Nébuleuse foncière autour d’Istar Immobilier et Astand Immobilier de…Karim – Tahibou Ndiaye soulève les cafards

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L’attribution des terrains aux sociétés Astand Immobilier et Istar Immobilier a été appelée à la barre hier, lundi 05 janvier. Tahibou Ndiaye, témoin de l’attribution de ces sociétés considérées comme propriété de Karim Wade, a expliqué les conditions dans lesquelles les terrains ont été obtenus .

Dans le dossier opposant Karim Wade et co-prévenus contre Etat du Sénégal, le foncier a été débattu hier, lundi, de fond en comble. En attendant la confrontation prévue aujourdhui entre Tahibou Ndiaye, l’ex-boss du Cadastre, et Aly Sine, relativement à la régularité ou non de la procédure par laquelle un terrain a été attribué à Abdou Mody Ndiaye, à l’occasion d’une opération d’échange entre ce dernier et l’Etat du sénégal, le foncier continue de soulever la controverse.

En sa qualité de directeur du Cadastre de l’époque(2000 à 2012), Tahibou Ndiaye a raconté qu’il n’est pas habilité à donner un terrain mais à émettre un avis technique. A ce titre, précise-t-il, “notre avis ne lie pas la Commission de contrôle des opérations domaniales mais le dernier mot revient au Ministre de tutelle. N’empêche, a-t-il renseigné, après une attribution du terrain, quand la Commission de contrôle des opérations domaniales se rend compte que les conditions d’attribution du terrain ne sont pas respectées, le peut reprendre la parcelle”.

En l’espèce , par un curieux destin, un terrain s’est retrouvé en face de deux attributaires(Général Lamine Cissé, ancien ministre de l’intérieur et un nommé Abdou Mody Ndiaye). A la question du président de la Cour Henri Grégoire Diop qui se demandait comment cela a-t-il pu arriver, Tahibou Ndiaye a parlé de la superposition de deux droits réels qui arrivent fréquemment. Même s’il a admis avoir été approché par le Général Lamine Cissé qui se plaignait de l’attribution de son terrain situé à la Corniche ouest à une autre personne, il a refusé de s’épancher sur un dossier sur lequel il n’a pas été saisi. “C’est un dossier qui a été traité par les services déconcentrés”, informe-t-il alors. Devant cette tromperie de bonne foi, selon lui, sur recommandation de Me Wade, le Général Cissé s’est retrouvé attributaire d’un autre terrain sis à la Vdn.

“En vertu du principe de l’antériorité qui donnait la priorité au premier acquéreur(Général Cissé sur Abdou Mody Ndiaye), pourquoi vous ne donniez pas le terrain au premier et déboutiez le second?”, s’est alors demandé Henri Grégoire Diop. “Malheureusement, on n’a pas reçu des instructions allant dans le sens de lui restituer mais de lui attribuer un autre terrain”, a répondu Tahibou Ndiaye. Et d’ajouter: “en réalité, l’Etat voulait une opération d’échange entre le terrain attribué à Abdou Mody Ndiaye et l’immeuble de ce dernier qui abritait les services fiscaux des impôts et domaines à Rufisque. L’Etat ne voulait plus continuer à louer et pour cela, un terrain a été proposé à Abdou Mody Ndiaye en contrepartie de la cession de son immeuble de Rufisque à l’Etat”. Ironie de l’histoire! Ce terrain, objet de cession, a été retrocédé 5ans plus tard à Bibo Bourgi pour donner naissance à un projet immobilier.

“Patrick Williams m’a été recommandé par le cabinet de Karim”
L’attribution de 3000 m2 à la société Istar Immobilier dirigée par Patrick Williams a été égalemnt appelée à la barre. Tirant l’affaire au clair, Tahibou raconte que Patrick Williams, muni de deux notifications d’attribution, s’est présenté à lui sur recommandation du cabinet de l’ancien ministre d’Etat, Karim Wade. Comme il sollicitait l’implantation de ses parcelles, Tahibou Ndiaye a avoué avoir pleinement joué au niveau de ses services déconcentrés pour l’aboutissement du dossier de Patrick Williams. Et le directeur du Cadastre de se justifier: “je l’ai fait pour éviter la superposition de deux droits réels”.

ECHOS… ECHOS… ECHOS…

MAMADOU POUYE PRÊT À ÊTRE INTERROGÉ
Du nouveau dans l’interrogatoire des prévenus. Mamadou Pouye, co-prévenu de Karim Wade a finalement déclaré à la Cour, par l’intermédiaire de ses avocats, sa disponibilité à être interrogé. Cela, au terme d’un refus qu’il avait justifié à l’époque par la santé précaire de Bibo Bourgi. Même si la décision d’accepter l’interrogatoire a été favorablement accueillie par la juridiction de jugement de la Crei, celle-ci a signalé par ailleurs qu’elle répondra après examen à ladite demande.

KARIM RESSUSCITE ENCORE LE COMPTE DE SINGAPOUR
Karim Wade, invité à poser des questions à Tahibou Ndiaye, s’est étonné du fait que le parquet spécial et la partie civile n’aient pas posé de questions relatives à Singapour. “On interroge Tahibou Ndiaye sur des faits qui portent sur 2% de mon prétendu patrimoine alors qu’on laisse de côté les 47 milliards de Singapour”. Se sentant visé, le parquet spécial a sollicité de la Cour l’interrogatoire de Karim Wade. Henri Grégoire Diop a alors tranché en annonçant que la Cour appréciera.

“KARIM N’OSE PAS ME DONNER DES INSTRUCTIONS…”
Inutile de demander à Tahibou Ndiaye s’il a reçu des instructions de Karim Wade. “Karim n’ose pas me donner des instructions parce qu’il n’est pas mon supérieur hierarchique. Peut-être, s’il a besoin de quelque chose, dans une administration organisée, il peut passer par le ministre des Finances qui est mon ministre de tutelle”, recadre-t-il.

TAHIBOU ET…LE COMPTE DE SINGAPOUR
Soupçonné par le rapporteur Pape Alboury Ndao d’avoir bénéficié d’un transfert d’un milliard de fcfa de la part de Karim Wade dans son compte de Singapour, Tahibou nie et se défend. “Si un tel montant existe,qu’on me montre les pièces justificatives et je peux vous affirmer qu’il n’y a rien dans mes comptes provenant de Karim Wade”. Suffisant pour que la défense sollicite une confrontation entre Pape Alboury Ndao et Tahibou Ndiaye pour élucider “ce virement”. “La Cour appréciera”, a encore répondu son président Henri Grégoire Diop.

1 COMMENTAIRE

  1. Et si la cour, avec tous les moyens que l’état lui a donnés, pouvait fournir des preuves autres que des dires et des démentis ?

    Et si la cour pouvait dire à Karim:  » voici l’attestation de virement que la banque chinoise nous a fourni » ?

    Imaginez si la cour, avec tous les moyens que l’état lui a donnés, pouvait dire:  » Avec la collaboration du FBI, avec l’aide de l’expert en paradis fiscaux, nous avons obtenu le relevé que voici de la banque chinoise.

    Imaginez si la cour pouvait, lorsque Tahirou Ndiaye eut fini d’affirmer que 900 millions n’avaient pas été virés sur un compte chinois, dire tout simplement :

    – Faites entrer Mr Yung Li, chargé de clientèle de la banque chinoise.

    Simplement, nous n’aurions pas vécu un pareil théâtre. Mais puisqu’il s’agit de sauver la face d’un président, alors, nous aurons droit aux « mayé » et  » foofu la léeb jogée tabbi géec. »

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