Nelson Mandela de nouveau hospitalisé

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L’ancien président Nelson Mandela a de nouveau été hospitalisé samedi pour une infection pulmonaire et se trouve dans un état «préoccupant, mais stable», une alerte qui a provoqué l’inquiétude en Afrique du Sud et dans le monde pour le héros de la lutte antiapartheid âgé de 94 ans.

«Ce matin, son état s’est détérioré et il a été transféré dans un hôpital de Pretoria. Son état est toujours préoccupant, mais stable», a indiqué la présidence sud-africaine dans un communiqué au ton plus grave que d’ordinaire.

«C’est une infection pulmonaire, une pneumonie, qui affecte beaucoup de choses, dont la respiration. Mais les médecins m’ont dit qu’il respirait sans assistance, donc je pense que c’est un signe positif», a déclaré le porte-parole de la présidence Mac Maharaj, qui avait lui-même annoncé l’hospitalisation de l’ancien président sud-africain, âgé de 94 ans, quelques heures plus tôt.

Dès l’annonce de l’hospitalisation, les messages de soutien ont commencé à affluer, venus des partis politiques et corps constitués, mais aussi, par milliers, des anonymes sur les réseaux sociaux.

Twitter bruissait samedi matin de messages dans toutes les langues du monde, souhaitant un prompt et rapide rétablissement au prix Nobel de la paix 1993, preuve s’il en fallait de son aura mondiale.

«Mes pensées sont avec Nelson Mandela, hospitalisé à Pretoria», a tweeté le premier ministre britannique David Cameron.

Parmi les anonymes, les messages d’encouragement et d’amour étaient très majoritaires: «(@frenchclare) Tiens bon Madiba, nous avons besoin que ton âme lumineuse brille encore et encore sur ce monde amer. Nous t’aimons».

D’autres demandaient qu’on respecte son intimité: «(@Eish-Mag) Les médias ne laissent pas Madiba en paix. Laissez-le mourir dans la dignité. On n’est pas au cirque les gars».

«Il a été un leader tellement incroyable, et une source d’inspiration pour tout le monde, je pense», a déclaré pour sa part Bill Gates, le cofondateur de Microsoft, sur la BBC.

L’ANC, l’ancien parti de Mandela, toujours au pouvoir en Afrique du Sud, a appelé le monde à s’associer aux prières des Sud-Africains: «Nous allons garder le président Mandela et sa famille dans nos pensées et nos prières et appeler les Sud-Africains et les citoyens du monde entier à faire de même pour notre bien-aimé homme d’État et icône, Madiba».

«Madiba», comme l’appellent affectueusement ses compatriotes, fêtera ses 95 ans le 18 juillet. Il est apparu très affaibli sur les dernières images de lui qui ont filtré fin avril, à l’occasion d’une visite à son domicile des plus hauts dirigeants du pays.

On y voyait le vieil homme assis sur un fauteuil, les jambes cachées par une couverture, posées à plat sur un repose-pieds. Son visage semblait de cire et n’exprimait aucune émotion, alors que ses visiteurs plaisantaient autour de lui. À un moment, il semblait prononcer un mot.

«Le président reçoit des soins spécialisés et les médecins font tout leur possible pour qu’il se sente mieux», a précisé la présidence, avant d’ajouter: «Le président Zuma, au nom du gouvernement et de toute la nation, souhaite à Madiba une guérison rapide et demande aux médias et au public de respecter l’intimité de Madiba et de sa famille».

Comme lors de ses précédentes hospitalisations, les autorités n’ont pas dévoilé le nom de l’hôpital dans lequel il a été admis.

Tuberculose

Le héros de la lutte contre le régime ségrégationniste de l’apartheid avait été hospitalisé pour la dernière fois fin mars début avril, pendant dix jours, également pour une infection pulmonaire récurrente, probablement liée aux séquelles d’une tuberculose contractée pendant son séjour sur l’île-prison de Robben Island, au large du Cap.

C’est dans ce bagne qu’il avait passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention dans les geôles du régime de l’apartheid, cassant des cailloux dans une poussière qui a durablement endommagé ses poumons.

La santé de Nelson Mandela est un sujet d’inquiétude en Afrique du Sud, où chacun sait que le héros national, dont le portrait orne depuis peu tous les billets de banque, n’est pas immortel.

Il n’est plus apparu en public depuis 2010, s’est complètement retiré de la vie politique et n’a plus exprimé aucune opinion publiquement depuis des années.

Il n’est reste pas moins vénéré par tout un peuple, pour avoir réussi à éviter une explosion de violence raciale lors du passage entre le régime ségrégationniste et la démocratie en 1994.

Cette transition réussie lui a valu le prix Nobel de la paix en 1993, partagé avec le dernier président de l’apartheid, Frederik De Klerk.

L’archevêque Desmond Tutu, autre figure majeure de la lutte antiapartheid et lui aussi prix Nobel de la paix, l’a qualifié un jour d’«icône mondiale de la réconciliation».

Derrière les barreaux, Mandela était devenu le symbole de l’oppression de son peuple, tandis qu’une grande partie du monde manifestait et organisait des concerts pour sa libération.

Mais avant même d’être libéré, en 1990, il s’est efforcé de comprendre ses adversaires, allant jusqu’à apprendre leur langue, l’afrikaans, et leur poésie, de leur pardonner, puis de négocier sans esprit de vengeance.

afp

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