Me Abdoulaye Babou Sur Le Revers De L’etat Du Sénégal Dans L’affaire Karim «le Juge Français N’a Fait Que Lire Le Droit»

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L’avocat Me Abdoulaye Babou ne fait pas partie de ceux qui sont surpris par la décision du juge français qui a débouté l’Etat du Sénégal de sa requête visant à récupérer les appartements de Karim Wade et Bibo Bourgie situés dans le 16ème arrondissement à Paris. Pour Me Babou, le magistrat français s’est tout simplement basé sur les textes de son pays.

L’Etat du Sénégal n’obtiendra jamais de victoire dans son bras de fer judiciaire avec Karim Wade, hors du pays. L’avocat Me Abdoulaye Babou en est totalement convaincu. «Karim Wade et d’autres individus ont été inculpés et jugés. Karim Wade a été reconnu coupable et condamné à une peine de prison en plus de devoir payer plusieurs milliards à l’Etat du Sénégal. Mais ce jugement n’a aucun sens pour une quelconque juridiction de tout autre pays, en dehors du Sénégal. La décision de justice prononcée contre Karim Wade et ses co-prévenus ne lient pas les juridictions des autres pays comme la France qui a une justice hautement indépendante et qu’aucune personnalité politique ne peut influencer », a martelé Me Abdoulaye Babou hier à Diourbel.

En effet, selon Me Abdoulaye Babou, le droit français ne connaît pas la Crei qui a condamné Karim Wade, encore moins le délit d’enrichissement illicite pour lequel le fils de l’ancien président de la République a été condamné. «Aller saisir les biens des condamnés n’est pas une mince affaire pour l’État du Sénégal. Pour faire exécuter le jugement en France, il fallait une autorisation judiciaire qu’on appelle une décision exécutoire. Cela veut dire qu’un État A détient une décision de justice qu’il souhaite faire exécuter dans un État B où se trouvent les biens des condamnés. Cela renvoie au principe de la territorialité. Et pour qu’une décision exécutoire puisse être admise, il est impératif qu’elle réunisse tous les éléments de légalité et que l’objet ne soit pas contraire à l’ordre public. Ainsi, en déboutant l’État du Sénégal, le juge français n’a lu que le droit. Parce qu’en France, il n’existe ni Crei ni le délit d’enrichissement illicite. De ce fait, le juge français n’a fait que lire le droit, et le droit seulement», soutient l’ancien ministre de la Fonction publique.

Gora KANE (L’AS)

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