Même pas crédible, le Proc !

Date:

Degn-Kumpë
Par Abdoulaye Cissé
Sud quotidien
Même pas crédible, le Proc !

Dans la défense de la corporation de la magistrature, il y’a bien mieux que le procureur Serigne Bassirou Gueye. Et ce n’est d’ailleurs pas trop difficile de trouver mieux. Tant le maître des poursuites fait piètre « avocat » pour avoir été dans un passé encore très récent l’un des plus grands fossoyeurs de l’autorité de la justice.
Pour faire dans la menace contre ceux qui s’évertueraient désormais à critiquer la justice, le Proc a du être frappé par une amnésie somme toute inquiétante pour son rang. On ne nous avait pas prévenu que Alzheimer frappait de plus en plus tôt.
Petit rappel :
Personne n’avait jamais été aussi violent et irrévérencieux contre l’institution de la justice que le procureur Serigne Bass quand il s’est agi de s’insurger contre la décision de relaxer Aïda Ndiongue. Décision souveraine et en toute responsabilité d’une juridiction compétente que le même procureur avait qualifié de, je cite : « décision illégale et troublante ». Rien que çà !
Qui peut aller plus loin dans la critique de la justice, et des décisions de justice ? L’union des magistrats du Sénégal ne s’y était pas trompée d’ailleurs en réagissant vigoureusement pour remettre à sa place « l’impertinent collègue ».
Qu’à cela ne tienne, il faut bien concéder ce droit de désaccord au procureur, fut-il lui même un magistrat. Ainsi, on en finit une bonne fois pour toute avec cette vieille idée conférée par on ne sait quelle convenance et qui voudrait « qu’on ne critique pas une décision de justice ».
Mais au nom de quoi, ne devrait-on pas critiquer une décision de justice ?
La justice n’est pas un pouvoir. Elle est plutôt une autorité qui doit asseoir son pouvoir par la justesse de ses décisions, par l’impartialité dans son rapport à la société.
Il y’a du saugrenue dans les vitupérations du procureur qui s’érige en protecteur de la justice qui en réalité ne sera jamais mieux protégée que par la justesse de ses décisions.
Et, ce n’est pas parce qu’on n’est pas d’accord avec une décision de justice qu’on ne peut pas l’accepter et ou la respecter.
Dans sa façon de faire, le procureur Serigne Bassirou Gueye met de la distance entre la justice et le justiciable.
Mais dans tous les cas, le Sénégal a dépassé depuis le niveau ou de telles menaces peuvent prospérer. Sinon quoi d’ailleurs ? Le procureur va mettre en prison ceux qui émettront un avis sur des décisions de justice qui sentent à tout le moins le parti-pris, la manipulation du pouvoir politique ?
Non soyons sérieux quand même.
Et d’ailleurs, l’histoire récente nous apprend que dans les affaires politico-judiciaires, il faudrait savoir raison garder.
On en a vu un tout autre « procureur », tout puissant premier ministre de l’époque, Macky Sall pour ne pas le nommer porter l’acte d’accusation contre son prédécesseur Idrissa Seck lors de sa mémorable conférence de presse le mardi 26 juillet 2005 au méridien président.
Le procureur Serigne Bassirou Gueye poursuit Khalifa Sall pour un détournement présumé d’un peu plus d’1 milliards de francs CFA. L’acte d’accusation de Macky Sall sur injonction du président Wade contre Idrissa Seck portait sur un détournement de prés de 20 milliards par des systèmes de facturations sur les chantiers de Thiès. On n’est plus dans les mêmes proportions là.
Et tout le monde sait comment ce cinéma s’est terminé laissant juges instrumentalisés, institutions judiciaires utilisées comme bras armé d’un régime en fin de règne à leur frais de discrédit.
Certes, on n’est pas encore à l’extinction du Soleil mais tout ce raffut a été passé par pertes et profit sous l’autel d’accord politicien sur le dos de la justice.
Watawatt, Monsieur le procureur, méfiez-vous de ceux qui sélectionnent les dossiers à vous transmettre.
Le parti-pris vous collera à la peau, et je vous assure que vous ne nous empêcherez pas de le dire et de stigmatiser l’institution judiciaire tant qu’elle nous semblera marcher dans la combine.
Ne vous en déplaise.
Degn-Kumpë
Par Abdoulaye Cissé
[email protected]

6 Commentaires

  1. Waaaawwwwwwww,
    C’est trop bien dit.
    J’ai peur pour l’auteur.
    Mr. Cissé à mon tour de vous dire « watawattt »???, procureur dalayy yobbou cachot déh!
    En tout cas, merci pour votre courage. Vraiment bravooooo

  2. Certes , la dictature est en marche .
    Il faut etre aveugle pour ne pas voir
    l autodestruction du pouvoir actuel .
    On peut museller la bouche du peuple
    Mais pas la conscience collective .
    La nature a horreur du vide .
    Wassalam

  3. Desole jeune homme, mais contrairement a ce q tu dis; la Justice est bien un Pouvoir institutionnel au Senegal. Pas en France, mais au Senegal, elle l’est. A part cela, tu as un bon texte et bon courage pour la suite.

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