« Messie », où es-tu ?

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Assommés par la tournure prise par l’Alternance, les leaders de l’opposition ont chanté sur tous les toits ne plus avoir besoin de « messie », mais d’une équipe en 2012. Ont-ils raison ? On peut bien en douter.

Ça a tout l’air d’un paradoxe. L’opposition réunie autour de Bss n’a pas besoin de « messie ». Les leaders regroupés autour de cette coalition l’ont clamé haut et fort. Eux tous affichent leur préférence pour une équipe. Un messie ? Le Nouveau Petit Robert le définit ainsi : libérateur désigné et envoyé par Dieu. Une allusion faite, naturellement, à Jésus-Christ. Mais, quand l’opposition évoque ce « personnage », c’est pour lui exprimer toute sa répugnance. Nombre de leaders à commencer par Moustapha Niasse, le Pr Abdoulaye Bathily, Landing Savané, Amath Dansokho et autres ont une amère expérience de l’élection présidentielle de 2000. Tous avaient fait bloc autour de Wade. Une fois élu, le secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds) s’est séparé de ses alliés, tous chassés de l’appareil d’Etat. Alors que Me Wade, candidat du Cal, puis du Fal s’était engagé à respecter un programme qui instituait un régime parlementaire.

A l’arrivée, c’est un régime présidentialiste fort et écrasant qui est aux commandes. Pour autant, cette aversion contre un « messie » et l’option de l’équipe n’ont rien réglé. Depuis quasiment le lendemain des Locales de 2009, tous s’accordent à dire que face à Wade, il faut un seul candidat. Mais, impossible de le dénicher sans heurts dans les rangs de Bss. Un cas de figure nettement différent de 2000. Là, les choses sont allées vite. Le contexte de l’époque plaçait le patron du Sopi en position de leader de l’opposition. Son Cv politique était imposant. Chef incontesté d’une formation politique dite au départ « parti de contribution », il frappe fort à son premier essai. Il s’incline à la Présidentielle face à Senghor (82,02 %), mais aux Législatives, « Laye Ndiombor », comme aimait le tourner en dérision l’ancien chef de l’Etat, ruine le monopole des verts à l’Assemblée nationale. Au total dix-huit députés font leur entrée au Parlement. C’est le point de départ d’une opposition menée sur les chapeaux de roue où Wade alterne à merveille louvoiement, clair-obscur et mordant. En 1988, Wade appuyé par l’Alliance Sopi constituée de la Ld/Mpt (aujourd’hui Ld) du Pr Bathily et du Pit de Dansokho brave le Ndigël de Touba et se retrouve au centre d’une révolte généralisée. L’état d’urgence est décrété. Wade, Ousmane Ngom, Boubacar Sall sont arrêtés, puis les alliés Abdoulaye Bathily et Amath Dansokho.

En 1993, Wade arrache à Abdou Diouf 15 points, par rapport à son score de 1988. C’est le vrai premier chant du cygne du règne des socialistes. Alors que le leader du Sopi gagne près de 7 points. L’élection présidentielle a eu lieu le 21 février 1993. La commission nationale de recensement des votes dirigée par Mme Andrezia Vaz est paralysée par des querelles internes. Elle est incapable de proclamer les résultats provisoires. Le 2 mars, le défunt juge Kéba Mbaye, président du conseil constitutionnel, démissionne. Dans la même journée, le président Diouf nomme Youssoupha Ndiaye, jusque-là président de la Cour de cassation. Après la Présidentielle, arrivent les Législatives. L’opposition rêve de contraindre le pouvoir à la cohabitation. Les résultats proclamés donnent 84 députés au Ps et 27 au Pds. C’est la déception chez les libéraux. La tension est à son comble. Des voix s’élèvent, notamment celle de feu le Cardinal Hyacinthe Thiandoum. « La liberté d’informer juste et vrai, accordée au journaliste dans l’exercice de son métier, constitue le rempart ultime de la citadelle de toutes les libertés. Si on y porte atteinte, on s’achemine tout droit vers la dictature et au terrorisme (…) », prévient l’ecclésiastique. Le vendredi 15 mai 1993, le juge Babacar Sèye, vice-président du conseil constitutionnel est assassiné.

En 2000, Wade, fatigué et ruiné par une vingtaine d’années de politique n’y croit plus. En France où il se trouve, le patron du Pds fait enfler le suspense sur sa candidature en 2000. Dans cette ambiance, le Ps fait circuler la rumeur de l’incapacité de Wade à s’engager à la Présidentielle. On le dit malade. Bathily, Savané et Dansokho se rendent dans l’Hexagone et somment leur candidat à rentrer au pays. Il est âgé de 74 ans. Finalement Wade revient et gagne au soir du 19 mars 2000. Ce « messie » ou plus exactement ce leader incontesté de l’opposition n’est plus là. Une telle présence aurait épargné Benno Siggil Senegaal de ses séminaires et autres réunions chez le doyen Dansokho. Et au bout du compte ….l’échec .

Hamidou SAGNA

1 COMMENTAIRE

  1. « LE MESSIE EST L’HOMME OU LA FEMME QUI INCARNE TOUTES LES VALEURS CARDINALES CULTURELLES POSITIVES NEGRO-AFRICAINES. »
    LA VOIX DU PANAFRICAIN.
    Nous avons l’inconditionnelle obligation en tant que Negres et dignes Fils et Filles du Continent Noir (Afrique) de nous enraciner dans nos valeurs culturelles positives negro-africaines avant de nous ouvrir au reste de l’Humanite. Nous devons nous sortir de l’enfermement dans lequel les colonialistes nous ont mis en nous injectant une Instruction qui banalise notre propre Culture et Histoire et nous transforme en “Negres-Blancs”. Cette Instruction n’a fait qu’aliener l’homme noir. Nous devons absolument nous departir de ce « Programme de Contrôle de Masses » dont l’objectif n’était que d’asservir et d’assimiler le Peuple d’Afrique a la Cause des Colonialistes. Il est temps d’administrer aux generations actuelles et futures une veritable Education, foncierement enracinee dans les Valeurs culturelles positives negro-africaines. Aujourd’hui sur le Continent, nos gouvernants pillent sans pudeur aucune les deniers publics, et s’autoproclament meilleurs que ceux qu’ils gouvernent, parce que tout simplement, ils se pavanent a longueur de journee avec des « Morceaux de tissu » autour du coup (cravate) et qu’ils ressemblent plus a leurs Maitres Occidentaux. Acceptons Freres et Soeurs de vivre Africain. C’est la seule facon pour nous Negres de vivre libres et dignes. La voie du Salut qui garantit a la fois, la Dignite de l’homme Noir et une Afrique Unie et Indivisible, passe incontournablement par la mise en pratique de la Pensee de Thomas Sankara, Patrice Emery Lumumba, Kouameh Kourouma, Diomo Kenyata, Omar Moukhtar, Gamel Abdel Nasser, Cheikh Anta Diop, pour ne citer que ceux-la. Dans la logique de notre assertion, nous avons choisi un parfait exemple.
    La banque route socio-economique et meme politique du Senegal, est un long processus qui couvre la periode de 1960 a nos jours. Les auteurs de ces crimes, restent toujours impunis, et pretendent meme a la Magistrature Supreme. Comme le dit l’adage, « On ne peut faire du Vrai avec du Faux». En guise de rappel :
    ? Les Socialistes n’ont reussi que la Balcanisation du Continent Noir et la dilapidation de son Immense Richesse economique.
    ? Les Liberaux ont fini de mettre en agonie les Valeurs Culturelles Positives Negro-Africaines.
    Les Fils et Filles de Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Kuame Kuruma, Diomo Kenyata, Cheikh Anta Diop pour ne citer que ceux-la, ne veulent pas de Regime de Tansition, mais plutot de Regime de Rupture.
    ? Rupture d’avec la Pensee eronnee Communiste et Socialiste.
    ? Rupture d’avec la Pensee unique Liberale.
    ? Rupture d’avec les Presidents d’Obedience Etrangere.
    La Conviction des Bons Esprits demeure que le Candidat qui reunirait autour de lui, les qualites et les personalites requises pour dignement et efficacement presider aux Destinees du Senegal, se demarquerait purement et simplement des Pouvoiristes qui ne pensent qu’au partage du Butin, et qui n’hesiteraient aucunement a envoyer le Peuple a la charniere pour disposer en Bons Princes, des deniers publics, a l’honneur de leur Père commun: Niccolo Machiavelli.

    Papa Latyr Faye
    SG de l’ADRS
    [email protected]
    http://www.youtube.com/THEBAAYFAAL

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