On vous invite à entrer dans l’histoire, vous refusez ! Tant pis !

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Sous le couvert d’un juridisme emprunté, vous avez donc choisi de céder aux délices d’une jouissance prolongée de 2 années, plutôt que d’inscrire votre nom et votre œuvre aux manuels intemporels de l’histoire. Les petits avantages vitaux d’un pouvoir temporel en valent-il le coup ? Vous avez arbitré ! Tant pis pour vous ! Et dommage pour le peuple qui aurait pu continuer à bomber le torse en disant au reste au monde : « on est le seul pays au monde où le président a réduit son propre mandat après avoir demandé l’autorisation à la source première de la légitimité, son peuple, l’ultime détenteur de la souveraineté ». Ne lui répondez donc pas, ce peuple, que le Conseil Constitutionnel est plus légitime que lui, plus digne de confiance, au point que vous leur demandez ce qui est digne de lui être attribué, alors que ses membres tiennent leur seule et unique légitimité de votre pouvoir de nomination. Non ! Ce serait un coup de massue qui lui sera fatal après lui avoir infligé la douleur de voir son premier délégué lui tourner le dos. Ne lui dites donc pas que vous avez fait tout ce qui était de votre pouvoir, mais qu’à l’impossible nul n’est tenu. Non ! Ce peuple a déjà compris que vous savez parfaitement comment matérialiser un désir de chef dans un régime hyper présidentialiste. Ne lui dites pas que l’article 51 de la Constitution était la seule voie à emprunter pour respecter votre engagement ! Non ! Ce peuple sait que la voie la plus rapide, la moins sujette à polémique, était celle de l’article 103 de la Constitution. Vous avez choisi sciemment de vous y détourner.

Ce peuple sait que votre prédécesseur avait réintroduit le septennat dans la Constitution, sans tambour ni trompette, en 2008, en passant par la voie de l’Assemblée nationale. Que ne vous-a-t-il pas chanté alors d’emprunter la même voie, en respect du parallélisme des formes, pour proposer une loi d’abrogation qui restitue l’intégrité du texte issu du référendum de 2001 par lequel ce même peuple avait déjà choisi le quinquennat ? Ce peuple ne vous demandait que de restaurer ce qu’il avait déjà instauré en 2001, en paraphant un nouveau contrat éthique, qui plus est, aurait épargné son portefeuille déjà appauvri par de multiples ponctions indues.

Vous voyez que vous ne manquiez pas de solutions. Vous les avez toutes souverainement ignorées, en parfaite connaissance de cause ! Et maintenant, vous demandez à ce même peuple d’aller à un référendum pour voter un texte déjà vidé de son substrat essentiel qui seul, aura mobilisé toutes les énergies, crispé toutes les tensions et cristallisé tous les antagonismes, pendant 4 ans.

Et qu’auriez-vous gagné en assumant les conséquences sociologiquement désastreuses d’une renonciation à la parole publique ? Banaliser le combat d’un peuple qui attendait que sa fierté fût dopée par le respect de l’engagement de son premier représentant ? Rouvrir les hostilités et élargir le cercle des inimitiés au-delà d’une opposition classique, à une société civile déjà endormie par les promesses réaffirmées d’une gouvernance sobre et vertueuse ?

On vous invitait à entrer dans l’histoire par la grande porte, vous choisissez celle de ces petits destins que scelle l’enfermement solitaire dans les lambris dorés des palais. Comme votre prédécesseur, on vous collera pour l’éternité le sobriquet MWW : (Macky waakh waxët) à côté de celui de votre ancien mentor, WWW. Si la comparaison vous enchante et vous valorise…. Pourquoi pas ? Quel destin !

En prologue….Aux esprits partisans

Hier, quand on approuvait la condamnation de Karim Wade, en y lisant un symbole pédagogique, ses partisans répondaient qu’on avait un agenda caché. Aujourd’hui, en fustigeant la renonciation à sa parole publique du président Macky Sall, ses partisans ont anticipé notre réaction en y voyant aussi un agenda caché. Ceci, pour dire que le problème est finalement ailleurs : il est dans l’esprit de ceux dont la perception est infectée, pardon, affectée par les lunettes partisanes. Il est de ces questions qui enjambent les lignes partisanes et qui appellent de notre part un comportement autre que la réaction spontanée des supporters de Mbeurou lamb.

« À chaque époque, écrit Marguerite Yourcenar, dans Archives du Nord, il est des gens qui ne pensent pas comme tout le monde, c’est à dire, qui ne pensent pas comme ceux qui ne pensent pas ».

Pr Ndiaga Loum, UQO

7 Commentaires

  1. Desole professeur lanalyse etait jusqu’ici bonne sauf quand vous evoquez le cas karim wade qui a finit de choquer tous les intellectuels honnetes de ce pays. Ne me faites surtout pas croire qu »une telle inteligence ne se nourisse de citations et fantasmes dune presse a sensations
    Quel gachis

  2. Youssou Ndour et tous les autres de la mafia autour de Macky n’ont pas seulement qu’une vision vicieuse du peuple, ils ont aussi une très mauvaise idée de leur propre personne.
    Prenons l’Assemblée Nationale, son président consulté (dans les faits il ne peut être seul) son avis, publié aujourd’hui, donne à Macky Sall carte blanche pour les 15 points de réformes qu’il a proposés. Or dans ces 15 points de réforme il y en a un qui veut supprimer des alinéas de l’article 26, lesquels alinéas avaient été supprimés en Novembre 2012, par la même Assemblée avec le même président, Niass.
    En claire, l’Assemblée consultée donne son aval au président pour supprimer de l’inexistant. L’Assemblée dit au président: « Bravo, félicitation, oui, vous pouvez supprimer le néant ».
    On ne peut pas me faire croire que dans tout ce groupe des honorables qui ont eu « l’honneur » de consulter les propositions du président (dans leur texte ils ont beaucoup répété « une lecture attentive et un examen minutieux »), il n’y en a pas un seul qui réfléchit. Mais alors qu’est ce qui les arrive pour qu’ils approuvent le président dans sa décision de supprimer le néant ?
    On peut les comprendre quand ils disent qu’ils vont tout soutenir de tout ce qui vient de Macky. Mais si on dit les comprendre c’est parce qu’on suppose qu’ils resteront humains. Soutenir quelqu’un jusqu’à le soutenir quand il s’engage à déplacer l’Océan Atlantique, ce n’est plus soutenir, c’est perdre la raison. Et c’est ça la ligne la plus saillante de la nature actuelle de la mafia qui entoure Macky: ils ont perdu la raison. Ils se sont assis sur leur savoir, sur ce qu’ils avaient de logique, sur ce qu’ils avaient d’humain. Ils sont prêts à défendre n’importe quel non sens. Et ça,ce n’est plus de l’irrespect au peuple, c’est de l’irrespect de soi.

  3. Tout à fait d’accord avec Bamba Seydi. Le texte est bon, mais votre erreur reste encore le cas Karim Wade. En quoi ce procès a des vertus pédagogiques ? Au contraire, dans toute la procédure, les règles élémentaires de droit ont été bafoués dans le seul but de le discréditer pour mieux le condamner. Par ailleurs vous aviez fait fausse route en reprenant l’argument de l’opposition à Wade sur la supposée « dévotion monarchique du pouvoir » Ce qui est indigne d’un intellectuel qui doit sortir des sentiers battus. Et dites vous que tous ceux qui vous critiquent ne sont pas forcément « partisans » Il y a aussi des esprits libres qui restent objectifs et qui dénoncent l’injustice contre la furie populaire. Je ne suis pas partisan de Karim Wade. Je crois tout simplement qu’il est victime d’une cabale politico-médiatique et judiciaire. Je suis convaincu qu’il a volé, mais certainement pas plus que la plupart des politiques qui nous gouvernent (opposition comme pouvoir, actuel ou passé). La vertu pédagogique ne signifie rien en droit. Condamner une personne pour l’exemple, au nom de quoi ? Il ne faut pas condamner pour donner l’exemple, mais parce qu’il y a des preuves de violation du droit. Par ailleurs si on accepte que cela peut être pédagogique de condamner Karim Wade, pourquoi ne serait il pas aussi pédagogique ne condamner Moustapha Niass, Dansokho, Tanor Dieng, etc. pour les mêmes motifs ? Au fait, après la condamnation de Karim Wade, la corruption, des politiques en particulier, a disparu au Sénégal ? Un vrai intellectuel doit aussi savoir se remettre en question s’il fait fausse route. Bon courage à vous. J’apprécie en général vos textes qui sont de bonne facture, même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous.
    Wa salam

  4. Tout à fait d’accord avec Bamba Seydi. Le texte est bon, mais votre erreur reste encore le cas Karim Wade. En quoi ce procès a des vertus pédagogiques ? Au contraire, dans toute la procédure, les règles élémentaires de droit ont été bafoués dans le seul but de le discréditer pour mieux le condamner. Par ailleurs vous aviez fait fausse route en reprenant l’argument de l’opposition à Wade sur la supposée « dévolution monarchique du pouvoir » Ce qui est indigne d’un intellectuel qui doit sortir des sentiers battus. Et dites vous que tous ceux qui vous critiquent ne sont pas forcément « partisans » Il y a aussi des esprits libres qui restent objectifs et qui dénoncent l’injustice contre la furie populaire. Je ne suis pas partisan de Karim Wade. Je crois tout simplement qu’il est victime d’une cabale politico-médiatique et judiciaire. Je suis convaincu qu’il a volé, mais certainement pas plus que la plupart des politiques qui nous gouvernent (opposition comme pouvoir, actuels ou passés). La vertu pédagogique ne signifie rien en droit. Condamner une personne pour l’exemple, au nom de quoi ? Il ne faut pas condamner pour donner l’exemple, mais parce qu’il y a des preuves de violation du droit. Par ailleurs si on accepte que cela peut être pédagogique de condamner Karim Wade, pourquoi ne serait il pas aussi pédagogique ne condamner Moustapha Niass, Dansokho, Tanor Dieng, etc. pour les mêmes motifs ? Au fait, après la condamnation de Karim Wade, la corruption, des politiques en particulier, a disparu au Sénégal ? Un vrai intellectuel doit aussi savoir se remettre en question. Seuls les arrogants refusent de reconnaître leurs fautes. Merci pour vos texte en général lumineux.
    Wa salam

  5. Vous êtes dur très dur Prof cette fois ci. j’ai pitié de macky. je suis sûr qu’il voulait la réduction mais il est prisonnier de son entourage.
    quand aux partisans il n’y a rien à faire. les 2 commentateur s qui précèdent en sont la preuve vivante.
    merci encore pour vos lumières

  6. Arrêtons nos conneries de « le président est bon, mais c’est l’entourage qui est mauvais ».
    Le prof n’a fait qu’une analyse lucide et froide de la situation qui montre à suffisance le manque d’honnetetè de macky qui s’est torturé pendant 4 ans durant, dans des gymastiques incroyables pour habiller son mensonge.
    Quant aux esprits partisans qu’il a décrit, nous les voyons dans ces meutes réactives qui ont visiblement repris service comme répondeurs automatiques. Ils s’ètaient éclipsés depuis la chute de wade, les voilà de retour. Mais rien n’y fera, l’argent volé avec lequel ils sont payés pour infester le net, produira le même résultat que 2012 pour les wade. Jaam ci dèrètt là.

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