Pour assurer une relance libératrice et occuper une meilleure posture dans le processus de mondialisation, les pays dits pauvres devraient s’appuyer sur deux variables mobilisatrices que sont la bonne gouvernance et l’intégration régionale. Cette conviction est du professeur Rokhaya Sène dont l’exposé portait sur ‘mondialisation et pauvreté’.
Le renforcement de l’intégration régionale, le raffermissement de la coopération Sud-Sud, la lutte contre la corruption, la bonne gouvernance sont autant de défis que les pays africains doivent relever pour assurer une relance de leurs économies et occuper une meilleure posture dans le processus de mondialisation actuelle. Face à ses pairs de l’Académie nationale des sciences et technique du Sénégal (Ansts), le professeur Rokhaya Sène qui a axé sa réflexion sur le rapport ‘mondialisation et pauvreté’, estime que l’ère de la mondialisation est une phase significative pour les pays pauvres. En ce sens que, pour elle, sa doctrine qui s’exprime derrière les programmes d’ajustement structurel, les accords de l’Organisation mondiale du commerce (Omc) ainsi que les cadres de la coopération multilatérale, est au cœur de la pauvreté comme méga-système. Mieux, Mme Sène est de ceux qui pensent que la libéralisation, la détérioration et la privatisation ont une responsabilité certaine dans la fragilité de la croissance et la détérioration des conditions de vie des pays pauvres.
Mme Rokhaya Sène est géographe formé au département de Géographie de la Faculté des Lettres de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) où elle a soutenu une thèse de doctorat de 3e cycle sur ‘la problématique de la population et de la pauvreté au Sénégal dans un contexte d’ajustement structurel’. D’après elle, la mondialisation est un phénomène ancien, un projet historique marqué par plusieurs ères caractéristiques distinctes, notamment depuis les Grandes découvertes du 15e siècle dont le dénominateur commun est l’expansion du capitalisme. Dans sa communication, le Pr Sène pense que l’articulation de la mondialisation avec la pauvreté qui est un terme polysémique, montre l’avènement, d’une part, d’Etats dominants, influents, détenteurs de la puissance et des richesses et, d’autre part, d’Etats pauvres dominés, autrefois soumis par l’autoritarisme et les armes et aujourd’hui par des mécanismes complexes qui rendent difficile leur accès aux capitaux, à la technologie et au bien-être. Pour elle, elle a des implications d’ordre géopolitique du fait notamment des rivalités pour le contrôle des réserves pétrolières du globe et des injustices de la gouvernance internationale qui privilégie la force économique.
Le Pr Sène renchérit que les migrations internationales qui l’accompagnent, créent des tensions dans les relations Nord-Sud. Une situation qui n’en finit pas de perdurer et qui suscite l’appel en chœur de la pléiade de scientifiques présents à cette rencontre à la nécessité pour l’Afrique de repenser les paramètres de son développement, cinquante ans après les indépendances.
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