Occupation anarchique, présence d’épaves de navires et pollution – Oumar Guèye outré par la gestion du port de Dakar

Le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Oumar Gueye désapprouve l’occupation anarchique, la pollution et la présence d’épaves de bateaux au port de Dakar. En visite hier, jeudi 10 septembre, il a ordonné aux différents directeurs concernés par la gestion des lieux à changer ce décor dans un mois.

C’est un ministre de la Pêche et de l’Economie maritime mécontent qui a visité hier, jeudi 10 septembre, le port de Dakar. «Nous avons visité le plan d’eau du port de Dakar pour constater ce que je qualifie d’anomalie», a dit Oumar Gueye.  D

énonçant le décor qui sévit au port de Dakar, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime a affirmé: «nous avons vu que notre plan d’eau n’est pas propre. Il existe une pollution physique de navires qui ne devaient pas être là. Notre port ne doit pas être un réceptacle de bateaux ou un cimetière de bateaux. Tous ces bateaux de pêche qui ne sont pas en règle ou qui ne doivent pas séjourner au port pendant longtemps doivent dégager», a-t-il décrété.

Afin de résoudre ce problème, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime a engagé les directions concernées. «J’ai donné des instructions au directeur général du port de Dakar, au directeur général de l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam) et au directeur de la sureté portuaire de prendre toutes les dispositions utiles pour que, d’ici la fin du mois, ce plan d’eau puisse être nettoyé et débarrassé de tout ce qu’il contient de bateaux et d’occupation anarchique». L’assainissement du port est nécessaire car, trouve-t-il, «cela participe de la modernisation du port d’assainir son plan d’eau».

Le ras-le-bol d’Oumar Gueye

Tendu et mécontent, Oumar Gueye l’a été hier, jeudi 10 septembre durant toute sa visite au port autonome de Dakar (Pad).  Posant des questions par-ci, par-là, Oumar Gueye n’a pas été tendre avec ses interlocuteurs.  «Le décor n’est pas joli à voir. Regardez toutes ces choses à l’intérieur de l’eau et on me parle d’assurance et de je ne sais quoi. Ce n’est pas normal, ce n’est pas acceptable», s’est-il offusqué.

Poursuivant sa dénonciation, il ajoute: «c’est quoi là ? La réponse tarde. Oumar Gueye se répète: «ça c’est quoi ?».  Le responsable de répondre: «monsieur le ministre, la société qui découpe ces navires là s’est installée ici pour pouvoir faire la découpe. Et donc tout ce matériel que vous voyez derrière, ils l’ont enlevé de ce navire. Elle est basée ici.  L’autre élément, c’est qu’en un moment donné, quand il ne restait que la quille, elle est confrontée à un problème de grue pour pouvoir remonter cette quille là. Nous avons en un moment décidé de mettre la grue à leur disposition, malheureusement, elle est en panne».

Oumar Gueye de contre attaquer: «pour vous, c’est normal cette installation là ?» Le responsable de rétorquer: «ce n’est pas normal, monsieur le ministre».  Oumar Gueye reprend la parole en disant: «c’est tout ce que je voulais entendre». Constatant toujours, les anomalies, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime s’est offusqué de la pollution qui règne au port. «C’est de la pollution.  Notre port ne mérite pas ça», dit-il.  «Le problème est constant au port de Dakar. Avec la pleine mer, tout ce qu’il y a au niveau de la baie de Hann est envoyé au port», réplique le responsable. «Et vous n’avez aucune solution pour régler ça, vous ?», demande Oumar Gueye.

PRESENCE DANGEREUSE ET MENACE POUR LA SECURITE PORTUAIRE : 10 bateaux à évacuer des eaux portuaires

Dix (10) bateaux doivent être immédiatement dégagés du Port autonome de Dakar (Pad). Ces navires représentent une menace pour la sécurité portuaire. L’annonce est du directeur national de l’Agence des affaires maritimes (Anam), Yérim Thioub. Selon le directeur de l’Agence nationale des affaires maritimes, ces navires, quand ils coulent à quai, constituent un danger pour ceux qui doivent accoster. Il y’a aussi la pollution, ajoute-t-il.

Mécontent de la présence des navires, le ministre Oumar Gueye trouve que la réglementation internationale ne doit pas occulter les menaces que ces navires représentent. «Il y a ce que la loi dit, mais il y a aussi le bon sens. Nous ne pouvons pas laisser le plan d’eau comme ça. C’est de notre responsabilité. Ce n’est pas trop demander», affirme-t-il.

Si l’on en croit la directrice de la sécurité maritime, Sokhna Benga, les navires en stationnement au port de Dakar ont appartenu à des sociétés d’armement qui sont actuellement en faillite. D’autres, par contre, ont des problèmes de moteurs.  Toutefois, précise-t-elle, le bateau qui a des problèmes au port, ne peut être sorti sur le champ. La raison est due, ajoute-t-elle, au fait qu’il existe une réglementation internationale à respecter avant de prendre des dispositions réelles sur un navire. Mieux, les Etats sont tenus de respecter ces règles. Le directeur de l’Agence des affaires maritimes d’indiquer, en outre, qu’il n’y pas de durée fixée pour la présence d’un bateau à un port.

Sud Quotidien