[Nécrologie] Décès du haut magistrat, Bara Niang: le mouvement associatif perd un militant engagé

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Le haut magistrat, Bara Niang, conseiller à la Cour suprême est décédé dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 mai dès suites d’une maladie qui l’avait éloigné du tribunal depuis quelques mois. Il a été inhumé hier au cimetière musulman de Yoff. Une foule nombreuse composée de toute la famille Judiciaire, des membres des mouvements associatifs, notamment sportifs et culturels dont il était un fervent défenseur et un acteur engagé, des parents, amis et alliés, l’a accompagné à sa dernière demeure, de la levée du corps à la morgue de l’hôpital Principal au cimetière de Yoff en passant par la prière mortuaire effectuée à la mosquée de Derklé.

La magistrature, toute la famille judiciaire en vérité est en deuil. Le haut magistrat, Bara Niang conseiller à la Cour suprême depuis 2009, s’est assoupi en effet pour l’éternité. Il est mort des suites d’une maladie qui l’avait éloigné du tribunal depuis quelques mois maintenant. Si la justice sénégalaise perd un bon élément et ses représentants, notamment le Secrétaire général de la Cour suprême et le ministre d’Etat, Garde des sceaux, Cheikh Tidiane Sy n’ont pas manqué de le souligner fortement, le mouvement associatif lui, pleure un militant, dévoué, désintéressé et activement engagé pour son essor et son développement. Le président de l’Organisation nationale des activités de vacances (Oncav), Amadou Kane en a témoigné hier. « La majeur partie des textes de notre mouvement, porte l’empreinte de Bara Niang », a-t-il révélé à une foule nombreuse, triste et recueillie devant la dépouille mortelle.

Le haut magistrat qui nous a quitté hier était de la promotion de l’Enam de 1980-81, promotion où on compte Cheikh Tidiane Coulibaly, Adiouma Sèye, l’actuel président de la cour d’Appel, Demba Kandji, le regretté Lamine Coulibaly, le haut magistrat, Henry Grégoire pour ne citer que ceux-là. Bara Niang était discret mais cachait sur ses dehors nonchalants, « une véritable érudition juridique. C’était un professionnel du Droit jusqu’au bout des ongles », témoigne son cadet, le haut magistrat André Bob Sène qui a partagé aussi bien la chambre correctionnelle de la Cour d’appel avec lui, que la commission d’instruction de la haute cour de justice dans le cadre des fameux chantiers de Thiès 44. « Je garde encore dans mes archives, un de ses arrêts qui est un modèle du genre à enseigner dans toutes les écoles de formation judiciaire ». Pour le juge André Bob Sène, Bara Niang n’était pas seulement un collègue, mais il était un encadreur « soucieux de nous apprendre le droit en prenant en charge la dimension sociale de notre métier, de peser et de soupeser n’importe laquelle de nos décisions. Il m’a toujours demandé de méfier de mes émotions. Le juge doit toujours se méfier de ses émotions, de ses impressions, de ses ressentis. Il y va de liberté des individus », confie André Bob Sène.

Le président du Conseil constitutionnel, Cheikh Tidiane Diakhaté dont il était comme un petit frère était si affecté hier qu’il lui était difficile de s’exprimer. Le Secrétaire général de la Cour suprême qui a tenté de délivrer son message, celui de la famille judiciaire et le sien propre a craqué. Les larmes lui ont noué la gorge au point de l’amener à écourter son discours. Le ministre d’Etat, Cheikh Tidiane Sy qui a fait montre de sa parfaite maîtrise des prières pour les morts à l’occasion, a souligné à l’assistance que le disparu était un homme bien. Il a invité au dépassement et à la tolérance au sein de la famille. Bara Niang qui a servi comme président de tribunal à Louga avant d’atterrir au 6ème cabinet d’instruction du tribunal régional hors classe de Dakar, a servi comme Secrétaire général adjoint du gouvernement sous le magistère de son ami, le regretté Babacar Ndéné Mbaye dont il a été le directeur de cabinet aussi.

L’ancien président de la Chambre correctionnelle de la cour d’Appel de Dakar, Bara Niang était aussi un acteur accompli du mouvement associatif. Président de l’Organisation départementale des activités de vacances (Odecav) de Dakar de 1986 à 1988, président de la Commission d’arbitrage des litiges (Cqrp) de l’Organisme régional, membre de l’Oncav, le délégué de l’Asc Wallidan de Derklé était en effet un militant infatigable, discret mais ferme dans ses positions de la jeunesse et du sport. Juge d’instruction du 6ème cabinet du tribunal régional hors classe de Dakar au plus fort de la crise qui opposa l’équipe de Moulaye Idrissa Diouf, président de l’Oncav au ministre de la Jeunesse et des sports de l’époque, un certain Abdoulaye Makhtar Diop, Bara Niang n’avait pas faibli en aucun moment de la « lutte ». Bravant même sa hiérarchie, il avait pris et fait et cause pour ses « camarades » et fait siennes les décisions des instances du mouvement d’alors. N’est-ce pas Moussa Diadhiou ? Sa loyauté était sans faille.

On était puissant et dangereux aux yeux des autorités de la tutelle qui pensaient certainement qu’il était « politiquement nécessaire » de nous rogner les ailes, d’autant plus que nous avons osé interdire à nos membres de participer à un tournoi dédié au puissant ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République, Jean Collin ! Il fallait le faire. Les Navétanes en dépit des déclarations de Abdoulaye Mahtar Diop à l’occasion de la catharsis d’après Caire 1986,-les états généraux du football,-, tendant à l’infantiliser, avaient permis d’amoindrir le trop plein de mécontentement populaire et de frustration que la défaite des Lions devant les Eléphants de Côte d’Ivoire sur les bords du Nil avait suscité pour tout un peuple. Les stades étaient remplis grâce aux Navétanes. Les matchs de haut niveau, intenses, animés et populaires, les gradins étaient toujours remplis, les activités culturelles qui animaient nos quartiers, nos villages et nos villes avaient fini de faire oublier la déception inversement proportionnelle à l’espoir suscité au départ de la campagne de Caire 86.

Bara Niang était de tous les combats. Il ne s’est jamais éloigné du mouvement sportif. Toujours disponible. L’homme qui nous quitte a joué un rôle discret mais efficace dans la résolution de la crise du mouvement navétane de ces dernières années en parvenant à rapprocher des positions que l’on pensait inconciliables. Il était à la tête de l’association des anciens du mouvement. Une association devenue ainsi orpheline. A sa veuve, Daba Niang, à Bass Sidibé, l’ami des jours sans et des jours heureux, à ses jumelles, au ministre d’Etat, Garde des sceaux, à la famille judiciaire, au mouvement sportif à ses parents, proches, amis et alliés, Babacar Touré et l’ensemble du personnel du Groupe Sud communication présentent leurs condoléances attristées. Que la terre de Yoff lui soit légère !
sudonline.sn

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