Non, Monsieur Charles Faye ! ( Massamba Ndiaye)

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L’appel du président Macky Sall à travers son livre « Le Sénégal au cœur » à quelques mois de l’élection présidentielle du 24 Février 2018 est juste un outil de communication ou tout au plus une tentative de sursaut orchestrée par un de ses nègres de service en vue de polir l’image d’un homme qui a manifestement déçu une bonne partie de la population en raison même de ses nombreux engagements solennels trahis sur le tard sans coup férir et qui ne cesse de remettre en question les valeurs de la République tant clamées pendant sa longue traversée du désert dans la solitude au Sénégal et ailleurs dans le monde.

Mais également, entre les deux tours de la présidentielle de 2012 à côté d’une jeunesse et d’une société civile fortement mobilisées et engagées pour l’avènement d’une République nouvelle respectueuse des principes de la Démocratie et d’une gestion efficiente de nos ressources publiques annonçant la fin de l’impunité et des passe droits sur le dos du peuple.

Les propos de campagne électorale voire les convictions du président – politicien Macky Sall continuent encore de résonner dans notre conscience collective comme une sorte de provocation que rien ne saurait justifier envers ce peuple même peuple qui lui a tout donné alors qu’il n’était pas le meilleur d’entre nous pour diriger le Sénégal. Et au final, des regrets et quel gâchis !

En vérité, monsieur Charles Faye, le président Macky Sall n’est pas un écrivain. Et ce livre qui retrace les lignes de sa vie est l’œuvre de son entourage composé d’hommes de plumes qui ont bien voulu jouer avec les sentiments de nos compatriotes en vue de le faire passer pour un incompris qui aime par-dessus tout le Sénégal et ses citoyens et que des hommes mal pensants, même dans la prise de parole en l’instar de l’ancien président maître Abdoulaye Wade, dans son envolée d’alors à la fois pitoyable et regrettable qui continue de le faire souffrir en silence en vue de le dénigrer et remettre en question ses origines nobles, veulent le faire passer pour le diable ou un méchant rancunier qui veut se venger des personnes qui ont une fois ou plusieurs fois dans leur compagnonnage essayées de le salir voire tout simplement de le dominer, lui un homme libre et honnête.

Et monsieur Charles Faye, si vous avez bien lu le livre de notre président par défaut, vous devrez sursauter ou frémir de la légèreté voire de l’impudence de son nègre ou de ses nègres de service de revenir sur cet épisode monstrueux de saillies incendiaires de l’ancien président maître Abdoulaye en vue d’écarter le moindre soupçon sur ses origines et d’établir de fait une distinction inqualifiable dans la République entre les nobles et les castés qui repose encore sur une stratification sociale de type féodal encore vivace dans la mentalité de beaucoup de nos compatriotes qui en font un principe sacré inviolable et qui admet une supériorité de naissance des uns sur les autres. Cet épisode malencontreux devrait être jeté dans les poubelles de l’histoire et les citoyens sénégalais l’ont dénoncé en son temps de manière ferme et responsable.

Pourquoi y revenir sur le tard à tête reposée, si ce n’est entre autres qu’une manière assez singulière et maladroite de nous prouver, vu sa position et ses qualités d’honnête homme, qu’il ne saurait en aucune façon venir de ce milieu fortement méprisé dans notre inconscient collectif et même dans nos relations sociales avec les personnes apparentées ad vitam aeternam à des castés.

Messieurs, les nègres de service et autres thuriféraires zélés du président Macky Sall, la République se s’accommode pas avec ces critères de classification sociale d’un autre âge qui jette l’opprobre sur d’honnêtes personnes que la société traditionnelle sénégalaise a décidées de qualifier comme des hommes de peu de valeur voire de dignité alors que ces dernières doivent être cherchées ailleurs dans la construction de l’identité d’un citoyen conscient de ses responsabilités devant l’histoire. La valeur ou la dignité d’un homme se vérifie au quotidien dans ses rapports avec autrui, avec son travail, avec l’éthique et le plus important avec le dépôt de la société. Un homme ne doit être analysé que sur ce rapport là et peu importe qu’il soit président de la République ou un simple marchand ambulant.

Monsieur Charles Faye, si aujourd’hui le président Macky Sall se souvient de son passé et essaie de pointer le curseur sur sa souffrance , sur sa lignée, ses rapports avec son regretté père que le Seigneur des mondes lui couvre de sa miséricorde infinie, c’est au final pour montrer voire de séduire nos compatriotes – vu son parcours et les nombreuses difficultés de sa vie dans la précarité – qu’il a été au rendez vous avec son peuple qu’il chérit plus que tout au monde et qu’il veut offrir le meilleur de ce qu’il n’a pas pu obtenir dans son enfance, en raison même de la précarité et du marasme économique qui frappaient le pays de plein fouet sous le long magistère du PS, son meilleur allié aujourd’hui, aux familles les plus vulnérables du pays pour obtenir le prolongement de son bail à la tête du Sénégal.

Il faut immanquablement rechercher dans le ressort psychologique du président Macky Sall pour essayer de comprendre comment un homme qui a connu une enfance difficile comme beaucoup d’autres compatriotes et dont les parents n’étaient pas gâtés par le système mafieux d’accaparement systématique de nos deniers publics mis en place par le PS, peut accepter de collaborer avec des gens qui ont mis le Sénégal à genoux.

Non, monsieur Charles Faye, le président Macky Sall ne peut pas se permettre de faire tout ce qu’il a voulu de ce pays et des hommes en foulant au pied plus d’une fois les valeurs de la République et les règles de droit, et venir maintenant à la fin de son mandat nous livrer ses confessions d’un homme simple, courtois, soucieux du devenir de nos compatriotes, travailleur, juste, fier de ses origines n’en déplaisent les aigris et les colporteurs de ragots.

Et, on peut même lui concéder toute cette panoplie de caractères nobles que ses hommes de main ou ses nègres de service ont décidé d’investir à quelques mois de l’élection présidentielle du 24 Février 2019 pour masquer ses errances dans la gestion des ressources du pays et ses reniements éhontés. Mais les faits sont têtus, monsieur Charles Faye !

Non, Monsieur Charles Faye, les 65% de citoyens sénégalais qui l’ont porté au pouvoir en 2012, ne l’ont pas fait principalement parce qu’ils l’aimaient, mais plutôt ils croyaient à son projet de rupture et à ses grands chantiers de restauration, de consolidation de la Démocratie et la République plus d’une fois attaquées par le régime libéral du président maître Abdoulaye Wade. En 2012, ce projet était porteur d’espoir et unificateur en vue de mettre fin aux dérives du PDS et à l’arrogance de ses hommes.

L’histoire bégaie monsieur Charles Faye. Nous revivons les mêmes scandales impunis à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA, l’insolence des nouveaux parvenus, une méfiance renforcée aujourd’hui vis-à-vis de la magistrature et des corps de contrôle de l’Etat comme si rien ne s’était passé au Sénégal entre 2011 et 2012 avec son lot de violence et de la mort de 12 citoyens sénégalais pour défendre la liberté.

Et, c’est cette même liberté que le régime du président Macky Sall veut refuser à nos compatriotes en faisant voter par sa majorité mécanique l’article 27 du Code des communications électroniques pour censurer tous propos irrévérencieux ou toutes autres critiques acerbes sur la mal gouvernance du président Macky Sall , mais également en s’attaquant de manière maladroite et sournoise au mouvement Y en a Marre à travers un de leurs partenaires technique Enda Lead Africa.

Et pourtant, monsieur Charles Faye, les organisations de la société civile ont été au cœur du combat contre le régime libéral du président maître Abdoulaye Wade en vue de conscientiser les citoyens sénégalais et de mettre à nu sa gestion gabégique de nos maigres ressources publiques, les scandales à répétition impunis.

Aujourd’hui , ces mêmes organisations de la société civile sont considérées par le président Macky Sall et ses hommes de main comme des pestiférés qui veulent déstabiliser le pays et ce au moment où des membres de cette même société civile et d’autres journalistes de renom ont renoncé au combat pour la défense des valeurs de la République afin de jouir des délices du pouvoir. Ils sont parfaitement connus des sénégalais et ils ont de surcroît dégoûté plus d’un compatriote sur la versatilité de nos intellectuels. Ces objecteurs de conscience d’alors dans les dernières années de braise du régime libéral de maître Abdoulaye Wade se gardent aujourd’hui de pointer ne serait – ce du doigt les errements, la remise constante de nos droits et libertés et les scandales de gestion à répétition du président Macky Sall. Cherchez l’erreur.

Monsieur Charles Faye, si on peut parler aujourd’hui de bonne fois du désamour entre le président Macky Sall et le peuple, il ne faut pas chercher loin. Il suffit juste de passer à la loupe ses convictions d’hier à la quête du pouvoir et sa gestion quotidienne des affaires du pays. Ça saute aux yeux le fossé entre ses déclarations et ses actes.

Si le Monsieur Macky Sall n’était pas président de la République, juste un simple citoyen sénégalais comme vous et nous, les citoyens sénégalais se contenteront seulement d’afficher à son égard du mépris voire de l’indifférence.

En réalité, monsieur Charles Faye, on voit tous les jours dans nos villes, nos villages, nos quartiers et au sein même de notre entourage immédiat, certains de nos compatriotes en conflit permanent avec la vérité et qui sont continuellement dans des manigances perfides et des combines insupportables qui frisent l’indécence voire une irresponsabilité déconcertante afin de pouvoir prendre le dessus sur les autres et de mener une vie de pacha grâce à une langue mielleuse et tordue visant à tromper encore et toujours, sont considérés à juste titre comme des usurpateurs. On entend souvent cette expression bien de chez nous : « Nitt qui dé ay mbiram dara lérou ci. Kou niou wara teiylou ci ay wakham ak ay djeufeum. Douala wakh mouk li mounara def ».

Mais, la situation est toute autre. Il dirige le pays qu’on le veuille ou non le temps de son mandat. C’est pour cette raison que je m’attaque comme d’autres de nos compatriotes à sa gestion du pays. Sa personne m’indiffère. Je ne l’ai jamais approché ni serré la main. Mais, il s’agit du pays. Le président sage, courageux, patriotique, républicain et démocrate que ses nègres de service veulent présenter sous un nouveau jour à nos compatriotes est démenti par des faits de mauvaise de gestion, d’embastillement de nos libertés publiques, de la terreur sous formes de menaces de privation de liberté et de la manipulation à outrance de la justice à des fins politiciennes.

Non également, monsieur Charles Faye, un intellectuel voire un homme de communication doit creuser l’analyse en toute objectivité du livre du président Macky Sall et non de se contenter d’une première lecture qui toujours adhère forcément et qui crée immanquablement de la sympathie pour un homme qui a beaucoup souffert dans son enfance en raison même de la précarité de sa famille, mais également des brimades de maître Abdoulaye Wade qui pourtant lui a tout donné en termes de position et de privilège avant de devenir Chef de l’État du Sénégal.

Cet homme, monsieur Charles Faye n’est pas à plaindre. Beaucoup de nos compatriotes sont aujourd’hui les victimes de sa gestion patrimoniale et clanique du pouvoir. Ils broient continuellement du noir et vivent stoïquement leurs difficultés tout en continuant de poursuivre leur chemin sans aucun tapage médiatique. Ces hommes et ces femmes méritent notre sympathie et notre considération plus que le président Macky Sall.

Et tout le reste, monsieur Charles Faye, n’est que de la propagande politique et de la mauvaise littérature.

1 COMMENTAIRE

  1. Monsieur vous n’aviez pas besoin de répondre à ce larbin de charles faye et sa clique de jaakarlo. mais c’est fait de le remettre à sa place. Dans ce pays la plus part des gens ne mangent que de la vomissure surtout ces gars de jaakarlo

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