[Mondial] Fierté africaine

Autant les Jeux olympiques de Pékin, en 2008, ont été l’occasion pour la Chine d’affirmer à la face du monde son statut de grande puissance, autant, hier, l’ouverture de la 19e Coupe du monde de football à Johannesburg a permis à l’Afrique du Sud de faire étalage de son savoir-faire ainsi que de son ancrage dans la modernité. Au cours d’une superbe cérémonie dénotant une parfaite maîtrise organisationnelle, le pays de Mandela a mis en avant sa diversité culturelle et ethnique et célébré la participation des 31 autres équipes qualifiées pour la compétition par un jeu de figures digne d’un pays d’Asie. Dans les tribunes du gigantesque stade de Soweto flambant neuf, au son des vuvuzelas, Noirs et Blancs vibrant au même rythme ont oublié ce qui les séparait pour n’être que cette nation arc-en-ciel qui vient de relever de si belle manière le défi de l’organisation de la première Coupe du monde de football en Afrique. Malgré son absence à la cérémonie d’ouverture pour cause de deuil familial, tout le monde pensait à Nelson Mandela, ce « Moise » du 20e siècle qui a mené son peuple vers la terre promise à savoir une Afrique du Sud où Noirs et Blancs vivront ensemble dans le respect, en dépit du lourd et douloureux passé qui les a séparés. C’est ce que le prix Nobel de la Paix, l’évêque Desmond Tutu, a appelé « l’horrible chrysalide qui a donné un si merveilleux papillon ». La fierté perceptible sur tous les visages des supporters sud-africains était relayée dans leur discours par l’évêque anglican et le président Jacob Zuma. Un défi venait d’être relevé de manière remarquable, prouvant aux afro-pessimistes de tous bords que l’Afrique, qu’un pays africain était capable d’organiser l’une des plus grandes compétitions sportives mondiales. On a senti que l’Afrique du Sud n’a pas voulu tirer sur elle seule le succès de l’évén