OUSMANE CAMARA, ANCIEN PRESIDENT DU CONSEIL D’ETAT « Il n’y a pas de pouvoir judiciaire ; le seul pouvoir, c’est le Président »

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Magistrat, ancien Procureur général, ancien président du Conseil d’Etat, ancien ministre sous le président Léopold Sédar Senghor, ancien Médiateur de la République, auteur du livre : « mémoires d’un juge africain, itinéraire d’un homme libre », Ousmane Camara, était l’invité de l’émission « Opinion » de Walf Tv. Il a soutenu que la justice ne saurait être considérée comme un pouvoir, tant qu’elle dépend de l’exécutif.

Il est dit le système juridique que le Sénégalais compte un pouvoir exécutif, un pouvoir législatif et un pouvoir judiciaire.

Mais selon le magistrat Ousmane Camara, « c’est un euphémisme de dire que la justice est un pouvoir. On ne peut pas être un pouvoir et dépendre d’un ministre, ce n’est pas possible. Le pouvoir judiciaire ne recouvre rien de concret ». Selon lui, « les français sont plus modestes que nous. En France, la justice est une autorité et non un pouvoir ».

En réalité, déclare le magistrat, « il n’y a qu’un pouvoir, c’est celui que détient celui qui est élu au suffrage universel ».

A titre d’exemple, il révèle que si la Cour suprême a été supprimée, c’est parce que le Premier président de la Cour suprême d’alors, Assane Bassirou Diouf, avait soulevé le problème, lors d’une rentrée solennelle des Cours et tribunaux.

« Il s’est étonné qu’on continue à considérer la justice comme un pouvoir judiciaire alors qu’il voyait à côté du président non pas un ministre chargé des relations avec les institutions, mais un ministre de la Justice. Certainement, le président de la République de l’époque (Abdou Diouf : Ndlr), a trouvé que l’affaire était suffisamment vexatoire pour qu’on utilise un marteau pilon pour écraser une mouche. Parce que je ne comprends pas et jusqu’à présent, je ne comprends pas comment on peut supprimer la Cour suprême après cette rentrée des cours et tribunaux pour mettre à la place des juridictions aux compétences véritablement inégales », déclare le magistrat.

Ousmane Camara déclare qu’à la place, on a créé un Conseil constitutionnel « qui peut rester 2 ans sans rien faire, avec d’excellents juristes qui, faute de matière, se croisent les bras et sont payés à la fin du mois ».

« A côté de cela, on a créé un conseil d’Etat qui était un section de la Cour suprême. Avec une quinzaine de membres, chaque magistrat étudiant dans l’année un à deux dossiers. Troisième juridiction, une Cour de cassation avec le même nombre de magistrats que le Conseil d’Etat. Une seule section de cette juridiction à dix fois plus d’affaires que l’ensemble du Conseil d’Etat réuni. J’ai trouvé çà tout à fait illogique », se remémore Ousmane Camara.

Heureusement, ajoute-t-il, « l’aberration a été corrigée par Wade qui a redonné à la cour suprême ses attributions d’antan. On a eu un moment d’égarement, on s’est égaré, on a dépensé beaucoup d’argent pour rien ».
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