Par-delà la célébration du grand Magal de Touba : une apologie de la droiture et du devoir. par Massamba Ndiaye

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La communauté mouride célèbre le grand Magal de Touba. Dès son retour d’exil orchestré par la France, Cheikh Ahmadou Bamba a voulu et souhaité que tous les musulmans de tous bords participent de concert à ses remerciement au Seigneur de l’univers de lui avoir permis de revenir sain et sauf des humiliations et des vexations des autorités coloniales sur les terres de ses ancêtres. Le Cheikh a formulé ses vœux de louange à ses disciples et au-delà à toute la Oumma islamique, peu importe le lieu. La célébration du grand Magal mde Touba sous sa forme actuelle de rassemblement des fidèles n’est survenue qu’après le rappel à Dieu de Cheikhoul Khadim . Les dignitaires mourides ont voulu magnifier la récompense de Serigne Touba par le Seigneur sur le colon qui manifestement ourdissait un complot de déstructuration de la religion musulmane. Cheikh Ahmadou Bamba représentait le modèle d’ascète musulman qui pouvait contrecarrer l’emprise coloniale française d’assujettissement des indigènes. Le guide religieux a montré durant toute cette période de sévices que le serviteur de Dieu n’a pas le droit ni le devoir de réclamer aide et protection à aucune autorité terrestre. Il vouait un culte pur et sincère au Seigneur des mondes. Il a dû supporter avec courage et humilité les épreuves et les peines endurées avec foi et confiance en Dieu. Durant son exil au Gabon, en territoire ennemi loin de sa famille et de sa petite communauté naissante de fidèles, il a dû affronter les rigueurs d’un climat tropical où les pluies sont continues et abondantes. L’hostilité du milieu d’accueil et son lot d’insectes féroces et à vides de proie n’ont pas eu le dessus sur le Cheikh. Ce dernier a eu une foi inébranlable au Seigneur. Il savait au fond de lui-même qu’il avait une mission périlleuse à accomplir. Il fallait préserver sa foi et sa confiance en Dieu et au-delà supporter avec humilité les épreuves. Le Cheikh ne s’est jamais plaint durant son séjour au Gabon de la rudesse de ses conditions de détention. En dépit de son isolement, le Cheikh consacrait ses journées à l’adoration de Dieu, prières , lecture du Saint Coran , à l’écriture de poèmes en l’honneur du prophète Mohamed ( PSL ) et en traités de jurisprudence islamique. Son abandon total au Seigneur lui a permis de surmonter avec abnégation les épreuves. Serigne Touba magnifiait l’office de la prière et la célébrait en dépit de toute hostilité. Il est fort regrettable que des talibés se réclamant de lui ne veulent point s’acquitter de ce dogme et pilier de la foi musulmane pour des raisons fallacieuses et dénudées de fondements jurisprudentiels islamiques. Il est du devoir des dignitaires mourides de rappeler aux fidèles que la célébration de la prière rituelle est une obligation canonique et nul ne saurait y déroger sans tomber sous le coup du reniement de la parole d’Allah. Le Cheikh savait que seul le Seigneur est en même de le délivrer des atrocités de ses ennemis et de faire de lui une sommité dans la religion musulmane. Le Cheikh nous a montré dans sa pratique quotidienne de l’activité humaine et dans ses écrits que pour accéder à la vertu, l’homme doit se contenter du minimum vital voire se dépouiller de toutes les excès qui éloignent inexorablement de la droiture. Il nous surtout enseigné qu’une vie humaine peut et doit supporter les privations afin de suivre la voie tracée par le Seigneur. Le Cheikh nous a montré par la grâce de Dieu que la couleur noire n’est point un signe de sujétion ou de déchéance morale et humaine. En homme africain et croyant, il a su s’armer de courage et utiliser tout le corpus socio-culturel sénégalais de Diom, fayda , Kersa pour venir à bout des sévices et privations de toute nature des colons, qui avaient pour seul objectif de l’éloigner de sa communauté de fidèles pour le perdre afin qu’il ne revienne plus au Sénégal. Le triomphe de Cheikhoul Khadim sur les forces du mal et de domination qu’incarnait la France d’alors, nous montre que seul l’effort dans la droiture peut venir à bout de n’importe quelle épreuve. Cheikhoul Khadim a défendu et propagé la religion musulmane au-delà de nos frontières grâce à sa philosophie de résistance pacifique, son sens du dépassement et du pardon de ses plus farouches adversaires et calomniateurs. Cheikh Ahmadou Bamba a toujours refusé de s’enfermer dans une approche sectarisme de l’Islam. Durant toute son existence, il a montré aux masses paysannes la voie à suivre afin de vivre sereinement la foi musulmane et de n’avoir qu’une seule viatique : la face de Dieu. Éloigné des mondanités et des fastes des cours royales en milieu thiedo, Cheikhoul Khadim nous a également montré et enseigné dans plusieurs de ses écrits que la fierté et l’honneur d’un guide religieux ne se trouvent point à être au service d’un monarque ou une quelconque autorité pour se voir privé de l’essentiel éduquer et montrer avec objectivité, crainte et humilité la religion de Dieu aux fidèles. Le retour de Cheikhoul Khadim au cœur du Sénégal profond, le Baol fût un moment fort et plein de promesse pour un pays sous domination coloniale. Le grand Magal de Touba doit se rappeler de ce moment historique et de mesurer à quel point ce retour de notre illustre guide religieux a servi de ciment pour la construction de l’identité nationale au-delà des clivages ethniques voire confrériques et de fierté pour l’homme noir. Le Magal de Touba aujourd’hui demeure à la fois un rendez vous religieux et populaire où tous les chemins mènent à la cité de Cheikhoul Khadim . L’essentiel de cette cérémonie commémorative doit se focaliser sur l’enseignement de Serigne Touba et son legs perpétué par ses fils et successeurs à la tête de la communauté mouride. Tout le faste et la fanfaronnade des politiciens professionnels qui accompagnent cet événement prestigieux dans la vie des sénégalais doivent être rangés dans la catégorie des dommages collatéraux qui gangrènent n’importe quelle festivité. Les autorités de la République et nos politiciens utilisent ce moment de communion et de ferveur religieuses pour mesurer leur popularité et rappeler à qui veut l’entendre qu’ils sont de fidèles talibés de Serigne Touba . Il est indigne pour nos gouvernants d’utiliser ces moments de recueillement pour faire des annonces de construction d’édifices de tous genres comme le cas de la création prochaine d’un hôpital moderne à Touba . La République doit pouvoir se passer de ces déclarations populistes dans le seul but de plaire aux dignitaires mourides et in fine de bénéficier du soutien de l’électorat de la ville de Touba. Il nous faut rompre avec cette culture populiste et d’assurer l’équilibre dans la gestion et la mise en œuvre des politiques publiques. Touba doit pouvoir bénéficier d’une autre structure sanitaire de qualité en raison de son agrandissement exponentielle et de sa population, qui font d’elle la deuxième plus importante ville du Sénégal . Toutefois, une gestion efficiente et équitable de nos ressources publiques mérite que le financement de quarante (40) milliards de francs CFA annoncé à Touba par le président Macky Sall pour la construction d’un second hôpital moderne soit utilisé autrement afin de refinancer les structures sanitaires et hospitalières du pays qui sont devenues pour l’essentiel des mouroirs où tout manque. La République ne survivra de ces dysfonctionnements graves qui menacent l’équilibre de la nation entière. Une meilleure répartition de nos ressources publiques ( suppression des structures étatiques comme le HCCT et bureaucratiques inutiles, budgétivores) peut permettre à la ville de Touba de se doter d’un autre hôpital moderne. A travers cet acte dépourvu de loyauté et d’égalité des citoyens sur les ressources publiques du pays, le président Macky Sall en politicien averti utilise cette opération de charme ou outil communicationnel pour rallier la sympathie des mourides. Le président Macky Sall sait pertinemment que les talibés mourides ne lui ont pas encore pardonnés ses discours sur les marabouts, raison pour laquelle il a vivement remercié le khalife général Serigne Sidy Mactar pour son accueil à Touba. La mobilisation des fidèles pour accueillir Macky Sall porte l’empreinte du Khalife. Le président Macky Sall a su décrypter l’indifférence des talibés mourides à son encontre. Selon ses propres aveux, n’eut été la magnanimité et le sens du devoir réservé à un hôte, jamais il ne pouvait bénéficier de cette liesse populaire parce qu’il n’est pas dans le cœur des talibés de la ville de Touba.
Être disciples de Cheikhoul Khadim ne rime point avec le lot de magouilles et de profits indus sur le dos des pauvres citoyens. Être disciple du Cheikh est de veiller au respect de sa parole et de ne pas profiter de sa position sociale pour s’accaparer des richesses du pays et d’en faire bénéficier qu’à son clan. Être disciple du Cheikh est de défendre la religion musulmane en toutes circonstances et en tous lieux de ces détracteurs immondes. Être disciple de Serigne Touba est d’aimer la vertu et d’œuvrer pour une justice équitable loin des chapelles politiques pour assurer le bien être social et moral à l’ensemble de la population sénégalaise. Être disciple de Cheikh Ahmadou Bamba est également le fait de ne s’occuper que de son devoir indépendamment du jugement intéressé de certains milieux. Être disciple de Cheikhoul khadim est de ne pas se soumettre aux lobbies polito-affairistes au détriment des intérêts du peuple sénégalais. Être disciple du Cheikh est le fait de ne pas soustraire des mains de la justice des délinquants économiques et des criminels pour les mettre à l’abri. Être le disciple du Cheikh doit constituer aussi pour nos gouvernants la volonté de mettre dans notre système éducatif sa pensée, qui reste ancrée profondément dans nos valeurs. Plusieurs de ses écrits constituent une richesse inestimable pour la formation de notre peuple. Nous connaissons parfaitement l’histoire de la France et de ses fondements idéologiques. Nous avons du mal à nous départir de la quintessence de la culture occidentale dans nos consciences individuelles. La plupart de nos intellectuels francophones ignorent par exemple un ouvrage majeur de Serigne Touba Massalikal djinane , qui est un manuel de sociologie pratique pour les jeunes générations. Être disciple du Cheikh est très éloigné des images ostentatoires de bétail qui défilent sur nos écrans et dans les réseaux sociaux dans le dessein de montrer l’importance voire la grandeur du donateur qui a demeurant ne nous renseignent point sur sa foi et sa vertu. Il est d’une importance primordiale d’honorer ses hôtes mais dans les limites du raisonnable et non dans une course effrénée du prestige.
Nous devons tous écouter attentivement et religieusement les enseignements du discours du Khalife général clôturant le Magal de Touba , magistralement portés par son porte parole Serigne Bass Abdou Khadre avec humilité et fidélité en destination des fidèles et de la Oumma islamique. A mon avis, c’est le moment le plus fort du Magal marquant une empreinte indélébile de piété, de vérité , de sagesse, de courage, d’altruisme, de travail, d’abandon et de renoncement aux plaisirs mondains sur la pensée réelle de Cheikhoul khadim, loin des clichés et des raccourcis légendaires de certains usurpateurs.

Massamba Ndiaye
[email protected]

3 Commentaires

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  2. SERIGNE TOUBA : UN MODÈLE DE PIÉTÉ (TAQWA) ET DE ‘’BIENFAISANCE’’ (IHS NE) – UN ILLUSTRE PRÉCURSEUR DU MAHDI !!!
    Près d’un siècle après son rappel à Dieu, Serigne Touba, continue de mobiliser et de vivifier les cœurs de ses innombrables sympathisants. Et il s’agit là, à l’évidence d’un véritable prodige – un signe divin manifeste ! Il est donc plus que légitime de rendre hommage cet illustre ‘’Hommes de Dieu’’ qui a enduré les pires épreuves et fait preuve d’une dignité et d’un courage exceptionnel ; et à l’évidence, c’est sa foi inébranlable en Allah qui l’a sauvé – telle est la coutume de Dieu envers les vrais croyants (‘’mouhminîna’’), les ‘’bienfaisants’’ (mouhsinîna) et les endurants (21. Les Prophètes : 83-88 – Al-Anbiyâ’). Il fut ‘’immortalisé’’ et gratifié de bienfaits et faveurs de son Seigneur, comme promis dans le Coran :
    (154) Et ne dites pas de ceux qui sont tués dans le sentier d’Allah qu’ils sont morts. Au contraire ils sont vivants (‘’immortels’’), mais vous en êtes inconscients. (2. La Vache : 154 – Al-Baqarah)
    Ainsi, pour louer Dieu, Serigne Touba avait annoncé publiquement les grâces dont il avait bénéficiées, à l’instar des messagers d’Allah (27. Les Fourmis : 15-16 – An-Nahl). Et pour matérialiser sa louange envers son créateur, il décida de commémorer son départ en exil – épreuve par laquelle il obtint ce qu’il obtint. En son temps, il s’est complètement acquitté de tous ses engagements envers son Seigneur ; c’est maintenant à sa famille et à sa communauté qu’incombe de louer Dieu pour le bienfait dont Il les a gratifié, en choisissant un éminent Saint parmi eux, comme Il l’avait demandé à la famille du Prophète David (PL) (34. Saba’ : 10-13 – Saba’). Et oeuvrer par reconnaissance’’, c’est avant tout suivre les recommandations de Dieu, pour se positionner puis se maintenir sur la voie droite, tel que matérialisée par Dieu dans le Coran (6. Les Bestiaux : 151-153 – Al-An’âm). Au vu de tout cela, il est incompréhensible que des gens qui se réclament de Serigne Touba « Serviteur du Prophète (PSL) » choisissent volontairement de ne pas se conformer avec la Charia (prière, jeûne, entre autres). C’est inacceptable !!!
    Incontestablement, Dieu a récompensé Serigne Touba d’une énorme faveur et perpétué sa renommée, comme Il l’a promis à tous les ‘’bienfaisants’’ (37. Les Rangés : 123-132 – Saffat). Oui, ‘’telle est la grâce d’Allah qu’Il donne à qui Il veut – Allah est le Détenteur de la grâce infinie’’ (62. Le Vendredi : 4 – Al-Jumua).
    Et sa victoire incontestable entre dans le cadre de la victoire éclatante que Dieu avait donnée au Prophète (psl), il y a quatorze siècles (48. La Victoire éclatante : 1-3 – Al-Fath). Oui, cette victoire est parabolique ; il suffit de relativiser, pour l’objectiver, en tout temps et en tout lieu ; et elle connaîtra inéluctablement son apothéose avec l’avènement du Mahdi – attendu à la ‘’fin des temps’’ (akhirou zamân) – et dont la mission parachève celle de tous les ‘’Hommes de Dieu’’ (vivificateur de l’Islam), conformément au Hadith :
    Abû Hurayra rapporte ces paroles de l’Envoyé de Dieu – sur lui la grâce et la paix – : « Au début de chaque siècle, Dieu – Exalté soit- Il – enverra à cette communauté un homme pour revivifier sa religion ». (Sakhâwî, al – Maqâsid al Hasana).
    Et incontestablement, Serigne Touba qui comptait parmi ces illustres ‘’vivificateurs (restaurateurs) de la religion’’ (‘’mouhyi dîn’’) était un précurseur du Mahdi – au même titre que Cheikh Seydi El Hadj Malick SY, Cheikh El Hadj Oumar Foutiyou TALL – il ne peut pas en être autrement, car personne ne peut justifier une mission dans l’Islam, après le rappel à Dieu du Prophète Mouhammad (PSL), en dehors de celle du Mahdi (retour de Jésus). Que vienne donc le règne du Mahdi !!!
    https://docs.google.com/document/d/1zoRe9XYM0-G6yacPY7mhQWjvlYEHO8yLHDTg0lzo4RM/edit?usp=sharing

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