[Opinion] Macky Sall revalorise nos anciens chefs d’Etat, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade sous forme de plan « ORSEC », parce qu’ils seraient « dévalués ou naufragés» Par Mandiaye Gaye

Date:

Mais décidément, on se perd en conjecture avec une telle mesure hors de propos!,  Et les victimes d’inondation et autres sortes de difficultés, qu’on ne peut même plus compter dans ce pays alors? Mais que penseront légitimement, toutes ces nombreuses victimes laissées pour compte et les citoyens sénégalais, de ce geste de magnanimité débordante, totalement détourné de ses véritables ayant-droits, et dépourvu de tout cadre législatif réglementaire ? Il est bien à se demander franchement, dans quel état de pauvreté se trouveraient nos deux anciens chefs d’Etat, pour nécessiter  d’urgence un secours, d’une aide et assistance à leur endroit ? Cette initiative volontariste de Macky Sall pour faire plaisir à des non-demandeurs, et encore pas nécessiteux du tout, semblerait  fort bien, à un placement qui équivaudrait à se faire renvoyer l’ascenseur demain, après le pouvoir ? On peut bien le penser, parce qu’une telle mesure dans les circonstances actuelles du pays, ne peut trouver aucune justification acceptable, par voie de conséquence, c’est un excès d’autorité voire un non-sens.

Je pense intimement monsieur le président de la République, qu’il ne faudrait jamais dans la gestion des affaires publiques, privilégier l’accessoire au détriment de l’essentiel indispensable. Et dans le cas présent de cette mesure, c’est bien de cela qu’il s’agit, car il y a encore beaucoup mieux à faire ailleurs, et plus justement que de revaloriser soi-disant d’anciens chefs d’Etat. Pensez plutôt Monsieur le président, aux populations sénégalaises, surtout celles nécessiteuses et Dieu sait qu’il en existe beaucoup, qui manifestent quotidiennement leur insatisfaction par rapport à leurs attentes de votre gestion.  Monsieur le président de la République, c’est vous pour l’instant qui dirige notre pays, donc c’est à vous que les comptes seront impérativement demandés demain, et à personne d’autre. Cependant vous semblez, à travers certains actes que vous posez parfois, prendre plus soin de vos partisans flatteurs et autres proches en tous genres, que de votre premier devoir en tant que président de tous les Sénégalais, à savoir faire tout votre possible pour satisfaire les immenses  besoins vitaux du plus grand nombre des Sénégalais. Ce sont entre autres, ceux qui vous connaissent ou bien ne vous connaissent même pas, mais qui ont tout de même voté malgré tout, pour votre accession au Pouvoir, parce qu’ils ne voulaient plus d’une part de Wade, mais d’autre part dans l’ultime espoir que vous soulagerez leurs peines devenues insupportables, une fois arrivé au Pouvoir.

Certains Sénégalais et les plus nombreux d’entre eux sans doute, avaient fondé un réel espoir  à votre avènement  à la tête du pays, sur  évidemment la base de vos alléchantes promesses de campagne, qui prônaient parfaitement une rupture radicale nette avec le passé de Wade, pour un changement qualitatif en faveur de la majorité des Sénégalais, sans aucune discrimination. Mais hélas, lesquelles promesses, semblent être oubliées dans les moments présents, ou en tout cas, reléguées alors au second plan, sinon elles ne sont pas suivies d’exécution concrète, basée sur un agenda clair et précis, que chaque citoyen pourrait vérifier parfaitement à son niveau propre, et à partir de son vécu quotidien. Et votre geste si surprenant, qui ne repose sur aucun fondement de droit, mais plutôt uniquement, sur  votre seule volonté en faveur de nos anciens présidents, le prouve amplement.

C’est assurément, une générosité inacceptable dans le fond comme la forme, et elle est aussi inconvenante aux yeux de ces Sénégalais qui souffrent de malnutrition, vivent à cause de leur pauvreté dans des zones marécageuses infectées et qui sont envahies par les eaux  à chaque hivernage pour fait d’inondation. En accordant cette aubaine de trop à ces deux, vous n’avez  nullement pas pensé à ces pauvres retraités de la Fonction publique comme du Privé dans le pays, qui n’arrivent même pas à joindre les deux bouts, justement à cause de leur modique et misérable pension qui ne peut même pas parfois, couvrir leur facture d’électricité. Et à leur calvaire, vient s’ajouter  malgré tout, cette charge de devoir entretenir encore jusqu’à nouvel ordre, une progéniture jeune, qui n’arrive justement pas, à trouver du travail sur un marché de l’emploi qui en manque terriblement, par sa rareté. Curieusement, c’est  ce moment-là, que vous avez choisi Monsieur le président, pour offrir à ces deux retraités de luxe, qui absolument ne manquent de rien, bien au contraire, comparés aux autres retraités d’ici et  des catégories de citoyens citées plus haut, la prise en charge d’un personnel à leur disposition au nombre de 17, aux frais de l’Etat du Sénégal.  Mais au nom de quoi le contribuable sénégalais devrait-il prendre en charge leur personnel ?  A notre connaissance et jusqu’à plus amplement informé, aucun exemple de ce type ne nous est pour l’instant connu à travers le monde, ce qui pourrait le rendre alors, unique dans son genre.

Si, et cela va sans dire, ils bénéficient parfaitement comme le plus normalement du monde, de leur pension de retraite, à n’en pas douter d’ailleurs qui  est très conséquente, alors l’Etat du Sénégal est totalement quitte avec eux et ne leur devrait plus rien du tout ? J’ai pensé aussi et pour que nul n’en ignore, qu’il est utile de le rappeler pour nous rafraichir la mémoire. Voici deux Sénégalais à qui, l’Etat du Sénégal, après leur avoir permis, l’un pendant 20 ans et l’autre 12 ans, de vivre non seulement aux frais du contribuable sénégalais, mais d’avoir disposé d’un budget de fonds politiques ou secrets selon, avec un trou sans fin, sans aucun contrôle de qui que ce soit et sans obligation de rendre compte aussi à personne. Et pourtant, dès la fin de leur mandat, ils ont quitté le pays sans plus se préoccuper de nos difficultés et autres souffrances, auxquelles notre pays, et le leur est confronté. Plutôt, ils émigrent pour de bon en France, pour y vivre leur retraite dorée. Cela signifie en termes clairs quoi d’autre, si ce n’est de l’ingratitude pure et un manque de patriotisme envers son pays et sa nation? En vérité, ce sont eux qui sont redevables à leur peuple et à la Nation sénégalaise.

De surcroit, l’un d’entre eux est à la tête l’Organisation de La Francophonie, poste équivalent sinon plus, qu’un chef d’Etat en exercice avec tous les avantages y afférents. Tandis que le second lui, s’était tout simplement attelé, durant tout son mandat, à piller systématiquement son pays et avec les siens. Ce qui nous a valu en ce moment, toutes ces difficultés financières. Quasiment nous avons hérité de lui un pays en  banqueroute et très endetté. Et voilà que, contre toute attente et en lieu et place d’exiger de lui de nous rendre compte de sa gestion scabreuse de notre pays, on lui attribue, parait-il pour services rendus, des privilèges exorbitants que rien ne peut justifier au regard de la loi. Ainsi, ce n’est ni légal ni légitime et encore moins méritoire.

J’estime pour ma part, que s’ils étaient tant soit peu animés de patriotisme et vraiment à la hauteur des hautes fonctions qu’ils ont eues à assumer chez eux, et ce que le pays a tant consenti pour eux, ils auraient dû décliner avec grandeur cette offre mal venue, qui , à mes yeux est indécente de l’accepter, au vu de la grave situation du moment  et de toutes ces difficultés dans lesquelles se trouve notre pays. Son acceptation par eux, sera la preuve matérielle irréfutable de leur égoïsme sans borne et absence de pitié notoire, à l’égard des démunis de leur peuple, mais aussi le peu d’attachement patriotique à l’endroit de la patrie et nation sénégalaise. A partir de maintenant et si les faits sont avérés et confirmés, qu’ils le sachent  ou non, mais que nombreux de leurs compatriotes ne nourrissent plus envers eux que mépris, pour leur avidité indécente à l’égard des  biens matériels de ce bas monde. En principe, un homme intègre dans le vrai sens du mot, doit savoir se suffire du juste nécessaire en tournant résolument le dos à la cupidité.

Nous sommes au regret de constater malheureusement, que jusque-là encore au Sénégal, les républiques passent et se ressemblent. Mais à quand donc, ce sera la fin de la république des privilèges au Sénégal, ce vœu si ardent auquel  le peuple sénégalais souhaite tant, au profit de l’avènement d’une République des citoyens et d’un Etat de droit dans le plein sens du terme.

Mandiaye Gaye

[email protected]

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

La veille et l’intelligence économique au service de l’action publique (Par Cheikh Mbacké Sène)

Face à un contexte difficile et une profusion d'informations,...

CRIMES ET CHÂTIMENTS

Bon, il faut le dire sans préjugé. Macky n’est...