Mouhamadou Makhtar Cissé: Le plus proche collaborateur qu’il fallait au président de la République !

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Trois candidats, et trois candidats seulement, étaient favoris pour la primature après le limogeage annoncé de Mme Aminata Touré, suite à sa débâcle électorale du 29 juin dernier à Grand-Yoff. On avait parlé du ministre de l’Economie et des Finances, M. Amadou Bâ, qui reste finalement à l’immeuble Peytavin, mais aussi de son ministre du Budget, M. Mohamadou Makhtar Cissé. Last but not least, le nom de M. Mohamed Dionne, patron du Bureau de Suivi du Plan Sénégal émergent (BOSSE) revenait avec insistance.
l’arrivée, c’est ce dernier qui siègera effectivement à la Maison militaire en remplacement de Mme Aminata Touré. Malgré tout, le grand gagnant du remaniement ministériel de dimanche dernier c’est incontestablement M. Mohamadou Makhtar Cissé qui hérite du poste stratégique de directeur de cabinet du président de la République.
En effet, dans un régime présidentiel, c’est bien connu, le titulaire de cette fonction est plus puissant que le Premier ministre. Lequel n’est après tout que le coordinateur de l’action gouvernementale, la réalité du pouvoir résidant à la présidence de la République… dont le plus proche collaborateur n’est autre que son directeur de cabinet.

Pour donner une idée de l’étendue des pouvoirs de ce dernier et de sa puissance, qu’il suffise tout simplement de rappeler qu’Ousmane Tanor Dieng et, avant lui, le redouté Jean Collin, du temps de leur splendeur et de leur toute-puissance, étaient les directeurs de cabinet du président Abdou Diouf.

Ce poste sensible, de confiance, n’est pas attribué à n’importe qui puisqu’il faut être un crack, une tête d’œuf, un premier de la classe, un grand et émérite commis de l’Etat pour pouvoir l’occuper. Du moins dans l’idéal. Car, malheureusement, depuis le magistère du président Abdoulaye Wade et durant les deux premières années de l’actuel président de la République, des idiots intégraux, pour ne pas dire des cancres, ont eu à occuper la fonction.

Pour parler du président Macky Sall, son premier directeur de cabinet, M. Abdoul Aziz Mbaye, sans doute brillant intellectuel, était un farfelu en plus de ne pas connaître grand chose au fonctionnement de l’Etat. De plus, il a passé une bonne partie de son temps à se défendre contre les intrigues du Secrétaire général de la Présidence qui n’était autre que… Mme Aminata Tall.

Sans compter qu’il ne maîtrisait pas les réalités sénégalaises pour avoir trop longtemps vécu à l’étranger. Son successeur, M. Mor Ngom, n’avait manifestement pas le niveau requis pour occuper une fonction trop lourde pour ses frêles épaules. Ancien du BOM (Bureau Organisation et Méthode), formé sous le moule senghorien et ayant travaillé à la présidence de la République sous Abdou Diouf, Abdoul Aziz Tall pouvait valablement occuper la fonction.

Pourquoi le président de la République a-t-il éprouvé le besoin de le faire bouger ? Lui seul le sait. Sans doute pour nécessités du service. En prenant la direction du BOSSE, il ne perd pas trop au change même s’il s’éloigne du Roi Soleil et de là où se trouve le vrai pouvoir.

Car, encore une fois, la direction du cabinet présidentiel, c’est le centre nerveux du pouvoir en ce sens que c’est l’instrument du président de la République pour faire tourner la très lourde machine étatique. Que le cabinet fonctionne bien et c’est tout l’appareil étatique qui carbure. Qu’il soit grippé, et c’est tout le pays qui s’enrhume !

Toujours est-il que c’est maintenant seulement que le président de la République, incontestablement, vient d’avoir le directeur de cabinet qu’il lui fallait. Car, en plus des missions traditionnelles de ce proche collaborateur, la priorité de l’heure, c’est l’impulsion qu’il convient de donner à l’économie.

Ça tombe bien puisque, en plus d’avoir une connaissance fine et pointue de l’Etat en tant qu’inspecteur général d’Etat et ancien directeur d’un cabinet ministériel, M. Mohamadou Makhtar Cissé maîtrise sur le bout des doigts les problèmes économiques du Sénégal en tant qu’ancien directeur général des douanes ayant porté les recettes à un niveau jamais atteint auparavant.

Ce tout en modernisant le corps des soldats de l’économie. A ce promontoire où on a la meilleure vue possible sur les importations et les exportations du pays, ses flux financiers, où l’on traque les contrebandiers aux frontières et où l’on protège le tissu industriel national, où l’on côtoie aussi commerçants et industriels, mais aussi banquiers, opérateurs des télécoms, investisseurs et agriculteurs…, on dispose du baromètre le plus fiable qui soit de l’économie du pays.

Une économie dont on sent battre le pouls. Autant donc dire que les forces et les faiblesses de cette économie, le nouveau directeur de cabinet du Président les connaît. Son passage au ministère du Budget lui a donné une vue plus globale du secteur. A ce poste, il a pu mieux identifier les lourdeurs et dysfonctionnements qui plombent l’économie.

Ce qui fait que, ces derniers temps, il a pu faire entendre sa douce musique… qui détonne assurément. Ainsi, à l’occasion de la table ronde organisée pour célébrer les sept années de l’Autorité de Régulation des Marchés publics (ARMP), on l’a entendu défendre la nécessité de faire passer le seul de passation des marchés de 15 millions à 75 millions de francs.

Pour justifier cette position, il a expliqué que, du fait de l’existence de plusieurs organes de contrôle étatiques et de la création d’un Ofnac (Office national anti-corruption), il fallait donner plus de marge aux directeurs généraux et autres gestionnaires pour leur permettre de mieux travailler… tout en renforçant les contrôles a posteriori. Une révolution !

De même, en faisant la revue annuelle de la coopération entre le Sénégal et la Belgique, en présence de l’ambassadeur du Plat pays, il a dit en substance qu’il faut simplifier les procédures trop contraignantes qui, dans chacun des deux pays, font que la consommation des crédits mis à la disposition du Sénégal au titre de cette coopération relève de la quadrature du cercle !

Car non seulement ce que nous offre la Belgique n’est pas très important financièrement, mais encore c’est la croix et la bannière pour l’encaisser ! Mais ça, c’est notre commentaire puisque le ministre Mohamadou Makhtar Cissé avait, lui, usé de la langue de bois diplomatique pour le dire.

Toujours est-il que, à l’entendre parler, on s’écrie : « voilà enfin quelqu’un qui a tout compris ! » Nul doute qu’à côté du président de la République, il contribuera à impulser les choses et à donner un coup de fouet à l’économie nationale. Surtout qu’il a été un des maîtres d’œuvre de l’élaboration et de la présentation du Plan Sénégal Emergent devant les bailleurs de fonds et les partenaires techniques et financiers lors du Groupe consultatif de la Banque mondiale à Paris au mois de février dernier.

Pour ne rien gâter, Mohamadou Makhtar Cissé bénéficie d’un profond ancrage social qui fait que, de Tivaouane à Touba, en passant par le Walo d’où il est originaire, il est partout chez lui. A propos de sa promotion au poste de directeur de cabinet, il se dit qu’il a frappé dans l’œil du président de la République depuis longtemps, plus précisément depuis qu’il est au Budget.

Un conseiller du Château nous confie qu’à chaque fois qu’il avait un dossier ou un projet d’ordre économique qui lui tient à coeur, le président de la République l’imputait à son ancien ministre du Budget considéré comme l’un des ministres les plus techniques de son gouvernement.

Selon les historiens, quand le Roi voulait protéger ses nobles et ses meilleurs princes héritiers, il les excluait de la fonction des masses c’est-à-dire les mettait loin des regards indiscrets et à l’abri des forces mystiques. Cela lui permettait de les garder dans son entourage et, ainsi, de mieux les surveiller puisqu’ils puissent vivre longtemps et bénéficier de ses faveurs.

Certainement, c’est dans cette logique royale que le président Macky Sall a appelé à ses côtés Mohamadou Makhtar Cissé.

Seigneur du monde des finances, artisan du Plan Sénégal Emergent, fin connaisseur de l’économie, expert financier hors pair, éternel matheux et infatigable pourvoyeur de fonds, Makhtar Cissé n’a plus rien à prouver dans son domaine où il a tout survolé !

Comme quoi, il ne lui restait que l’école du pouvoir central où il apprendra les rouages de diriger un pays aux cotés du président de la République. D’où sa nomination comme directeur de cabinet du président de la République. Devenu le collaborateur n °1 du Chef de l’Etat, Makhtar Cissé va l’assister dans ses prises de décisions quotidiennes.

Icône de l’économie pour les uns, personnalité émergente pour les autres, Mouhamadou Makhtar Cissé cristallise les passions et les attractions au sein d’un régime de Macky Sall où il s’est vite imposé comme un poids lourd, désormais très influent !

Agé de 45 ans, il a survolé avec succès toutes les étapes sans pour autant les brûler. Son tableau de chasse professionnel se résume en une seule cible : Il a eu à passer avec brio les concours les plus sélectifs et les plus pointus de notre pays (Prytanée militaire, Enam, Barreau et Ige). Partout, il est sorti major de sa promotion.

Tête bien faite, l’ancien ministre du Budget a un cursus scolaire et universitaire très élogieux. Sur le plan professionnel, il a acquis de fortes connaissances et expériences des matières douanière et budgétaire après les avoir pratiquées pendant plusieurs années. En dehors de son grade d’Ige, Makhtar Cissé est un avocat comblé.

Et n’eut été sa casquette de l’Ige, le Sénégal allait perdre ce brillant crack, pur produit de l’école sénégalaise du fait que beaucoup d’organismes internationaux et autres cabinets d’avocats français étaient à ses trousses.

Dans un pays où les politiciens font la pluie et le beau temps et où la popularité politique et l’influence maraboutique constituent la clé de la réussite, nul n’avait prévu l’ascension fulgurante de ce technocrate totalement inconnu du grand public il y a encore quelques années.

Entre la primature et le cabinet, le président Macky Sall a choisi pour Makhtar. Et choix ne pouvait être meilleur que celui du président…

Mamadou Oumar Ndiaye

Le Témoin

6 Commentaires

  1. Ca commence toujours comme cela. Dans quelques mois on écrira qu’il est nul. Que le Président s’est trompé. Qu’il lorgne son bureau. Qu’il complote pour faire le virer Amadou BA.Que finalement il est resté un douanier qui ne connait que les conteneurs ou un IGE qui ne voit pas plus loin que le décompte des rames de papier et des tickts de carburants utilisés dans les services. RENDEZ VOUS DANS QUELQUES MOIS.

  2. Wow au Senegal on confond article de presse et laudations .Dans la vie il y a toujours deux ou plusieures dimensions chez chacun.S’il est certes brilliant ,il a certainement aussi ses faiblesses.Je l’ai vu exposer a Washington devant un parterre de diplomates,investisseurs et journalistes ,a l’occasion d’un forum sur le programme Senegal emergent,il connait certes son domaine mais je n’avais pas senti cette approche multidimensionnelle des Grands Chiefs Of Staff comme on les appelle ici aux Etats Unis…Il connait certes la Douane,l’Administration et l’IGE,mais après l’avoir entendu exposer deux heures,je n’ai pas percu l’exceptionalisme dont l’article fait reference….Dorenavant les grands directeurs de cabinet ne seront plus ces « grands commis de lEtat » mais il fraudrait desormais une approche plus que pluridiciplinaire,je dirais meme globale voire multidimensionnelle.monsieur cisse devra reinforcer ses capacities de communication.Il se debrouille en Anglais il y gagnerait s’il en faisait une deuxieme langue

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