[Opinion] Yemen ou l’urgence nationale et démocratique de reformer nos institutions républicaines

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MÉCANISME DE CONTRÔLE ET DE VALIDATION. Le Yemen est à l’ordre du jour. Les réformes institutionnelles peuvent attendre le temps que le Gladiateur se décide à les appliquer. Yemen a révélé notamment les incongruités d’une démocratie qui donne les prérogatives constitutionnelles d’aller en guerre ou d’envoyer des troupes au front à un Président de la République. Sans demander l’avis de notre représentation parlementaire. Sans être soumis à un autre mécanisme de contrôle et de validation. Je suis entrain de réfléchir, le moment venu, je prendrai une décision (d’envoyer ou non des troupes au Yemen) avait affirmé le Président Macky Sall dans une pointe d’agacement comme à son habitiude.

CONSTITUTION « DESPOTIQUE ». Notre loi fondamentale, c’est connu, est une véritable charte royale. Les prérogatives constitutionnelles – fondées sur un présidentialisme fort – dépassent le sens commun minimal démocratique. Elle est très en déphasage par rapport à l’évolution de notre système démocratique et les attentes fortes d’un peuple qui demande plus de respect et de considération à son égard. Cette loi fondamentale est issue, on se rappelle, de la « Constitution de Abdoulaye Wade ».

L’opposition d’alors même reconfigurée plus tard avec l’arrivée de Macky, avait dans une sacro-sainte alliance dénoncé cette constitution « despotique » que certains de ses cercles avaient soutenue. Toute la classe politique et d’autres secteurs de la vie nationale avaient fait le constat presque unanime que cette constitution ne reflétait pas les évolutions tendancielles de notre système démocratique. Les assises nationales ont apporté leur contribution en produisant un rapport général et une charte de bonne gouvernance. Même si ses réflexions étaient holistiques, les conclusions des assises nationales avaient le souci, sur les questions constitutionnelles, de rééquilibrer les pouvoirs entre les différentes institutions républicaines. On connait la suite. Les reniements de Macky et le silence complice de certains cercles des nouveaux tenants du pouvoir ont eu raison de ces réflexions croisées sur l’état de notre pays des années 1960 à 2000.

CNRI VERSUS ASSISES NATIONALES. Pourtant, à son initiative propre, sans doute pour se donner une bonne conscience démocratique après avoir enterré de main de maître les assises nationales, Macky nous est revenu avec la Concertation Nationale pour la Reforme des Institutions (CNRI). A son actif, un avant projet de constitution et un rapport général qui ont repris dans leur philosophie les principales conclusions constitutionnelles issues des assises nationales, même si des portes de sortie ont été offertes au Président sur la durée du mandat. On connait la suite de l’histoire. Les reniements « mackistes » ont eu raison de ce travail fondamental qu’il a jeté aux orties. Il est franchement coutumier des faits !

CONSENSUS DÉMOCRATIQUES. Alors, comment faire pour que notre pays fonctionne sur la base de forts consensus, à l’image des grandes nations démocratiques. Au delà de ce qui nous différencie, un pays doit se doter de consensus forts sur certaines questions constitutionnelles majeures. Ces dernières transcendent nos appartenances et nos idéologises. Elles sont le reflet de l’évolution tendancielle de notre système et de nos valeurs démocratiques. Malheureusement, les jeux de rôle aux petits souliers ont toujours plombé ces exigences démocratiques venues à maturité. La culture démocratique exige des gentlemen capables de mettre l’intérêt national au dessus de leurs ambitions personnelles. Le Président Macky sall n’a pas et n’aura jamais cette hauteur d’esprit. Les faits sont contre lui.

PAS EN NOTRE NOM ET AU NOM DE NOTRE CONSTITUTION. Le Yemen est à l’ordre jour. Il est aussi impératif que la question des réformes institutionnelles accompagne le débat national. Avec cette Constitution « Wadienne » mise au pilori par les tenants actuels du pouvoir qui en jouissent allègrement, nous aurons toujours des surprises de voir notamment nos troupes envoyées sur des théâtres d’opération avec le seul vouloir d’un Manitou. Nous n’avons pas demandé au Président Sall d’envoyer des troupes au Yemen en notre nom. Tout comme nous ne lui avons pas demandé de le faire au nom de notre Constitution.

PS : Pour rappel, je joints pour information, l’avant projet de constitution et le rapport de la CNRI

https://drive.google.com/…/0B4WQavBocPJXM0l5M25CbVA5Y…/view…(Avant projet de Constitution CNRI)

https://drive.google.com/…/0B4WQavBocPJXZFRRdWZIMmpHN…/view… (Rapport CNRI)

ANKN

1 COMMENTAIRE

  1. Si on suit certains on va supprimer le poste de Président ou à la limite il n’aura plus de pouvoirs. C’est juste des politiciens qui se réuniront et qui en fonction de leurs arrangements décideront de ce qui est bon pour nous ou pas. un Président élu par un peuple qui n’aura plus aucun pouvoir et une bande de politiciens qui à l’assemblée pourront en fonction de leurs jeux de majorité et de leurs alliances décideront. En avant pour l’anarchie

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