaines inacceptables. Cela devait se faire en trois ans. Je vous rappelle que certains ministères comme les Forces armées et l’Intérieur ont des marchés classés «secret défense». C’est prévu dans le Code des marchés. C’était un programme de 3 milliards étalé sur trois ans avec une consultation réduite en passant évidemment par la Direction centrale des marchés (Dcmp). Cette procédure a été utilisée jusqu’au bout. Durant mon magistère, il ne peut pas y avoir de zones d’ombre encore moins d’erreurs. Après ça, le Président m’a demandé de surseoir à ce marché pour attendre l’année prochaine à cause des inondations. On a arrêté. Il n’y a jamais eu de gré à gré.

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1 COMMENTAIRE

  1. Ceux qui contesteraient au Parti du Président de la République d’aller aux prochaines élections locales sous sa propre banière non rien compris ! Au contraire, il faut que les citoyens encouragent cette prise de position pour que le champ politique soit beaucoup plus limpide, en ce sens que chaque formation irait se foôter aux suffrages des Sénégalais, et on saura ce que pèse chaque formation . Un e coallition n’a jamais été un parti unique nul part, ce n’est qu’apreès que les alliances se forment pour gouverner ou pour gérer une localité. DANS CE CAS D’ESPECE , je serais tenté de poser la question à l’APR et à ses éventuels alliés si on pourrait considérer tout résultat de ces Locales comme un test national qui nous indiquerait si le peuple est derrière son Chef ou pas. lA QUESTION RESTE OUVERTE, IL APPAERTIENT AUX OBSERVATEURS DE LA SCENE POLITIQUE SENEGALAISE D’EN DEBATTRE !

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