Me Madické Niang : « Ma dignité et mon honneur ne m’ont jamais éloigné de ce que je dois faire »

Les avocats de Macky, à la CREI, viennent de démontrer qu’ils sont obnubilés par la candidature de Karim Wade. Ils vivent des nuits cauchemardesques à cause de l’éventualité de cette candidature. Il ne faut pas que leurs obsessions leur fassent oublier le pourquoi ( officiellement) ils bouffent des millions du contribuable. Il ne devait même pas y avoir de partie civile si la CREI existait. Mais tous les lobbys intelligents ont tôt compris ce qu’ils peuvent tirer de l’outil Macky Sall. Eux, ils avaient pour mission de retrouver, ou au moins de prouver, l’argent d’un vol de 117 milliards d’un pays dont le ministre des finances dit qu’il n’a pas perdu 117 milliards. Mais qu’importe. Même s’il n’a rien perdu il a perdu. Et la CREI s’est fixée pour mission de lui retrouver ce qu’il n’a pas perdu. Noble mission, dans un pays où ces gens croient que le formatage médiatique des esprits a bien réussi. Mais le résultat ne devait pas être la candidature de Karim.
La protection que le pouvoir de Macky Sall et sa justice assure à Alboury Ndao pour lui éviter de se retrouver face à ses mensonges devant le peuple sénégalais est la plus flagrante preuve qu’il s’agit d’un théâtre qui n’a qu’un but unique: diaboliser un adversaire politique.
Je n’ai eu de cesse de rappeler que, lors une identique stratégie de diabolisation, la France avait accusé Bokassa de consommer de la chair humaine qu’il garde dans ses congélateurs. Ce mensonge aussi gros et inhumain qu’il fut avait bien servi les objectifs de la France. Parce que quelque soit la grosseur d’un mensonge il y aura toujours quelques benêts pour bâtir leur convictions là dessus. Mais la France avait compris qu’un mensonge ne peut éternellement servir. Elle a rapidement arrêté sa machine de diabolisation par le mensonge. La France n’a pas poussé l’outrecuidance jusqu’à vouloir traîner Bokassa en justice pour consommation de chair humaine. La France voulait certes atteindre ses objectifs, mais elle n’avait aucune envie de sacrifier la renommée, de sacrifier la carrière de responsables français à qui incomberait le travail de mener à bout ce jugement de Bokassa. Ce serait comme remplir un stade et se mettre au centre pour vouloir prouver qu’on est capable de transformer le plomb que chaque spectateur tient dans dans sa main en or. La honte est assurée.
Macky Sall a sacrifié l’estime qu’avaient tous ceux qui ont accepté (à cause des millions à gagner, ou de leur besoin de vengeance propre) de jouer au théâtre de la CREI. La preuve est sortie, en filigrane, du réquisitoire du procureur spécial. La preuve est encore perceptible dans les sorties coq à l’âne de ce pool d’avocats, oh combien respectables, hier. Aujourd’hui, on les entend tous répéter, pour se dédouaner de n’avoir pas fourni de preuves, que ce sont des montages très très très ingénieux. Mais nous, nous sommes des nullards. Eux ils sont payés en millions pour que le très très ingénieux le reste pour eux au début de leur travail, mais qu’après leur deux ans, que l’ingénieux devienne terre à terre pour nous. Mais au bout de deux ans, continuer de crier à toute conférence de presse que c’est ingénieux est un aveu. Ils nous disent que c’est très très ingénieux, et c’est pourquoi ils n’ont rien trouvé, mais qu’il faut quand même condamner.
Si ce Sénégal là ne vous fait pas peur, je vais oser dire qu’il vous manque un ressort.