Meurtre de Mor Sèye en Italie – Sa famille rejette la thèse du trafic de drogue

Date:

Depuis l’annonce du meurtre de Mor Sèye, la maison mortuaire située à Touba Gouy Mbind ne désemplit pas. Hier vers 17 heures, une atmosphère glaciale régnait dans la maison. La famille a dit s’en remettre à Dieu, mais rejette la thèse selon laquelle Mor Sèye a été froidement abattu pour motif de drogue.

Hier, dans la demeure des Sèye, il y avait un ballet incessant. Amis, voisins, connaissances et parents sont venus compatir à la douleur de la famille. Sous le choc de la terrible nouvelle, les parents du défunt Mor Sèye, assassiné froidement en Italie, déclarent s’en remettre à Dieu. « C’est très dur. Mais, on s’en remet à Dieu », souligne Ibra Ndiaye, la cinquantaine, cousin germain du défunt. Selon ses confidences, la triste nouvelle leur a été annoncée alors que la famille était déjà autour du repas de midi. « C’est Ousmane Ndiaye, mon frère qui vit avec lui à Ravenne, en Italie, qui m’a téléphoné vers 13 heures, pour m’annoncer le décès de Mor Sèye ». Toujours, au bout du fil, son jeune frère a ajouté : ‘’Mor Sèye vient d’être abattu de trois balles, par un homme blanc d’une quarantaine d’années, alors que Mor prenait son repas dans un restaurant. C’était vers 15 heures (heure locale) ».

Mor Sèye vivait en Italie depuis 25 ans. Il disposait, selon Ibra Ndiaye, de la carte de séjour « interminado ». Ce qui veut dire qu’il était un résident légal. Selon toujours son cousin, il travaillait dans une entreprise à Padoue où il résidait. Après la faillite de l’entreprise, il s’est déporté sur la côte de Ravenne pour y vendre des marchandises sur la plage. Il y vivait avec plusieurs de ses frères et cousins dont il a facilité le voyage et l’établissement dans le pays de Berlusconi.

Nous avons voulu en savoir un peu plus sur le défunt. Son cousin germain renseigne que Mor Sèye est le troisième fils d’une famille très nombreuse. Mais, précise-t-il, il a un frère et deux sœurs utérins. Il avait deux épouses qui partagent le même toit à Touba et qui lui ont donné sept enfants, cinq garçons et deux filles dont l’aînée a moins de 15 ans. A en croire un de ses oncles, El Hadji Bala Kane, que nous avons trouvé à la maison mortuaire, Mor Sèye, contrairement à ce qu’on dit, est originaire de Thiéyène village, à 1,5 km de Coki dans le département de Louga. Il a tenu à faire une précision de taille.

Bala Kane a formellement rejeté la thèse selon laquelle leur défunt fils s’adonnait à la vente de drogue, comme le susurrent, selon lui, certaines mauvaises langues dans la capitale du Mouridisme. « Nous sommes issus d’une bonne famille de marabouts de Coki. Mor n’a jamais vendu de la drogue. Cela ne l’a jamais tenté. Il a toujours gagné honnêtement et licitement sa vie, à la sueur de son front. En tout cas, on ne lui connaît pas ce vice et ce penchant.» Il en veut pour preuve son casier judiciaire qui est vierge. « Mor était une personne calme, très facile à vivre, sans histoire et un musulman pieux qui avait le sens de l’honneur et de la dignité. Mais aussi qui travaillait dur pour venir en aide à sa famille établie à Touba. »

Daba Sèye, sa seconde épouse « C’est un époux irremplaçable »

Daba Sèye, sa seconde épouse, a aussi tenu à témoigner. Selon elle Mor Sèye était unique : « C’est un époux irremplaçable ». Son dernier coup de fil remonte à vendredi. « C’était pour m’annoncer qu’il nous avait envoyé de l’argent pour la préparation de la Tabaski. Le samedi, il avait même promis d’appeler pour me donner une heure à laquelle il devait parler à la famille », a révélé la dame. Un coup de fil qu’il n’a jamais passé. Leurs dernières retrouvailles remontent au Magal de Touba. Il s’apprêtait à venir fêter la Tabaski avec sa famille à Touba. D’ailleurs, il avait fini de tout régler pour la Tabaski.

Pour l’instant, la famille affirme n’avoir aucune information relative à la venue de la dépouille. Mais apparemment, ses frères et ses cousins avec qui il vivait en Italie s’occupent de son rapatriement. Aussi, demandent-ils aux autorités de faire le nécessaire pour le rapatriement du corps.

EnQuête

2 Commentaires

  1. en période de crise, les extrémistes reprennent du poil de la bête, l’intolérance fait son lit de la jalousie. Ce crime peut resulter d’une haine contre un marchand ambulant anonyme qui lui a vendu un article qu’il a jugé mauvais et il s’est vengé sur celui qu’il a pensé plus atteignable. il peut aussi être le fruit d’une rancoeur contre la communauté mouride à laquelle appartient le défunt, communauté connue pour son attachement à ses rites et traditions et qui sait se montrer partout où elle réside (thiants, dahira, visite du marabou etc) qui plus est, la plupart d’entre eux sont commerçants.
    En tout cas, la plupart des sénégalais se démènent dans le commerce et cela les expose plus encore car les autres nationalités ont des occupations plus formelles et ils sont moins visés. Les sénégalais ne sont pas les africains noirs les plus nombreux en France, en Italie et en Espagne mais ils sont souvent les plus visibles et les plus bruyants.
    Si on veut vivre en Europe comme on vit dans nos quartiers, il est clair que beaucoup de compatriotes comme ce modou seye, innocent du reste tomberont encore sous les balles de tireur revanchards. il a été au mauvais moment au mauvais endroit mais il est certain que le tueur avait décidé de trucider un « envahisseur nègre », le pauvre modou seye a croisé sa route et cela aurait pu être un certain Birane dieye ou un pape ndiaye

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

France : Stéphane Séjourné sur le franc CFA, « Si les pays africains se mettent d’accord pour changer le nom, c’est de la souveraineté des...

XALIMANEWS-Le ministre français Affaires étrangères Stéphane Séjourné a accordé un entretien...

Football-Match amical : le Sénégal en maîtrise face au Gabon (3-0)

XALIMANEWS-Ce vendredi soir à Amiens au stade de la...