Il a suivi Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng entre autres, investis par leurs formations politiques respectives. Mais son souhait était de voir émerger le «candidat consensuel» qui portera la Charte de bonne gouvernance au Palais. Les ambitions personnelles en ont décidé autrement. Néanmoins, Amadou Makhtar Mbow garde encore l’espoir de vivre un Sénégal des Assises nationales.
C’est à croire qu’il se bat contre le temps. Ses pas sont pesants, son débit de plus en plus laborieux. Mais la sagesse qu’il développe à travers ses propos impose le respect. Entouré des membres du comité de suivi à savoir l’écrivain Cheikh Amidou Kane, Pierre Babacar Cama, le Général Mansour Seck, le président des Assises nationales a regretté hier, devant la presse, d’avoir échoué dans sa tentative de trouver un candidat de «l’unité et du rassemblement» pour Bennoo Siggil Senegaal. «J’ai essayé, mais je n’ai pas réussi», a-t-il déclaré, lors de la présentation du Rapport général des Assises nationales. A partir de ce constat, Amadou Makhtar Mbow ne s’est pas évertué à nier l’évidence. «Je ne suis pas déçu. J’ai pris les choses telles qu’elles sont.»
Ce qu’il faut reconnaître, selon l’ancien Directeur général de l’Unesco, c’est que les Assises nationales, en tant qu’entité, n’ont pas d’aspirant au pouvoir. «Mais il y a des candidats qui avaient pris part aux Assises et qui promettent d’appliquer les conclusions des Assises. Ils sont cinq ou six», énumère-t-il.
«Les partis ne sont plus les seuls à s’intéresser au sort du pays»
Dans cette perspective, le comité de suivi des Assises nationales veillera à la prise en compte des recommandations dans les programmes des différents candidats. M. Mbow de relever que la Coalition Bennoo Siggil Senegaal n’est pas les Assises nationales. Dans la mesure où, elle ne regroupe que des partis politiques. «Il y a des organisations de la société civile. Il y en a d’autres qui ont signé la Charte et qui n’ont pas participé aux Assises nationales. Les partis politiques ne sont plus les seuls à s’intéresser au sort du pays. Donc, nous avons aujourd’hui un rôle de veille», explique-t-il. L’ancien Directeur général de l’Unesco de préciser qu’aucun candidat ne l’a (la Charte) signée en émettant des réserves. Quant à une éventuelle violation des engagements de la Charte par les candidats signataires, M. Mbow prévient que l’exigence devra provenir des citoyens sénégalais. En ce qui le concerne, il va remettre une version écrite du Rapport général des Assises nationales à tous les candidats qui aspirent à mettre en œuvre les conclusions, une fois élus. Ce document de 394 pages place les valeurs et les citoyens au cœur de la bonne gouvernance.
