Un Conseil présidentiel sur les inondations se tient ce mercredi 19 septembre 2012 à Dakar. L’occasion devrait permettre à Macky Sall de prendre des mesures structurelles afin de régler de manière durable le phénomène récurrent des inondations qui ont fini de faire vivre aux populations les affres hydriques.
Le 26 août dernier, les Sénégalais, unis comme un seul homme, se sont levés pour porter secours et assistance à leurs compatriotes en détresse. De tous âges et sans distinction de sexe, confession ou ethnie, chacun a compati aux souffrances des sinistrés. Mieux, ils ont mis la main à la poche et à travers les téléthons organisés par certains médiats, des centaines de millions de Francs ont pu être récoltés, entre autres vêtements, couvertures, nourriture au profit des sinistrés.
Une solidarité saluée à sa juste valeur par les autorités sénégalaises qui n’ont pas non plus manqué d’agir avec promptitude notamment avec le déclenchement du plan ORSEC.
Le Chef de l’Etat, Macky Sall avait alors écourté ses congés en Afrique du Sud pour venir au chevet de son peuple. A contrario, son prédécesseur avait préféré, en pareilles circonstances, rester à Paris pendant plusieurs semaines arguant à son retour, qu’il était «entrain d’écrire deux livres» qui, au demeurant, tardent à se voir sur les rayons des librairies.
Bref, pour marquer davantage les esprits, le président Macky Sall annonce la suppression du Sénat. Un énorme coup médiatico-politique salué cependant par l’opinion.
Toutefois, ces mesures aussi importantes qu’elles soient, restent conjoncturelles et pour un règlement durable du phénomène des inondations, il faut plus de courage et de détermination.
Aussi, le Président Macky Sall doit-il agir en véritable homme d’Etat et non en homme politique. La frontière entre les deux est plus que ténue et James Freeman Clarke (1880-1888) le théorise fort justement en soutenant que le premier « pense toujours à la prochaine génération, le second à la prochaine édition ».
Adressons-nous dès lors au premier pour dire que la solution aux inondations passe inéluctablement par l’expulsion sans complaisance (mais avec indemnisation) de toutes les familles sinistrées des zones inhabitables. L’étape suivant serait tout alors de mettre fin au laxisme de l’Etat et de ses démembrements qui ont permis à ses populations de s’installer dans des zones non aedificandi.
Sans verser dans une quelconque prétention de technicien urbaniste, il semble que l’autre grand problème réside dans la forte concentration de la population sénégalaise à Dakar. Ce qui constitue une grosse incongruité. Comment 22 % de la population peut-elle vivre dans une superficie qui ne représente que 0,3% du territoire national ? Autrement dit un sénégalais sur cinq vivrait dans la seule capitale, Dakar.
Pendant ce temps les autres villes, à l’intérieur du pays sont entrain de mourir de leur belle mort. Absence d’infrastructures et d’assainissement ; Chômage endémique des jeunes. Une situation qui, forcément, a fini de vider l’intérieur du pays de ses bras valides qui viennent gonfler la capitale politico-socio-économico-culturelle.
A travers le Conseil présidentiel, Macky Sall a-là une belle opportunité pour prendre des mesures structurelles mais surtout poser les jalons de solutions structurantes.
sudonline.sn
