Mme Coumba Gaye sur le « putsch » perpétré contre Keïta « Nous avons pris nos responsabilités… »

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Récemment consacrée présidente de la commission de relance des activités de l’Ujtl, en remplacement de Mamadou Lamine Keïta, Mme Coumba Gaye revient dans cet entretien qu’elle nous a accordé sur les raisons d’un tel choix. En effet, Mme le ministre délégué aux Droits humains n’y est pas allée de main morte, cassant du sucre sur le dos de l’opposition. Elle a profité de l’occasion pour définir les objectifs que la jeunesse libérale s’est assignée pour réélire Wade en 2012, sans oublier les festivités du 11e anniversaire de l’alternance… Entretien.

Mme le ministre, à un mois des renouvellements des instances du Pds, vous êtes intronisée à la tête de la jeunesse libérale, n’est-ce pas là une forfaiture ?
De la forfaiture ! Non. Jai été intronisée présidente de la Commission d’animation et de relance des activités de l’Ujtl, à l’initiative des présidents et secrétaires généraux des comités de liaisons fédérales. Sur les quarante-cinq départements, plus de quarante ont répondu à notre appel. Il y’en a qui sont venus de Kédougou, de Podor, de Bakel, de Ranérou… Ils sont venus dans le cadre d’un séminaire pour réfléchir sur quelle Ujtl pour la réélection de Wade. Nous avons passé en revue les dysfonctionnements que  l’Ujtl  a connus jusqu’à présent. On s’est dit qu’il est temps que nous prenions nos responsabilités. Parce que tout simplement, le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a tout fait pour la jeunesse. Il est l’allié constant de la jeunesse. Me Abdoulaye Wade a été en 2000 avec Modou Diagne Fada, en 2007 avec Aliou Sow,  et on s’est dit que la réélection de Me Wade en 2012 doit être le combat de sa jeunesse. Si aujourd’hui être ministre, conseillère à la présidence n’est plus un mythe pour la jeunesse, c’est parce qu’il ya le président de la République, Me Abdoulaye Wade.  Avant 2000, on ne voyait même pas un jeune prétendre à certains postes. Et la première fois que le président de la République a nommé un jeune conseiller à la présidence, ça a choqué certains. Parce que tout simplement, avec l’ancien régime, le choix était porté sur  les personnes du 3e âge. Il a innové, il a renforcé, et il a fait plus que tout autre président.

Mme le ministre, est-ce que le séminaire n’était pas un simple prétexte pour vous consacrer présidente de la commission de relance et d’animation des activités de l’Ujtl?

Pas du tout. Parce que tout simplement, on est parti d’un constat général. L’Ujtl doit être  le fer de lance du parti. Elle doit défendre son frère secrétaire général. Il s’est trouvé qu’on est arrivé à une période où l’opposition est en train de semer la zizanie dans l’opinion publique. On s’est dit nous sommes des jeunes du parti, et, au delà, des citoyens. Et le président de la République a beaucoup fait pour la jeunesse. C’est cette jeunesse qui s’est levée, en boucliers, pour dire non aux attaques injustifiées contre le président.

Est-ce à dire que votre prédécesseur ne défendait pas le secrétaire général ?

Je ne saurai le dire, parce que tout simplement, Mamadou Lamine Keïta est un frère de parti, qui a eu à assurer la présidence de notre structure. Et il faut reconnaître il a du mérite. Il a dirigé l’Ujtl et de par là, il a pu être maire de Bignona. Ce qui est un capital pour le parti. Donc, nous n’avons aucun problème. Mais seulement, on est dans un contexte pré-électoral où, si on faisait avant cinq, il faudra le double aujourd’hui. C’est cet élan-là que la jeunesse libérale du Sénégal voulait exprimer, et par la même occasion, dégager des orientations dans le cadre de ce séminaire en vue de 2012. Les réflexions qui sont sorties de ce séminaire ont été claires. Aujourd’hui, l’Ujtl a élaboré un programme  d’action, un week-end, un département.

Mamadou Lamine Keïta a-t-il accepté son remplacement ?
Ce n’est pas un remplacement. Keïta a épuisé son mandat, c’est pourquoi il a arrêté.
Il a arrêté, ou bien vous l’avez poussé à la sortie ?
Nous ne l’avons pas poussé à la sortie. Mais, on s’est dit, nous, les jeunes de Wade, on a horreur du vide. Nous sommes des wadistes. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés, et laisser les autres attaquer le frère secrétaire général. Ce n’est pas normal. On crée notre bouclier pour défendre notre  président. C’est fondamental. On est des jeunes du parti, on est des jeunes disciplinés, on respecte toutes les décisions venant du parti. Mais, quand même, c’est une obligation, une responsabilité qui se pose sur nous de défendre notre frère secrétaire général. Ce n’est pas une question de personne, mais une question de stratégie politique. Car, il nous faut occuper le terrain, remobiliser les troupes, prôner l’unité pour aller vers les élections. La preuve en est que Keïta a été désigné pour présider le comité consultatif de notre structure. On va en faire un cadre de réflexion qui va permettre à nos adultes de faire des propositions pour qu’on puisse atteindre les objectifs assignés. Et par la même occasion, on avait invité les anciens secrétaires généraux de l’Ujtl, Joseph Ndong qui a eu un empêchement, Modou Diagne Fada, qui était à Saint-Louis, et qui va recevoir la délégation aujourd’hui (l’interview s’est déroulée samedi dernier), le frère Aliou Sow qui était là-bas, le frère Mamadou Lamine Keïta…
Pourquoi Keïta n’était pas au séminaire ?
(Elle hésite)… Pourquoi Keïta n’était pas là ? Je ne saurais le dire. Tout simplement, il a amené son message de par Aliou Sow. Il a voulu venir, mais il était pris. C’est sûr qu’on aura d’autres occasions de nous voir tous ensemble. Parce que cela est une idée qui est partagée pour nous tous. Partant de Serigne Diop, Joseph Ndong, Fada, Aliou Sow, Mamadou Lamine Keïta et moi-même aujourd’hui, nous sommes tous convaincus que c’est dans l’unité de nos forces, de notre action qu’on va parvenir à réélire Me Abdoulaye Wade. Et vraiment, on est dans cette dynamique.

Ceux que vous venez de citer, c’est-à-dire vos prédécesseurs, est-ce qu’ils sont passés par cette procédure pour se retrouver à la tête des jeunesses libérales ?

(Elle hésite). Ce n’est pas une question de procédure. Nous sommes dans une période préélectorale. Nous sommes en train de dégager des stratégies pour permettre à la jeunesse d’avoir un cadre d’expression. Ce qu’on veut, c’est réélire Me Wade. Les procédures et autres, vont suivre. Mais quand même, nous voulons prendre les devants pour cette réélection. Aujourd’hui, on ne voit rien d’autre que la majorité pour le président de la République. Et nous sommes en train de travailler pour cela.

Votre objectif, comme vous le dites, c’est d’abord l’unité pour réélire Wade. Est-ce que le fait de débarquer Mamadou Lamine Keïta d’une manière aussi violente ne va pas installer la pagaille dans les rangs des jeunesses libérales ?
Non, Keïta, nous ne l’avons pas débarqué. Ce sont les textes. Pour vous dire l’engagement de la jeunesse, après avoir pris la résolution, elle a marché, la nuit, de l’hôtel Ndiambour jusque devant les grilles du Palais pour prouver toute sa fidélité au frère secrétaire général national, et prendre devant lui le serment de sa réélection. Tous les jeunes de toutes les localités du Sénégal se sont arrêtés pendant quinze minutes devant le palais présidentiel, et se sont jurés de réélire Wade en 2012, et par la même occasion, lui remettre la résolution.
Mais, qu’est-ce qui est à l’origine de la bagarre qui a gâché la cérémonie ?

La mobilisation était grande, l’animation, le dynamisme, la volonté, la détermination, les jeunes ont fait montre de tout cela. L’opposition a eu échos de cela, et elle a voulu gâcher la fête. Cela ne nous a pas divertis. Les membres de l’opposition sont venus dans la salle jeter une pierre à celui qui était préposé à la lecture de la résolution. Nous avons attrapé le gars, on l’a menotté et on a continué la cérémonie. Pour vous dire, combien les jeunes sont déterminés à réélire le président de la République. Celui qui lisait la résolution, malgré le sang qui coulait de son front, a continué son speech…

Vous accusez l’opposition, et pourtant, selon des témoins, la pierre est bel et bien libérale…
Il n’y a pas eu de pierre libérale. Ce que j’ai vu, c’est une pierre de l’opposition. Nous, on est des gens civilisés et disciplinés. Le président de la République Me Abdoulaye Wade ne nous a pas appris la violence. On ne connait pas la violence, mais le combat des idées, le combat concret sur le terrain. C’est pourquoi, nous n’avons pas répondu, on a continué à faire ce qu’on avait à faire…
Maintenant que vous êtes à la tête de la jeunesse libérale, peut-être d’une manière intérimaire, quels sont vos objectifs ?
Les objectifs, d’abord, c’est d’aller répondre à l’attente  des frères des autres localités. Parce que, on a lancé cet appel de remobilisation. Il y a certains qui ont fait deux jours de voyage pour venir à Dakar et exprimer leur wadisme, et dire qu’ils sont prêts à accompagner le président de la République. Maintenant, on s’est promis de faire un week-end, un département. Ce qui va nous permettre de descendre au niveau de toutes les localités pour renforcer nos Clf (Comités de liaisons fédérales) et de communier avec la jeunesse et ensemble de développer des stratégies à la base. Nous envisageons également de célébrer les 72 heures de l’alternance. Aujourd’hui, on s’est dit que fêter l’alternance en une journée n’est pas rendre grâce au président de la République. Ce que Me Wade a fait pour le Sénégal va au-delà d’une seule journée. C’est pourquoi, on s’est dit qu’on va fêter cela en trois jours.

Vous allez fêter l’alternance le 19 mars à votre manière, l’opposition également de même, est-ce qu’il n’y aurait pas risque de confrontation ?

Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, est un grand démocrate. C’est pour cela que les gens se permettent d’avoir certaines positions qui ne sont pas citoyennes. C’est une occasion, pour nous jeunesse libérale, de lancer un appel à tous les citoyens. Wade est un président de la République qui a été élu par les Sénégalais, il faut donc respecter jusqu’au bout le choix du peuple. Le Sénégalais a toujours été responsable et conséquent. Il ne faut pas voir derrière cette personne, un quelconque individu. C’est le chef de l’Etat. On doit respecter l’institution, et la préserver. En essayant de fragiliser le chef de l’Etat, on se fragilise. Ce sont des positions à ne pas prendre, qui ne sont pas à encourager. Nous sommes là à sensibiliser les citoyens vers un retour au civisme. Nous sommes des jeunes disciplinés. Il n’y aura pas de confrontation. Nous allons mobiliser toute la jeunesse sénégalaise, qui va s’exprimer, et renouveler son engagement au président de la République. Par contre, ce que fera la minorité, ne nous regarde pas, et ne nous ébranle aucunement.
Pour revenir un peu sur la gestion de la jeunesse libérale, qu’allez-vous faire pour calmer, ceux qui se rebellent contre votre nomination ?

Dans la vie, on ne peut jamais avoir l’unanimité. Nous, on ne cherche pas cela, mais poser des actions concrètes pour massifier la jeunesse pour le président. Et on lance un appel à tous les jeunes wadistes à converger vers cet idéal. Je pense que normalement, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Si, vraiment, on a en vue la réélection du président de la République, on doit taire les détails. Nous ne sommes pas là pour faire la promotion de qui que ce soit. Nous sommes là, parce que le temps nous est compté pour le travail. Et tous les jeunes qui s’engagent dans cette dynamique, nos portes leur sont ouvertes.

On vous accuse d’avoir des visées sur le ministère de la Jeunesse, après la jeunesse libérale, qu’en est – il exactement ?

C’est contradictoire, on ne peut pas avoir d’objectif par rapport  un quelconque ministère. C’est le président de la République qui a cette prérogative de nommer qui il veut à la place qu’il veut. Ce n’est pas moi qui ai pris l’initiative. Ce sont les responsables des Clf qui sont venus à Dakar pour poser ce problème, qui m’ont désignée. Ce que j’ai accepté, parce qu’on est jeune du parti, et on doit tout au président de la République. Les positionnements ne nous intéressent pas pour le moment. Nous sommes jeunes, et nous n’avons encore rien perdu. Aujourd’hui, si le président de la République est candidat, ce n’est pas pour lui, mais pour notre génération. C’est le combat de notre génération pour le réélire, et après on verra. Pour le moment, on n’est pas dans ce combat pour des ambitions, mais pour montrer au président de la République qu’il a encore une jeunesse sur qui compter pour gagner la présidentielle de 2012.
Entretien réalisé par
Lamine Ndour

LOFFICE.SN

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