Modification du règlement intérieur de l’Assemblée – Majorité et opposition jouent les prolongations

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XALIMA NEWS – Les résultats du vote de la loi modifiant le règlement intérieur de l’Assemblée nationale continue de susciter la polémique. Très déterminés dans leur combat, Thierno Bocoum et cie comptent explorer tous les moyens légaux qui sont à leurs dispositions pour rétablir la vérité des faits. Mais pour le député de Bby Zator Mbaye, il n’y a pas de quoi fouetter un chat.

Les résultats du vote modifiant le règlement intérieur de l’Assemblée nationale ne font toujours pas l’unanimité. Dans cette controverse, l’opposition parlementaire a poussé le bouchon plus loin en saisissant d’une lettre le président Moustapha Niasse. Une initiative que le secrétaire élu à l’hémicycle, Zator Mbaye qualifie d’enfantillage. Car, à en croire ce dernier, « l’essentiel de ceux qui ont signé la lettre notamment Thierno Bocoum, Modou Diagne Fada, Seynabou Wade étaient bien dans la salle et rien ne les empêchait d’attirer l’attention à ce moment précis sur une irrégularité dans le décompte des voix. Ils avaient la latitude de contester le scrutin sur place, ce qui est conforme à l’article 84 de notre règlement intérieur, mais ils ne l’ont pas fait ». Ainsi, de l’avis du député

de Benno Bokk Yaakaar, il n’y avait aucune volonté ou tentative de fraude. « On ne pourrait même pas comprendre la raison de cette fraude d’autant plus que c’est une loi qui devrait requérir juste 76 voix et beaucoup de collègues étaient favorables à cette proposition », a-t-il soutenu. Un argument qui est loin de convaincre Thierno Bocoum. Le député de Rewmi estime qu’il y a eu bel et bien eu une réaction après la proclamation des résultats. « Quand ils ont fait le décompte pour les députés qui ont voté contre en disant que c’était quatre, j’ai dit au président qu’il ne s’agit pas de quatre députés. Je l’ai répété à plusieurs reprises. Peut-être qu’il ne m’a pas entendu mais c’est clair qu’il y a eu réaction dans la salle », tient-il à préciser. Aussi, pour le porte-parole de « Rewmi », une marge de deux ou quatre députés ne fait pas de différence, mais quand elle atteint 40 députés, la situation devient grave. « Le résultat signifie que non seulement toute la majorité a voté mais même des députés de l’opposition ont voté en faveur de la loi ce qui est extrêmement grave. Alors que ce n’est qu’une partie de la majorité qui a voté pour l’adoption de la loi modifiant le règlement de l’Assemblée nationale », dénonce le député de Rewmi.

Le poids des arguments 

Poussant le bouchon plus loin, Me Elhadji Diouf parle de magouille, de faux et falsification des chiffres. Pour illustrer ses propos, le député du parti des travailleurs et du peuple (Ptp) prend son cas en exemple. « Personnellement je n’ai pas voté, je n’ai pas non plus donné de procuration et le verdict fait état de 142 votes pour 4 abstentions et 4 votes contre (150 députés au total). Je crois que je suis encore député et qu’il n’y a pas 151 parlementaires à l’hémicycle », s’offusque l’avocat et parlementaire. Mais pour la vice-présidente de l’Assemblée nationale, Awa Guèye, certains membres de l’opposition se sont désistés à la dernière minute et ont voté en faveur de la loi. Sur les ondes de la Radio Futurs Médias (Rfm) elle précise : « Certains de leurs alliés avaient fait la promesse de voter contre. Cependant ils ont été convaincus au cours de la séance et ont changé leur point de vue. Les députés de l’opposition présents et qui ont voté contre étaient au nombre de cinq, les autres se sont abstenus ». Un point de vue que la parlementaire partage avec son collègue de l’Alliance des forces de progrès (Afp), Zator Mbaye : « Des collègues de l’opposition et des non-inscrits ont changé d’avis en votant pour la proposition de loi, ils se sont sentis trahis et ont voulu montrer à l’opinion sénégalaise qu’il y a eu de la fraude, des résultats tronqués, mais il n’en est absolument rien », a soutenu M. Mbaye.

Réplique du député de Rewmi, Thierno Bocoum : « Ils n’ont qu’à citer un seul député de l’opposition qui a voté en faveur de cette loi. On était dans la salle, il faut dire les choses telles qu’elles sont. Les députés de l’opposition n’ont pas voté pour, ils l’ont d’ailleurs exprimé à travers leurs prises de parole. Certains absents n’ont ni voté, ni donné de délégation de vote. Et c’est la même chose pour certains députés du Parti socialiste ainsi que les non -inscrits ». Lui et ses collègues députés contestataires des résultats interpellent donc le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse et l’invitent à trouver les voies et moyens pour ramener les choses à leur stricte vérité. « Il est aussi bien le patron des députés de la majorité que de l’opposition. Nous espérons que cette réalité sera rétablie. Nous sommes en train d’examiner en profondeur toutes les possibilités pour arrêter cette loi scélérate et antidémocratique », renchérit le député et porte-parole de Rewmi.

Très déterminés dans leur combat, Thierno Bocoum et cie comptent explorer tous les moyens légaux qui sont à leurs dispositions pour empêcher à cette loi de prospérer. « On ne peut pas légiférer, voter les lois et les violer. Je crois qu’ils vont se ressaisir avant qu’il ne soit trop tard », espère Me El hadji Diouf. Cependant Zator Mbaye précise qu’aucune suite ne sera donnée à leur réclamation. Et le secrétaire élu de poursuivre : « Il appartient aux secrétaires élus et aux huissiers de faire le décompte des votants, ce que nous avons fait. S’il y a eu erreur ou mégarde, c’est peut-être à notre niveau mais pas du côté du président de l’Assemblée nationale. »

 

AVENIR pointe une manœuvre obéissant à des calculs politiques 

La loi portant modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale relève d’une manœuvre obéissant à des calculs politiques. L’analyse émane de la plate-forme politique AVENIR « Senegaal bi ñu bëgg ».

Dans une déclaration rendue publique hier, ce mouvement citoyen estime que « par delà les controverses partisanes, même si le texte rétablit une certaine stabilité dans les fonctions de Président de l’Assemblée nationale et permet de faire obstacle au nomadisme parlementaire, le fait d’avoir lié ces questions au réexamen de la composition des groupes parlementaires interpelle la conscience de tout Sénégalais imbu des principes de transparence et soucieux de la nécessité de disposer d’un Parlement placé sous le signe de la pluralité et suffisamment représentatif, plutôt que d’une Assemblée quasi-monocolore au service de l’Exécutif et des intérêts exclusifs d’une coalition ».

Dénonçant ainsi un recul démocratique n’honorant pas le pouvoir en place, la plate-forme AVENIR « Senegaal bi ñu bëgg » est d’avis que « l’enjeu était de voir si la démocratie pouvait compter, au moins cette fois-ci, sur le comportement républicain des députés, mais il n’en a rien été, malheureusement ». « La proposition de loi a été votée par une majorité de députés, y compris de l’opposition, en dépit des contestations émises par la suite sur le décompte des voix de députés absents », constatent avec amertume Me Mame Adama Guèye et ses camarades.

Ces militants de la société civile se désolent ainsi que « la politique politicienne et les règlements de comptes personnels perdurent ». « Quel que soit le pouvoir en place, la classe politique sénégalaise nous a habitués à ce genre de pratiques, de Abdou Diouf à Macky Sall, en passant par Abdoulaye Wade », fulminent-ils. Non sans rappeler que « rien n’a été fait jusqu’ici pour s’attaquer résolument à la satisfaction de la demande sociale des populations, entreprendre les réformes institutionnelles attendues et rétablir le quinquennat présidentiel ». Partant de ce constat, la plate-forme AVENIR « Senegaal bi ñu bëgg » ne doute pas que « les citoyens sauront, le moment venu, distinguer les vrais patriotes préoccupés par le devenir du Sénégal et résolument engagés vers les ruptures salvatrices auxquelles aspirent les citoyens, des politiciens professionnels guidés par leurs seuls intérêts crypto-personnels et partisans ».

 

Bokk Gis Gis dénonce « une loi machiavélique »

La Convergence des Cadres Bokk Gis Gis (Cc/Bgg) dénonce, dans une déclaration largement diffusée hier, le vote de la loi portant modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qu’elle qualifie de loi « machiavélique ».

Après le vote de la loi modifiant le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la polémique enfle. Depuis, l’opposition n’a de cesse de ruer dans les brancards pour dénoncer le caractère « scélérat » de cette loi. S’épanchant sur la question hier, les cadres de Bokk Gis Gis dénoncent avec vigueur l’augmentation de 10 à 15 le nombre de députés nécessaire pour la constitution d’un groupe parlementaire, et l’impossibilité d’en constituer ou d’intégrer un autre en cas de démission au sein d’un groupe parlementaire ».

Cette loi qu’ils qualifient de « machiavélique » est, selon les camarades de Pape Diop, président de la Convergence Bokk Gis Gis (CBGG), « un véritable camouflet et une volonté maladroite et inavouée d’anéantir l’opposition et l’expression libre et plurielle de la démocratie ». La Convergence des cadres de BGG estime ainsi que l’Assemblée nationale doit encourager et faciliter les conditions d’expression afin de favoriser la contradiction, seul gage d’un débat constructif et bénéfique aux Sénégalais ».

L’histoire retiendra que ces députés de la majorité ont trahi leur serment de représentants du peuple au profit des intérêts bassement politiciens de leur mentor », fulminent-ils dans une déclaration rendue publique et parvenue à EnQuête.

Dans la même dynamique, les cadres de Book Gis Gis se disent indignés « de la destruction barbare et irresponsable des maisons qui jouxtent le mur de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar, laissant des dizaines d’honnêtes citoyens dans le dénuement absolu ». Cette situation révèle, selon eux, « un problème sérieux de la gestion foncière et un manque d’anticipation et de réactivité des pouvoirs publics ».

S’apitoyant ainsi sur les conditions de vie des populations sénégalaises, la convergence des cadres de Bokk Gis Gis peint un quotidien sombre des Sénégalais. Ainsi, constate-t-elle « une carence notoire du régime doublée d’une mauvaise foi dans le discours servi à la population ».

En effet, ces camarades de l’ancien président du Sénat estiment que « le Plan Takkal qui avait mobilisé beaucoup d’investissements constituait un véritable début de solution ». « Sa remise en cause orgueilleuse sans solution alternative pérenne, est aujourd’hui la cause principale du déficit de production que traverse la Senelec », à en croire les cadres de Bgg qui restent persuadés que « ni un changement de ministre, ni un limogeage d’un directeur général ne pourront résoudre le problème de la Senelec, mais seulement une volonté politique matérialisée par un investissement conséquent ».

EnQuête

1 COMMENTAIRE

  1. Bravos BBY vous aviez su avec intelligence dejouer un coup d’etat parlementaire orchestrê par cette alliance nebuleuse de certain et d’anciens de vos membre Kaf sall , Idy Gackou et d’autre tapis dans l’ombre. C’est ridicule que nos soit disant expert en analyse politique Pape ale , Serigne saliou gueye n’ont pas parvenu a comprendre le sens de cette loi qui n;etait rien d’autre que d’empecher kaf sall aidê en cela par Idy Gackou Mbamba dieye et autre a pouvoir creer un groupe parlementaire et en profiter pour mettre out ou discreditê Tanor et Niasse et affaiblir la coallition
    Seuls Elhadji diouf peut etre compris en votant cette loi car il a osê lui aller seul au elections legislatives tous les autres ont profitê de la couverture du President Macky pour pouvoir se faire elire c’est de la traitrise . C’est de vrai serpents ces gens la . Ils n’ont pas de sans dans leurs veines mais du venin comme disait Mitterand a Chirac conscernant Edouard Balladure

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