Meeting présidé par Pape Diop à Grand-Médine: Jets de pierres et brassards rouges animent la manifestation

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Pape Diop, le président du Sénat, et responsable du Parti démocratique sénégalais (Pds), a eu droit dans le cadre de son opération de reconquête de Dakar à un accueil mouvementé de la part de ses «frères» libéraux qui se sont donnés, au vu et au su de tous, en spectacle.

Par Oumar Seydou BA

ImageLes démons de la division continuent de dicter leur loi au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds). Pape Diop, engagé dans une vaste opération de charme en vue de la re­conquête de la capitale, en a fait l’amère expérience, hier. Venu présider le meeting de Bara Sall, un de ses fidèles soutiens, à Grand-Mé­di­ne, il a plutôt eu droit à un accueil mouvementé. Pendant une bonne heure, les éléments de la sécurité recrutés par ce dernier se sont opposés violemment à quelques jeunes du quartier qui voulaient accéder à la loge of­ficielle. Sur les raisons de leur coup de gueule, les jeunes ont avancé des problèmes d’éducation, de formation et d’emploi. D’après le bouillonnant Babacar Seck, «la  jeunesse de Grand-Médine est sans espoir, par la seule faute de son dirigeant, Bara Sall, un  analphabète». Pour lui, le Pds, parti dont il se réclame pourtant, souffre d’un certain nombre de problèmes liés au leadership et au népotisme. «Le Pds est victime de ses leaders à qui on a attribué des postes qui ne sont pas les leurs», dit-il. En même temps, M. Seck déplore «l’état de déliquescence et de délabrement du quartier, abandonné à lui-même, et où se pose un problème de restructuration avec acuité». Et qui plus est, «Grand-Médine n’est pas loti. Nous n’avons ni sénateur, ni député, ni ministre, parce que notre dirigeant est illettré».
Abandonnant dans le même sens, le meneur Racine Ndiath a affirmé que Pape Diop n’avait pas à venir présider un meeting organisé par son farouche adversaire, à lui. «Ce que Pape a fait, dit-il, c’est du forcing en cette veille de renouvellement.» M. Ndiath avise?: «Bara Sall n’a pas pu vendre plus de 1 000 cartes. Nous, nous avons placé 4 000. Nous n’accepterons plus qu’on nous impose des responsables. Nous n’accepterons pas que des gens venus d’ailleurs nous imposent des responsables.»
Dépassé par l’ampleur qu’ont prise les événements, Bara Sall a dû se faire violence pour maîtriser la colère qui montait en lui, aidé en cela par un de ses lieutenants. Et lorsqu’il prit la parole, c’est pour charger ses contempteurs qu’il qualifie de «mécontents et de jaloux». Sur la crainte des manifestants, il a laissé entendre que «Pape a consenti des efforts, puisqu’il a puisé de sa propre poche pas moins de 18 millions pour régulariser les habitations illégalement occupées. Dans cet élan de générosité, le président du Sénat a fait don de 68 millions aux mosquées». Il conclut son intervention en proposant au président du Sénat de le raccompagner. Ce que ce dernier a décliné, arguant être au-dessus de la mêlée. A ce propos, Pape Diop a demandé aux deux ennemis du moment, qui militent tous pour la réélection de Wade, de se serrer la main. Ceux qui ont assisté au spectacle à coups de jets de pierres, de brassages rouges se demandent certainement comment le faire, vu la détermination des tendances en lice à disposer du contrôle de la zone.

lequotidien.sn

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