Moustapha Guirassy, ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement : « Le Sénégal n’accorde pas une foi aveugle à un classement basé sur des perceptions »

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Après la publication, hier, du rapport sur l’indice mondiale de perception de la corruption, M. Moustapha Guirassy, ministre de la Communication et des Télécommunications, Porte-parole du gouvernement a fait la déclaration suivante dans laquelle il souligne que « le Gouvernement du Sénégal n’accorde pas une foi aveugle à un classement basé sur des perceptions dont le risque est grand qu’il relève de l’empirisme et d’une possible morosité d’acteurs de certains pans de la société ».

« Il est important de souligner, de prime abord, que le classement de Transparency international repose sur un indice de perception de la corruption (Ipc). Si tant est que les mots ont un sens, la perception d’une réalité présumée ne peut remplacer la réalité.

Dès lors, il est aisé de comprendre que le Gouvernement du Sénégal n’accorde pas une foi aveugle à un classement basé sur des perceptions dont le risque est grand qu’il relève de l’empirisme et d’une possible morosité d’acteurs de certains pans de la société.

En revanche, le Gouvernement du Sénégal accorde une importance significative à des classements plus objectifs, quoique moins militants, qui lui ont délivré un satisfecit en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. Entre autres, il est significatif de noter : Le satisfecit du Fmi, matérialisé par le financement du Drsp.

Le satisfecit de l’Administration américaine, matérialisé par le financement du Millenium Challenge Account. Le satisfecit de la Banque mondiale et de l’Agence française de développement, matérialisé par leur participation au financement de l’Autoroute à péage.

Dans le rapport 2010, il est dit que le Sénégal occupe le 105e rang sur 180 pays, du classement établi par l’Indice de perception de la corruption (Ipc) de l’Ong Transparency international. Il est utile de rappeler qu’en 2009, l’Ipc aux Etats-Unis était de 7% contre 3,3% pour le Sénégal. Autrement dit, Transparency semblait nous dire que les Usa seraient plus corrompus que le Sénégal. Le Sénégal pense que cette grande démocratie ne méritait pas ce classement qui ne rendait pas compte de son engagement dans la lutte contre la corruption partout dans le monde.

La corruption existe en réalité partout. C’est pour cela que le débat de fond doit plutôt porter sur ce que l’Etat du Sénégal fait pour lutter contre. Le Sénégal a fait beaucoup d’efforts et de réformes constitutionnelles et administratives qui ont permis la création, entre autres, de la Commission nationale de lutte contre la corruption, l’Armp, etc.

Cette dernière a permis, en 2009, par exemple, de faire baisser les marchés de gré à gré de 68% à 8%, soit des économies de 250 milliards, et de faire grimper le niveau de requêtes à 48%. Autrement dit, n’importe quel Sénégalais, n’importe quelle entreprise a les moyens au Sénégal de dénoncer un marché. Quoi de plus manifeste qu’une telle volonté politique de lutter contre la corruption. Qu’on ne se méprenne pas par ailleurs sur la récente décision de réforme du code des marchés publics relatifs à certaines institutions.

Il s’agit tout simplement de rendre plus efficace nos textes, lois et règlements. Il s’agit aussi de questions de sécurité nationale et de flexibilité pour ne pas pénaliser le citoyen par la lenteur dans la mise en œuvre de projets pour la plupart vitaux. Qu’on ne nous parle pas non plus d’impunité ! Le temps de la Justice n’est pas le temps de la presse ; il n’est pas le temps de l’opinion. La justice agit quand elle a des preuves et prend tout son temps pour les chercher en toute sérénité. Les pouvoirs publics apportent une réponse et une riposte de tous les instants aux tentatives de corruption, par un triple arsenal juridique, règlementaire et administratif de contrôle.

Je voudrais enfin dire qu’il serait regrettable d’enfermer ce débat dans le seul espace des politiques. Il faut en effet bien comprendre que le phénomène de corruption est un phénomène de société.

Il est le fait du médecin, de l’arbitre de football, du journaliste, des syndicalistes ou des organisations auxquelles ils appartiennent, des marabouts, des hommes d’affaires, des politiques, etc. Débattre donc du phénomène n’aura de sens que si chaque Sénégalais se sentait interpellé par la question et acceptait de procéder à une introspection.

En conclusion, le Gouvernement du Sénégal réitère son engagement sans faille contre la corruption à quelque échelon de l’économie nationale que ce soit, et se félicite que l’Alternance politique, en 2000, ait été le cadre historique dans lequel le Forum civil est devenu l’antenne sénégalaise de l’Ong Transparency international ».

LESOLEIL.SN

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