« Nous n’avons rien à faire au Yémen », Yoro Dia

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«Le Sénégal n’a absolument rien à faire au Yémen. Il faut comprendre le contexte géopolitique du Moyen Orient. C’est une lutte d’influence entre l’Iran et l’Arabie saoudite, chacun cherche le leadership régional, c’est une guerre froide, ils se font la guerre par pays interposés, d’abord en Syrie avec le sauvetage de Bachar Al Assad par l’Iran, par l’offensive iranienne à Bagdad parce qu’il y a un pouvoir chiite. Ensuite les Iraniens ont lancé l’offensive au Yémen, c’est pourquoi l’Arabie saoudite a estimé que c’est un scandale donc il faut intervenir. J’estime que le Sénégal n’a pas à être un pion dans ce jeu d’échecs. Nous n’avons absolument rien à faire au Yémen.
La deuxième chose, comme nous voulons aider les arabes, appliquons la logique des arabes qui disent ce sera moi, mon frère et le cousin contre l’étranger. Je ne comprends pas que le Sénégal soit le dernier pays à arriver au Mali qui est un pays frère et veuille être le premier au Yémen. Maintenant si on veut s’aventurer au Yémen uniquement pour des raisons financières, il faut dire que notre Armée devient une sorte de Légion étrangère entre les mains des arabes. Le Sénégal n’est pas plus musulman que le Pakistan, le parlement Pakistanais a estimé que l’armée n’a pas à aller défendre des Saoudiens. La guerre du Yémen n’est pas notre guerre. J’attends du parlement sénégalais qu’il fasse son rôle… », décortique le politologue sur les ondes de la Rfm.

pressafrik.com

1 COMMENTAIRE

  1. L’IMPLICATION DE NOTRE ARMÉE DANS LA CRISE YEMENITE EST JURIDIQUEMENT ET ISLAMIQUEMENT INACCEPTABLE !!! Certes quand l’Arabie Saoudite qui abrite les ‘’Lieux Saints’’ de l’Islam est impliquée militairement dans un conflit armée, cela interpelle forcément tous les pays musulmans, le nôtre en particulier, du fait d’un lien affectif intense séculaire. Mais au delà de ces considérations ‘’subjectives’’, nous devons analyser cette intervention militaire saoudienne [visant à rétablir au Yémen un pouvoir sunnite déchu par une rébellion d’obédience shiite, alliée de l’Iran], avec la lucidité et la clairvoyance requises, et donc forcément au regard du droit international qui prime sur toute autre considération !!! En effet, tous les pays de la planète ont ratifié la charte des Nations-Unies et doivent nécessairement respecter leurs engagements internationaux ; c’est là un préalable incontournable pour gérer au mieux la paix dans le monde, surtout en ces périodes de troubles et de menaces de toutes sortes – terroristes en particulier. Oui, le Conseil de Sécurité de l’ONU a la noble vocation de régler les conflits dans le monde ; et personne ne peut douter de la justesse de sa cause, car le fait d’un consensus universel ratifié par tous les pays ; dès lors, ses résolutions ont une légitimité indiscutable et doivent être appliquées par tout le monde ; il lui incombe donc de se donner tous les moyens nécessaires et suffisants pour atteindre cet objectif – Je dis bien suffisant ! En clair, combattre tout belligérant récalcitrant par la riposte la plus appropriée, jusqu’à se qu’il se conforme au droit. Et c’est donc dans cette perspective que doit s’inscrire l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), ce d’autant qu’elle est conforme, dans ses principes, au mécanisme de résolution des conflits préconisé par l’Islam (49. Les Appartements : 6-10 – Al-Hujurât). Bref, l’Islam préconise de combattre solidairement le belligérant récalcitrant avec tous les moyens nécessaires et suffisants, jusqu’à ce qu’il s’amende. C’est dire que les pays musulmans qui sont les plus concernés par ces crises (conflits) sont les premiers interpellés ; ils doivent donc se garder de tout alignement à une puissance militaire ou idéologique (shiite ou sunnite) et s’engager résolument à l’élaboration d’une résolution du Conseil de Sécurité juste et équitable, conforme à l’esprit de l’Islam. Au vu de tout cela, il est évident que la solution de la crise yéménite ne devrait pas être d’emblée militaire ; elle devrait d’abord passer par la condamnation du ‘’coup d’Etat’’ par tous les pays et organisations épris de paix et de justice et la saisine du Conseil de Sécurité, en vue d’une résolution contraignante, jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel ; puis engager ensuite un dialogue politique sans exclusive, en vue d’une réconciliation nationale. Ainsi, nous condamnons toute insurrection armée, mais aussi regrettons ‘’l’intervention destructrice et meurtrière’’ de la coalition armée dirigée par l’Arabie Saoudite, avec la caution des occidentaux, mais sans l’aval du Conseil de Sécurité de l’ONU, et qui n’obéit qu’à des préoccupations géopolitiques (géostratégiques). A l’évidence, tout cela ne contribuera qu’à déstabiliser davantage une région déjà très instable, du fait aussi des crises irakienne, syrienne et israélo-palestinienne. Et tout cela est juridiquement et ‘’islamiquement’’ inacceptable !!! Et au vu de tout cela, nous espérons que notre Président, Son Excellence Macky SALL, fera preuve de lucidité et de clairvoyance pour ne pas s’engager militairement dans cette aventure très lourde de menaces. Et de rappeler que le contexte actuel est fondamentalement différent de celui de la première guerre du Golfe où la coalition anti-irakienne, sous le commandement américain, avait la noble mission onusienne de libérer le Koweit envahi par Sadam Hussein. Actuellement, il s’agit d’une invasion saoudienne. Et qui soutient un envahisseur est comme tel et s’expose au mêmes conséquenques. Que Dieu nous en préserve !!!

    DOCTEUR MOUHAMADOU BAMBA NDIAYE
    https://docs.google.com/document/d/19hdIKF2HdSJjhD9N1-7deAbGFHXx6V05zD_4UTnPI_I/edit?usp=sharing

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