Monsieur le Président, « Que celui de vous qui n’a jamais pêché lui jette la première pierre. »

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La caverne d’Ali Baba constituerait un empire où ne régnaient que des voleurs. Là-bas la bonne gouvernance s’appréhendait autrement. Elle ne pouvait pas avoir un sens distinct du vol et du crime. Cependant l’histoire de notre pays nous renseigne que le Sénégal était bien différent d’une telle caverne. Nos ancêtres étaient des hommes de vertus remarquables, de dignité sans faille et de générosité exceptionnelle.
Donc pourquoi sommes-nous en train de perdre toutes ces valeurs que nos aïeuls ont dues bien conserver, malgré l’agressivité de la perversion du temps ? Pour quelle raison, l’Etat qui est un principe universel de vivre ensemble, marche-t-il bien ailleurs mais très mal au Sénégal.
« Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus, au-dessus d’eux, l’autorité de rien et de personne, alors, c’est là, en toute beauté, et en toute jeunesse, le début de la tyrannie. » (Platon)
Certes un commencement de désordre institutionnel où les choses ne seront plus administrées suivant l’application impersonnelle et stricte des lois de la République ? C’est très déplorable que la gouvernance d’un Etat moderne se fie à des considérations d’ordre familial, confrérique, régional ou local ? L’expérience africaine et contemporaine montre que ceci constitue la véritable cause de destruction des Etats du sud.
Vous avez sûrement entendu les propos d’une très haute autorité. Disons même, d’une autorité « Supra » étatique qui déclarait : « J’ai téléphoné au chef de l’Etat pour lui demander d’accorder son pardon à Khalifa SALL. Khalifa est des nôtres. J’ai dit à Macky SALL de le libérer, rien que pour le nom de Khalifa qu’il porte… » Pourtant il pouvait bien ajouter aussi : « Il ne faut jamais accorder ton pardon à l’Imam Alioune Badara NDAO car il n’est pas des nôtres. Il n’est pas non plus l’homonyme de mon père. Donc il peut mourir en prison. »
Sommes-nous réellement dans une République ? Une telle parole ne montre-t-elle pas que la justice est totalement contrôlée par le Chef de l’Etat ? Au Sénégal, y a-t-il des personnes qui jouiraient d’un statut de « super-citoyens » ? Légalement la justice devrait être rendue uniquement au nom du peuple sénégalais. Autrement il s’agirait d’un coup d’Etat.
Monsieur le Procureur de la République, êtes-vous toujours l’avocat de la société ? Pourquoi n’êtes-vous pas opposé contre la libération de Thione SECK, de Cheikh Béthio et de tant d’autres présumés délinquants ou criminels ? Réellement qu’est-ce que vous reprochez à Imam Alioune Badara NDAO ? Est-il en prison sur ordre du Chef de l’Etat ?
Monsieur le Président de la République, le peuple sénégalais souhaite que vous transmettiez à la justice tous les rapports des organes de contrôles. Il veut être édifier sur les dossiers dits « sous votre coude » :
• le rapport épinglant Monsieur Mamadou Mamour DIALLO, ex-Directeur des Domaines de Rufisque ;
• le rapport soupçonnant Monsieur Pape Siré DIA, Directeur Général de la Poste ;
• le rapport mettant en cause Monsieur Sitor NDOUR, ex-Directeur du COUD ;
• le rapport incriminant Monsieur Cheikh Oumar HANN, son actuel Directeur ;
• le rapport accusant Monsieur Amadou Kane DIALLO, ex-Directeur Général du COSEC ;
• le rapport sur la gestion de Monsieur Ndongo DIAW, ex-Directeur Général de l’ARTP ;
• le rapport inculpant Monsieur Aliou NIANG, Directeur général de l’ASER ;
• le rapport suspectant Monsieur Bara SADY, ex-Directeur Général du PAD ;
• tous les autres rapports incriminant des maires de la République ;
• le dossier concernant la liste des premières personnes suspectées par la CREI ;
• tous les autres rapports de l’OFNAC, de l’IGE, de la Cour des Comptes, de l’ARMP, de la CENTIF… Car le Chef de l’Exécutif n’est pas élu pour « mettre son coude » sur un quelconque rapport épinglant un présumé voleur à col-blanc qui serait un fossoyeur de l’Administration Publique c’est-à-dire un vrai traitre pour la République.
Monsieur Mbaye NDIAYE, ce grand érudit de l’APR disait : « Tout Président de la République a le droit et le devoir de réclamer des comptes à n’importe qui dans ce pays. Dieu l’a dit dans une Sourate. » Mais qu’il nous dise dans quelle sourate, Dieu l’a-t-Il souligné ? Car c’est un peu vague dans la tête des sénégalais.
Pourtant Dieu nous défend de faire du « wakh wakhéét » Monsieur le Ministre d’Etat :  » Ô vous qui avez cru ! Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas ? C’est une grande abomination auprès d’Allah que de dire ce que vous ne faites pas. » (Sourate 61, versets 2 et 3)
Ne savez-vous pas que depuis plus d’un an et demi, l’Imam Alioune Badara NDAO est injustement emprisonné ? Pourquoi ne dites-vous pas à Macky SALL qu’Allah (SWT) interdit, quelque part, l’injustice ? Pourtant l’Imam Muslim (RA) rapporte dans son livre : « Ô Mes serviteurs ! Je Me suis interdit l’injustice, et Je vous interdis de la pratiquer. Ne soyez donc pas injustes les uns envers les autres. »
Enfin qu’est-ce qui fait qu’un cordonnier est toujours reproché d’être très mal chaussé ? Pour quelle raison les faiseurs de lois sont-ils des champions de désordre institutionnel ? Dites au Président de la République qu’un Etat se respecte toujours à travers la conduite irréprochable de ses dirigeants. »
Demandez-lui, aussi, par rapport à la CREI qu’il a recréée, s’il n’y risquerait pas une condamnation ? Car l’origine licite de son patrimoine serait un miracle pour des non-initiés comme nous. Comment quelqu’un comme lui peut-il se faire plus de sept milliard de nos pauvre francs en moins de dix ans ? Il s’agirait là, d’un record mondial d’enrichissement.
Que le Seigneur veille sur la République. Qu’Il secoure tous les victimes de l’injustice.

Assane Bocar NIANE
Parcelles Assainies, Dakar

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