Obama à l’épreuve de l’Afrique Par Momar Niang

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1. Introduction : Du « new look » au « new deal » de l’interdépendance
La nouvelle approche de l’Administration Obama repose d’abord sur la force de la concertation et de la persuasion, ceci dans le cadre d’un partenariat intelligent. Le consensus recherché ne se fait pas sans une dose de rapport de force appelé « soft power ». Comme le Président des Etats-Unis doit aussi prendre en compte les multiples partenaires, groupes de pression et soutiens politiques qui l’ont élu sans compter les forces centripètes à l’intérieur du parti Démocrate, il est possible que la politique africaine des Etats-Unis apparaisse bien fade sauf au plan militaire. Le fondement des décisions se fait encore sur la base des rapports de force économiques comme en témoignent les avancées des pays émergents au niveau du conseil d’administration du Fond monétaire international [2] alors que l’Afrique stagne.
L’Administration Obama doit comprendre que choisir l’Afrique du sud pour représenter l’ensemble du continent au G20 est une erreur de parallaxe. Elle doit prendre en compte les intérêts des populations africaines, les intérêts de l’Afrique et s’assurer que les représentants qui se présentent au nom des populations africaines sont bien légitimes et ne sont pas des adeptes de la démocratie palliative. Il est vrai que l’Afrique n’est pas un enjeu prioritaire par rapport au monde arabe ou les grands dossiers globaux. Tout de même, oublier l’Afrique ou traiter avec des représentants non légitimes ne peut que biaiser la politique de la diplomatie intelligente que l’Administration Obama s’efforce de mettre en place. Le soutien à la mauvaise gouvernance économique et aux régimes autocratiques peut cesser si Barack Obama ne cède pas au poids de groupes de pression et d’investisseurs américains bien frileux pour investir dans les capacités productives en Afrique. Ce ne sont pas les quelques approches innovantes telles que les missions circulaires des agriculteurs américains pour soutenir ici et là dans les pays en développement leurs homologues comme des « Peace Corps » de l’agriculture qui vont changer la donne. Les nouvelles fixations de l’Administration Obama et du secteur privé américain sur l’Agrobusiness peuvent se révéler aussi destructrices pour l’Afrique tant en termes d’emplois décents, de préservation de l’environnement et des sols que du réinvestissement des profits sur le sol africain.
C’est une nouvelle compréhension de l’Afrique que l’Administration Obama doit s’atteler à construire en restant à l’écoute des dirigeants mais aussi des contrepouvoirs de la société civile qui sont systématiquement oubliés voir niés par la plupart des dirigeants africains qui parlent au nom des populations africaines. La nouvelle compréhension de l’Afrique ne peut reposer uniquement sur les idées propagandistes et douteuses de quelques professeurs américains, fussent-ils Afro-américains, si ces derniers ne connaissent rien à la réalité africaine. La nouvelle compréhension doit permettre d’assurer que les Dias

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