Parution prochaine de son livre : Ahmed Khalifa Niasse parle de la tidiania

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XALIMANEWS : Ahmed Khalifa Niasse va bientôt publier un livre. Le guide religieux a consacré dans son ouvrage une part importante à des érudits tels que El Hadji Malick Sy et sa famille. Voici un extrait.

2.1.2.2. La Tidjaniyya
La Tidjaniyya a été fondée, à la fin du XVIIIe siècle (1782), en Afrique du Nord par Ahmed
Tidjani. Ce sont El Hadji Malick Sy (1850-1922) et El Hadji Abdoulaye Niasse (1838-1922), en
tandem, qui l’ont largement répandue au Sénégal, à la suite de El Hadji Omar Foutiyou Tall
dont ils sont tous les deux les disciples indirects. Aujourd’hui, elle est présente partout au
Sénégal, avec des foyers principaux : Tivaouane, Kaolack, Thiénaba, Louga, Malicounda, Thiès,
Médina Gounas.
2.1.2.2.1. Les principaux foyers de la Tidjaniyya au Sénégal
El Hadji Malick Sy a reçu le wird de son oncle maternel Alpha Mayoro Wellé qui, lui-même,
l’a reçu du Cheikh mauritanien Mawloudwal Aïdara qui, à son tour, l’a reçu de son oncle
maternel Cheikh Mohamed Al-Hafez. Ce dernier l’a obtenu directement des mains du
fondateur Cheikh Ahmed Tidjani à qui il avait rendu visite à Fez.
Cheikh Mawloudwal aurait donné le wird à Cheikh Abdou Karim Diallo au Fouta à
Woréfondé. Celui-ci l’aurait, à son tour, transmis à Cheikh Omar Foutiyou Tall qu’il a été le
premier à initier à la confrérie Tidjane, en l’acceptant comme membre de celle-ci.
Par la suite, Cheikh Omar Foutiyou Tall a entrepris un long parcours qui l’a conduit à la
Mecque (où il a effectué le pèlerinage) et à Médine (au mausolée du Prophète) où il a eu la
chance de rencontrer Mohamed Al-Ghaly, vicaire du Cheikh. C’est ce dernier qui lui a donné
le grade de muqadam de type A (Italque). Il lui a également transmis la qualification spéciale
Ithn Alkhasse (autorité spéciale), avec le titre de Khalife vicaire du Cheikh en Afrique noire.
C’est après cette rencontre que le Cheikh et fondateur de la Tidjaniyya est décédé pendant
le voyage retour à Fez de son vicaire. Après son retour de pèlerinage, El Hadji Omar a transmis
le wird à, entre autres, l’un de ses lieutenants, Thierno Mamadou Diallo de Kabakoto près de
Nioro du Rip, à qui il a aussi donné le grade de Muqadam pour ensuite l’appointer à Kabakoto.
C’est celui-ci qui, d’ailleurs, initia El Hadji Abdoulaye Niasse (père de Mame Khalifa Niasse et
de son frère cadet El Hadji Ibrahima Niasse dit Baye Niasse), fondateur des Niassènes, à la
Tidjaniyya alors qu’il n’avait que 18 ans, et lui octroya le titre de Muqadam de type B
(Mouquayatt).
C’est pourquoi nous pouvons dire qu’au Sénégal, la Tidjaniyya est principalement basée à
Tivaouane (avec El Hadji Malick Sy), à Kaolack (avec Abdoulaye Niasse), et subsidiairement à
Thiénaba (fondé en 1882), village situé entre le Baol et le Cayor de l’époque, ainsi baptisé par
son fondateur Amary Ndack Seck (1830-1899) en souvenir du village de son grand-père
Mouhammadou Lamine Aïdara de la Mauritanie, Thiénaba Cadior.
Notons, cependant, l’existence d’autres foyers de la Tidjaniyya :
? Louga avec Abdallah Ibn Abbas (1909-1990), plus connu sous le nom de Serigne Abass Sall,
de Nguick (dans la région de Louga). Serigne Abbas Sall a reçu le wird tidiane de son père
Mayoro Sall dès l’âge de 7 ans. L’autorisation de le transmettre (idjaaza) lui a été d’abord
octroyée en 1935 par Serigne Mansour Sy (Fils de El Hadji Malick), puis en 1944 par Serigne
Ababacar Sy. Mais après ses démêlées avec ce dernier, l’autorisation lui a été retirée et fut
déclaré radié de la Tarikha par Tivaoune . C’est après seulement qu’il l’a eue de nouveau de
Mohammad Lidah (un chérif Idaou ali, originaire de Naba Ghiya (Trarza) près de Boutilimit),
un descendant de Cheikh Mawloudwal Aïdara.
? Malicounda (près de Mbour) avec les disciples (principalement la famille de Cheikh Tahirou
Doucouré, le « Ras Poutine » de Senghor) de Chérif Hamahoullah dit Cheikh Hamallah né en
1883 à Kamba Sagho au Mali (Soudan-Français à l’époque) et mort en 1943 à Montluçon en
France où il fut déporté. Ce qui le caractérise des autres de l’ordre soufi, c’est l’usage des 11
graines de mémoration de la Jawaratoul Kamal lors du wazifa, là où les autres de la même
voie tidiane en Afrique de l’Ouest, utilisent 12 graines.
? Thiès (au quartier Keur Mame El Hadj) avec Cheikh El Hadji Ahmadou Barro Ndiéguène né
en 1825 à Kassas (un village situé à 7 km de Kaffrine) et mort en 1936 à Thiès où il s’installa
en 1865 d’abord à Nguinth-Escale ensuite à Keur Mame El Hadj. Il est le fils d’un disciple direct
de Cheikh El Hadji Oumar Foutiyou Tall, Cheikh Mouhamadoun Ndiéguène, qui a reçu de ce
dernier et le wird tidiane et le titre de Muqadam (idiaza).
? Récemment une nouvelle éclosion a vu prospérer Médina Gounas, comme nouveau pôle
très attractif pour les Peuls et les Halpulars, fondé par Thierno Mamadou Seydou Ba (venu de
Néré sur la rive mauritanienne du Fleuve) et son principal lieutenant Thierno Baro de Mbour.
Notons que cette branche de Médina Gounass est historiquement affiliée à El Hadji Malick Sy
de Tivaouane. Toute fois son fils aîné et khalif Thierno Ahmed tidiane Bâ m’a déclaré le
….appartenir à la deuxième Fayda (Renaissance promise par Cheikh Ahmed tidjane), quelque
soit les différentes filière par lesquelles Médina Gounass se trouvait dans le réseau de la
Tidjanya, les relation entre Thierno Mouhamadou Seydou Bâ et le fondateurs de la Tarikha
étaient devenus direct et sans intermédiaire, c’est-à-dire par rencontre mystique. Thierno
Mamadou Seydou Ba s’est surtout illustré par l’institution en 1942 du daaka, ce
rassemblement pour une retraite spirituelle faite de lectures du Coran et de Zikr, situé à une
dizaine de kilomètres de Médina Gounass. Ce dernier lieu de retraite avait été précédé par
un premier lieu non loin de là, avant que ce premier endroit fut abandonné. Parmi ses
premiers compagnons, il y a lieu de citer le Chérif Al hassan, fondateur Dar Al Hidjra.
2.1.2.2.2. Le cheminement des branches de Tivaouane et de Kaolack
À Tivaouane, il y a d’abord le cofondateur de la Tidjaniyya au Sénégal, El Hadj Malick Sy
né vers 1855 (P. Marty, ed : 1917) à Gaya près de Dagana.
Il est fils d’Ousmane Sy du village de Sine dans le Djolof. En plus de Tivaouane, El Hadji Malick
Sy a des résidences et des daara-zawiya à Saint-Louis, à Ndiardé, à Diacksao et à Dakar. Ces
multiples centres qu’il a créés et surtout son attitude pacifiste expliquent l’intérêt particulier
que les autorités coloniales ont prêté à son action sur la colonisation, action que celles-ci
prenaient pour de la « pacification ». Ladite action était intelligente parce qu’elle a su
ménager, comme on le dirait en langage populaire, « la chèvre et le chou ». En effet, le
marabout se sachant trop faible pour faire face aux Colons et à leur puissance de feu, s’est
doté d’une foi colossale qui lui a permis de tourner le rapport de force en sa faveur, au point
même de susciter, à son endroit, des critiques qui, quelquefois, ont frisé la médisance.
Certains, parmi ses petits-fils, lui ont même prêté des propos du genre « S’il fallait soulever
un Tubaab (colon), que Dieu fasse que Malick tombe sur un léger parmi eux ».
Ce personnage, cultivé et raffiné, était lié, par un lien de cousinage, avec Cheikh Ahmadou
Bamba, le fondateur du Mouridisme. Ce même lien de parenté le rapproche également d’El
Hadj Abdoulaye Niasse le grand, fondateur de « Niasséne ». Cela apparaît explicitement dans
les écrits du gouverneur William Ponty (cf. la revue du monde musulman de 1901).
El Hadj Malick Sy est un érudit qui a écrit plusieurs ouvrages en Arabe dont les plus célèbres
sont Ifhaam al munkir al jaani (une défense de la Tidjaniyya), Khilasu ez-zahab (biographie
rimée sur le Prophète et ses compagnons), Diwan (recueil de poèmes sur le Prophète).
Autre figure marquante, le premier khalife de Tivaouane, son deuxième fils, Serigne Babacar
Sy né à Saint-Louis en 1885.
C’est une personnalité importante de la Tidjaniyya qu’il a été le premier à organiser en dahiras
(cercles concentriques), organisation dont Tivaouane tire sa substance de nos jours. Grand
mystique, il a écrit beaucoup de poèmes sur le Prophète, sur Cheikhou Tidjani Chérif et sur
son père.
On peut en dire de même de son frère cadet Serigne Abdou Aziz Sy Malick. Sa descendance
comprend plusieurs personnalités marquantes : Moustapha Sy Djamil, El Hadj Mansour Sy
(Boroom Daara ji, Khalif), Abdoul Aziz Sy (Jr, Khalif)…
Mais pour la présentation, nous en avons retenu son petit-fils Serigne Cheikh Tidiane Sy El
Maktoume (le mystique) devenu Khalife général de Tivaouane, de 2012 à 2017. Avant son
rappel à Dieu, il est entré, pendant de longues années, dans son domicile de Fann, dans une
retraite spirituelle.
Serigne Cheikh a aussi été un grand homme politique, cofondateur, avec El Hadji Ibrahima
Niasse dit Baye, du Parti de la Solidarité Sénégalaise qui a réclamé avoir gagné les premières
élections post indépendances de la République du Sénégal, chose confirmée en 2018 par
l’ancien ministre communiste Amath Dansokho. On lui doit le titre d’un premier livre écrit à
16 ans dont le titre était « Les vices des marabouts ».
À Médina Baye, nous commencerons notre présentation par l’autre cofondateur de la
Tidjaniyya au Sénégal, El Hadj Abdoulaye Niasse, dit « le grand » pour éviter la confusion avec
ses homonymes.
El hadji Abdoulaye Niasse est né en 1838 (Bulletin du commandant de cercle Brocard
datée de 1914) à Belli dans le Djolof non loin du village des Mbacké, Mbacké Djolof, et de
Sine, village du père d’El hadj Malick Sy. Il a effectué le pèlerinage à la Mecque (1903) en
passant par la voie terrestre). Son itinéraire fut : Fuladou – Gambie – Fouta Djalon (Guinée) –
Ex Soudan français (Mali) – Ex Haute-Volta (Burkina) – Niger – Nord Nigéria – Tchad – Soudan
d’où il a traversé la Mer rouge pour Djedda (Source familiale). Toute fois Paul Marty dans son
livre « Etude sur l’Islam au Sénégal, édition 1917) indique la date de 1890 et l’itinéraire Dakar

  • Marseille – Suez- Djedah.
    Sur le chemin du retour de la Mecque, El hadji Abdoulaye Niasse est passé par l’Égypte où
    on lui attribue des cours magistraux donnés à l’Université Al Azhar. De là, il a rejoint le Soudan
    pour le voyage retour avec le même itinéraire. Farouche opposant à la colonisation (surtout
    dans sa dimension culturelle), il avait refusé de répondre à l’effort de guerre demandé par la
    France aux chefs religieux de l’époque.
    El Hadj Abdoulaye Niasse le grand est en même temps le fondateur de la maarifa (gnose
    mystique) et le père de la faayda tidjaniyya. La maarifa consiste en une connaissance intime
    de Dieu qui rappelle à bien des égards la gnose grecque et son corollaire, l’émanation chère
    aux philosophes grecs d’Alexandrie (Egypte), dont Plotin. Cette émanation (faayda en arabe
    qui signifie « fleuve qui déborde de son lit ») a été évoquée dans son livre Jawahiroul-Maani
    par le fondateur de la confrérie Cheikh Ahmed Tidiane Chérif. El Hadj Abdoulaye Niasse le
    grand a été le premier à pratiquer l’éducation mystique (tarbiya) avec son fils aîné, notre père,
    Mame Khalifa, en 1910 pendant leur séjour à Fez (8 mois).
    Cette expérience mystique, nécessaire à toute élévation spirituelle, apparaît dans la
    plupart des poèmes de Mame Khalifa rassemblés dans un recueil qu’il intitula Kibrit-Al-Ahmar
    (qui signifie mercure ou soufre rouge). Dès 1910, il décrit dans un célèbre poème, ghawssoulBariyeti – « le sauveur de l’humanité », toutes les étapes de cette ascension spirituelle qui
    permet au musulman croyant de s’accomplir. Il y évoqua pour la première fois la faayda
    tidjaniyya, qui est ainsi devenue le leitmotiv de ses célèbres recueils édités dans les années
    30 en Égypte, et commentés par un érudit mauritanien Mohamet El Mokhtar Ould Dahah. Ce
    dernier, dans son commentaire, décrit très longuement cette déferlante de personnes des
    deux genres et de toutes les tranches d’âge, et qu’il chiffre par millions en écrivant :
    « 1000X1000, soit un million suivis de 1000X1000 à l’infini aussi bien de jeunes imberbes que
    de vieux aux cheveux tout blancs ». On était en 1910, son frère cadet, qui allait devenir le
    chantre de la faayda tidjaniyya, n’avait que 10 ans. À cette époque, la famille habitait en
    Gambie où séjournait en exil volontaire son fondateur, El Hadji Abdoulaye Niasse le grand.
    El Hadj Abdoulaye Niasse est le père d’une nombreuse fratrie, dont l’étendue des
    connaissances en sciences religieuses et le talent littéraire sont reconnus et magnifiés par le
    chercheur de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire, Amar Samb.
    À ce propos d’ailleurs, rappelons que Pinet-Laprade1 a écrit, dans sa Revue du monde
    musulman de 1901, concernant El Hadji Abdoulaye Niasse (fondateur des Niassènes et
    cofondateurs de la Tidjaniyya au Sénégal) et El Hadji Malick Sy (cofondateur de la Tidjaniyya
    au Sénégal), que leurs grands-parents étaient liés par un lien de cousinage. Sans doute, il a
    voulu faire allusion à un ancêtre commun aux familles Sy, Mbacké, Niasse et Tall. Il s’agit
    de Thierno Samba Thiam, le premier érudit qui a propagé, au Sénégal, l’enseignement de
    l’Islam et de la langue arabe. Il est le refondateur du premier village de Mbacké Baol avant
    que celui-ci ne soit tombé en ruine. L’une de ses filles est la mère de Khary Mbacké dont sont
    issus les Mbacké de Touba et les Sy de Tivaouane. C’est de ce Thierno Samba Thiam que
    descendent El Hadji Abdoulaye Niasse par sa mère Khoudia Thiam, et El Hadji Omar par sa
    mère Adama Thiam, El Hadji Malick Sy dont la mère est Fawade Wellé, elle-même fille
    d’Arame Lô dont la mère est Coumba Thiam petite nièce de Thierno Samba Thiam.
    Heureusement que les Niassènes ont fait leur généalogie. Celle-ci nous fait remonter à
    leur ancêtre Réda Al-Fihri qui, comme le nom l’indique, est un descendant du fameux Oqba
    Ibn Nafih, ce saabat qui a conquis l’Afrique du Nord pour le compte de l’Islam, et qui, dans
    cette expédition, a atteint l’oasis de Bilma dans le Nord-Est Nigérien, non loin de sa frontière
    avec la Libye. Réda Al-Fihri venait de cette oasis de Bilma pour épouser Dieyla Niasse, sœur
    utérine du Bourba Djolof, Dawas Dielen (Ndiaye). Dieyla Niasse est la mère de Samba (Dieyla)
    Niasse2
    le père de Samba (Thioro) Fall, lui-même père d’Amath Ngadia Niasse, lui-même père
    de Bakary Niasse, lui-même père d’Amath Niasse qui est le père d’El Hadji Abdoulaye Niasse.
    1 Émile Pinet-Laprade (1822-1869) succéda, en 1865, à Faidherbe et à Jean-Bernard Jauréguiberry en tant que
    gouverneur du Sénégal.
    2
    Il est mentionné dans un bulletin de l’Institut Fondamental d’Afrique noire (IFAN), que le premier Damel du
    Cayor était un Niasse sans qu’on ne puisse affirmer qu’il s’agit de la même famille.
    Nous avons là, la filiation officielle des Niassènes que l’on retrouve dans plusieurs
    ouvrages en arabe déjà publiés sous la signature de plusieurs érudits de cette famille dont El
    Hadji Abdoulaye Niasse, Mame Khalifa Niasse (notre père), Baye Niasse, etc.
    ?
    Amath Ngadia Niasse
    Bakary Niasse
    Amath Niasse
    Samba (Dieyla) Niasse
    Samba (Thioro) Fall
    Réda Al-Fihri
    El Hadji Abdoulaye Niasse
    (1938)
    Pour des informations complémentaires sur la famille Niassène3
    , nous recommandons un
    livre écrit par un érudit mauritanien, contemporain d’El Hadji Abdoulaye Niasse, et consacré
    à cette famille. Il s’agit de Moutrib- As Samine « L’égaiement de l’oreille des auditeurs »,
    ouvrage édité en 1890. L’auteur est un Mauritanien du nom de Mohamed Sakhir Attichiti qui
    appartient à la Cité millénaire de l’Est mauritanien, Tichit.
    Revenons maintenant à la présentation de la famille d’El Hadji Abdoulaye Niasse. L’aîné de
    cette famille, notre père, Mouhammad Niasse, plus connu sous le nom de Mame Khalifa, fut
    le premier khalife des Niassènes en 1922. L’histoire de ce dernier est d’ailleurs intimement
    liée à celle de son père qui fut son principal et unique formateur aux sciences religieuses. Ce
    témoignage de son ami Ahmed Ibn Daahah, rapporté par Amar Samb (1972 : 212), en dit long :
    « Son père Abdoulaye lui avait enseigné toutes les disciplines : Coran, exégèse, hadith,
    orthodoxie, théologie, mysticisme, philosophie, droit, logique, rhétorique, philologie,
    prosodie, arithmétique, géométrie, médecine, etc. Il fut un élève très doué, fort modeste, un
    imam simple, un grand maître qui a enseigné à son tour toutes les sciences religieuses et
    profanes. Il était expert dans la biographie du Prophète. »
    Mame Khalifa est né en 1878 à Sélik près du célèbre village sérère de Thiaryag dans la
    zone de Ndoffane Laghem (Nioro du Rip). C’est à Fez, au Maroc, qu’il a reçu additionnellement
    et à titre honorifique l’ijâza (l’autorisation de donner le wird tijaan) de Sidy El Arabie Ibn
    Mouhib et de Sidy Mahmud fils de Muhammed El Bachir, petit-fils du fondateur de la confrérie
    Tidjaniyya, Ahmed El Tidjani). Il est considéré par ses contemporains comme le chantre
    africain de la poésie panégyrique exprimée en langue arabe.
    3 La question concernant l’origine des castes est déjà traitée dans notre ouvrage « Dynamique du wolof. Sources,
    emprunts, étymologies… »
    Les écrits de Mame Khalifa, qui ont été édités dans les pays arabes dès 1933, font de lui un
    chef religieux très distingué par sa production littéraire. D’ailleurs, en 2002, il a été primé au
    Maroc à titre posthume comme le meilleur poète musulman de sa génération. Ses
    nombreuses publications ont porté sur des sujets aussi divers que les sciences religieuses et
    le droit (jurisprudence islamique et commentaire du Coran), les techniques littéraires
    (rhétorique, grammaire), l’histoire et la tradition prophétique. Il s’est aussi intéressé aux
    sciences exactes comme l’arithmétique, la géométrie et la chimie.
    Voici la synthèse qu’en fait Amar Samb : « Muhammed Niasse a consacré 15 ouvrages en
    prose ou en vers surtout à Mahomet et tout un diwân à Cheikh Ahmed El Tijâni. Parmi les
    écrits dédiés à l’apôtre d’Allah, le plus célèbre est sans conteste le recueil de poèmes intitulé
    « Miir’â es-safâ » (Le Miroir de la pureté). Edité au Caire en 1925 par Abdalah ibn Abdel Karim,
    l’ouvrage comprend 680 vers sur le mètre basît, rimant en î (hamziyya). Aussitôt qu’il fut
    achevé le dimanche 1’ février 1925, un Maure nommé Ahmed ibn Muhtàr El Alawi, lui fit un
    brillant commentaire. Des poèmes d’éloges complètent ses 310 pages, en tout sept poèmes,
    dont six ont pour auteurs des Maures et le septième est du frère de l’auteur, El Hadji Ibrahima
    Niasse ». (1972 : 214)
    Rappelé à Dieu le 1er mars 1959 à Kaolack, il repose à la Zawiya-mosquée de Léona Niassène
    à côté de son père.
    Cette importante fratrie compte de nombreux érudits tels :
  • El Hadji Mohamet Seynabou, poète et écrivain en langue arabe, dont la qualité des
    écrits a reçu l’admiration de ses contemporains en Mauritanie, Touba et Tivaouane.
  • Cheikh Oumar Niasse, directeur de l’école Niasséne ; enseignant avant la lettre, il avait
    reçu le surnom de « Cheikh Khalile » à cause de son érudition.
  • Serigne Mbaye Niasse de Keur Madiabel, l’un des plus jeunes, n’est pas en reste.
    Toutefois, c’est Cheikh Al Lislam, El Hadj Ibrahima Niasse, plus connu sous l’appellation de
    Baye Niasse, qui fut le plus célèbre, notamment sur le plan international. Présentons cette
    illustre personnalité.
    Rappelons tout d’abord que « Niassène » est l’appellation utilisée pour nommer les fidèles de
    ce Cheikh qui œuvra beaucoup dans le processus d’islamisation pacifique du peuple Wolof.
    Écrivain fécond et théologien de combat (pour reprendre les termes d’Amar Samb), Baye
    Niasse, né en 1900 à Taïba Niassène, est l’unique Cheikh Sénégalais à s’exporter, notamment
    dans les pays anglophones d’Afrique et dans les pays limitrophes de ceux-ci en plus de la
    Mauritanie. Il a été initié aux sciences islamiques par son père d’abord, son frère
    Mouhamadou ( Mame Khalifa) ensuite.
    Baye Niasse a écrit, en arabe, plusieurs ouvrages dans des domaines aussi divers que les
    sciences islamiques, la pharmacopée et la médecine traditionnelle. Parmi ces œuvres, on peut
    citer : Kâchiful albâs an faydil khatmi Abil Abâsss (la levée de l’équivoque sur la Faayda
    Tidjaniyya), livre par lequel il se proclame être le détenteur de la Faayda prédite par Cheikh
    Ahmed Tidjani dans son livre « Jawahirul-maany » (les joyaux des significations).
    La particularité de Baye Niasse, c’est la tarbiya qui consiste en une réclusion du postulant qui,
    pendant sa concentration, réaliserait le « Fath » où il est censé atteindre une extase, une sorte
    de nirvana, adossée pour cela à la théorie de l’émanation chère à Plotin, et qui le classe parmi
    les gnostiques (maarifa).
    Son obédience, la faayda, s’est répandue comme une traînée de poudre et a essaimé jusque
    dans le Nouveau Monde, ainsi qu’en Afrique du Nord, en Égypte, au Soudan et, par le biais de
    l’immigration, dans les pays européens, et ce jusqu’en Australie.
    De la faayda
    Trois personnes contemporaines avaient lancé des mouvements mystiques qui avaient
    rencontré un engouement populaire à l’enthousiasme excessif, surtout aux environs de 1925
    après la disparition en juillet 1922 des deux chefs de file de la Tidjaniyya, El Hadji Malick Sy et
    Cheikh Abdoulaye Niasse lequel s’était déjà établi à Kaolack en 1911, y établissant sa chaire
    pour une bonne diffusion de l’Islam et de la Tidjaniyya. Ce travail fut couronné de succès : la
    Tidjaniyya eut de nouveaux adeptes. Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du Mouridisme,
    a même pratiqué la Tidjaniyya, si l’on s’en tient à plusieurs documents de l’administration
    coloniale, notamment une lettre du gouverneur adressée à Cheikh Sidiya Baba de Butlimit.
    Information confirmée par son fils Cheikh Mouhamadou Bachir, le père de Serigne
    Mountakha (Khalif) dans son ouvrage Minan-albaqi Qadim qui retrace la siira (vie) de
    Cheikhoul Khadim. Une deuxième confirmation est venue récemment de la voix de Serigne
    Bassirou Abdou Khadre ès qualités porte-parole du défunt et de l’actuel khalife général,
    Serigne Mountakha dans une déclaration faite devant ce dernier à l’occasion de l’adhésion à
    la muridiyya de l’ancien premier ministre Idrissa Seck.
    Il a été rapporté que des groupes entiers de tidianes venaient faire allégeance à Cheikh
    Ahmadou Bamba qui leur ordonnait de continuer à pratiquer le Tidjaniyya. Affluence qui avait
    amené les autorités coloniales à augmenter la persécution dont l’homme de Dieu était l’objet
    à Diourbel, et ce, trois ans avant sa disparition. Cette persécution fut, d’ailleurs, assez
    dissuasive pour Cheikh Ibrahima Niasse qui était prêt à lancer le mouvement Al faayda dès
    cette époque marquée aussi par une autre déferlante tidiane dirigée par Cheikh Amallah qui
    fut arrêté en 1925 lors d’événements violents entre ses partisans et ceux de la famille Tall,
    eux aussi des tidianes mais considérés comme les représentants de l’orthodoxie de la
    confrérie. Il était notoire que l’autorité coloniale ne tolérerait pas les mouvements de foule
    autour d’un leader, surtout que l’on était entre deux guerres mondiales : la crainte était tout
    à fait justifiée.
    Conscient donc de la complexité de la situation qui ne lui était guère favorable, Cheikh
    Ibrahima Niasse dit Baye Niasse renonça au lancement de son mouvement. Cependant, il
    continua à réfléchir aux risques et surtout aux dégâts collatéraux qui pourraient naître d’une
    arrestation ou d’un exil de notre père Khalifa, son frère, l’aîné de la famille. Les deux ont
    trouvé un compromis, resté secret à ce jour, pour jouer aux frères ennemis. Baye Niasse, alors
    jeune de 29 ans, prenant tous les risques sur lui, lança le mouvement. Celui-ci, en réalité,
    n’était que la matérialisation de la doctrine déjà exprimée par son frère aîné quarante ans
    auparavant et sur laquelle il avait continué d’écrire.
    D’autres faits historiques viendront attester d’une complicité bienveillante, et non d’une
    adversité voire d’une inimitié qui serait installée dans la fratrie. Quels sont ces faits
    historiques ?
    Le premier fait, c’est la réplique à l’écrit offensant et blasphématoire à l’endroit du fondateur
    de la Tidjaniyya par le fameux Ibn Mayaba, ce Mauritanien qui enseignait à Médine. Comme
    il l’indique lui-même par écrit, le fondateur de la faayda, Baye Ibrahima Niasse, dans une
    annotation explicative du livre de son frère aîné, intitulé « Les phalanges des armées
    conquérantes », n’a fait que répondre à Ibn Mayaba. Ainsi, ce qu’il faut comprendre c’est qu’un
    commentaire explicatif ne saurait être un geste d’hostilité, mais plutôt un signe de
    collaboration.
    Le deuxième élément étant que, il n’y a jamais eu de violence majeure provoquant des dégâts
    tels que mort d’homme, mutilation, incendie d’habitation. Ce qui d’ailleurs aurait amené
    l’intervention de l’autorité coloniale résidant à quelques centaines de mètres et qui avait l’œil
    sur toute la vie des Niassènes visés par la fameuse liste de surveillance des leaders religieux
    musulmans établie par ladite autorité. El Hadji Ibrahima Niasse, lui-même, effectua un exil
    volontaire symbolique « hégire », en ce sens qu’il est parti le matin, et est revenu le soir
    dormir tranquillement chez lui.
    Le troisième élément : sa mère, ses deux premières épouses, c’est-à-dire la mère de son 1er
    et 3e khalife, et sa daara (école coranique) n’ont jamais été concernées par un déplacement
    vers Médina Baye.
    Le quatrième élément : il a continué à faire ses prières à la mosquée fondée par son père à
    Léona Niassène, derrière son frère aîné, khalife jusqu’en 1937, date à laquelle il a fondé sa
    mosquée à Médina Baye.
    Le cinquième élément : sept (7) femmes ayant été épousées par le frère aîné ont vu leur sœur
    cadette épousée par le frère cadet créant ainsi un double cousinage patrilinéaire et
    matrilinéaire. Ces mariages entre mêmes descendants se sont déroulés sur la période de 1928
    à 1948. Ajoutons-y le fait qu’après la fondation de la mosquée de Médina Baye, le cadet
    donne la main de sa 3e
    fille (Oumou Kalthoum) au fils aîné de son frère ainé. De ce mariage
    est née une fille, Ami (Assane Dème)
    Plus tard, deux (2) des filles de l’aîné, Khady et Salma, ont épousé leurs cousins, fils du frère
    cadet de leur père. De plus, nous attestons que l’aîné se rendait régulièrement, chaque fois
    en notre compagnie (moi l’auteur du présent ouvrage), pour faire la prière à Médina Baye
    derrière son frère cadet certains vendredi, tout en prenant des précautions pour arriver juste
    au moment du départ de l’homélie sacrée afin d’éviter de se voir imposer Imam.
    Autre fait marquant : par deux fois, El Hadji Ibrahima Niasse fait venir, en 1957, son frère aîné.
    L’une pour présider la cérémonie de fin des cours d’exégèse coraniques, l’autre pour présider
    une cérémonie grandiose à Médina Baye. Il s’agissait du baptême de son petit-fils Cheikh
    Omar Tidjani, fils de sa fille Oumou Khaïri, dont il avait donné la main à Chérif Mouhamadoul
    Habib, descendant direct du fondateur de la confrérie du même nom. En présence de Saïdou
    Nourou Tall, Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh, Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma et de
    pratiquement tous les dignitaires religieux contemporains.
    Tout ce qui vient d’être dit justifie les faits suivants :
    ? La mère du frère cadet s’est vu enterrer au cimetière de Léona Niassène, après que le frère
    aîné a présidé la prière mortuaire. Il en a été de même pour ses deux (2) épouses, mères des
    deux (2) khalifes indiqués plus haut.
    ? Ce n’est qu’en 1957 que la daara coranique de Baye Niasse dirigée par une famille
    mauritanienne (Rabaani), a quitté Léona Niasséne pour Médina Baye.
    ? Sur la fratrie de dix-sept (17) membres constituée par les fils d’El Hadji Abdoulaye Niasse,
    dix (10) étaient ouvertement farouche partisans de la fayda, dont les quatres principaux ,
    n’ont jamais quitté Léona Niasséne. Il Sagit de El Hadji Babacar Niass (2ème Fils), El hadji Momar
    Zeynab Niass, Baye Chafihou Niass et Malick Ramata.
    ? Après avoir célébré le gamou de Médina Baye, Baye Niasse revenait une semaine après à
    Léona Niassène pour y célébrer le 2e gamou (gàmmuwaat).
    ? Baye Niasse maintient toujours une résidence à Léona Niassène où habitait deux (2) de ses
    épouses et où il possède une nombreuse progéniture faisant face à la mosquée du fondateur
    des Niassènes, son père.
    ? Baye Niasse a donné en 1957 le nom de son frère aîné à un de ses garçons (Khalifa (fils de
    Mariama Ndiaye)) et le nom de la mère de son frère ainé à une de ses filles (Ndèye Ami (Yaa
    ouly)). Il a aussi écrit des poèmes dans lesquels il rend hommage à son frère aîné, et plus
    particulièrement à son savoir, son érudition, la gestion de son magistère Khalifal. D’ailleurs
    l’intitulé du poème est « Khalifatouna » C’est-à-dire notre Khalif.
    In fine, c’est le cadet qui a reçu, dans ses oreilles et à titre confidentiel, le testament de son
    frère aîné, et c’est également lui qui a fait la toilette mortuaire et a procédé à la prière funèbre
    (le lendemain ainsi qu’à l’enterrement).
    La question du Saariman
    Ce poème constitue souvent un porte étendard pour les partisans de la thèse des frères
    ennemis. Tout d’abord parce qu’il s’agit d’un écrit authentique de Baye et qu’il précise deux
    fait celui d’être sorti ou expulsé « Akhradjouni », l’autre est d’avoir été blessé corporellement,
    « Mazakhou Djiss mi », mon corps a été balaffré (« Khossi » en wolof). Toutefois il y a lieu de
    préciser que l’étape en question nécessitait d’être contraint à un « exil » et à être mal mené
    parce que sur le plan symbolique c’était autant de signaux pour rassurer l’élu de Dieu, lui
    indiquant qu’il se trouve sur le chemin d’entant, celui des prophètes, voir celui du prophète.
    C’est par ce le sens figuré qu’il faut comprendre ce texte. Mon oncle l’utilisait très souvent au
    point que ses khalifes et mouqadams avouent souvent être incapable d’interpréter ses écrits,
    tellement il était déroutant en la matière. Ce qui vient d’être dit confirme aussi la complicité
    sus-jacente, par ce qu’il était nécessaire qu’un fait matériel vient corroborer l’idée de frères
    ennemis.
    Personne n’est dupe pour savoir que l’évènement tel qu’il s’est propager dans l’imagerie
    populaire aurait déclenché une action rigoureuse de l’administration coloniale dont le siège
    ne se trouve qu’à quelques centaines de mètres (Commandant de cercle, Polices,
    Gendarmerie, Tribunal…), Sans compté les rapports de ladite autorité, à qui il est arrivé de
    faire un rapport même sur une vache perdue appartenant à Baye NIASS et qui a été percuté
    par l’autorail.
    Mieux les différentes maisons religieuses du Sénégal ou de Fèz au Maroc auraient déclenchés
    une médiation.
    Tous les évènements concernant les deux côtés de la famille, c’est-à-dire Léona et Médina
    Baye, étaient l’Object de missives informant l’autre partie (Mariages, Baptêmes, Décès,
    Maladies, travaux Collectifs et même altercations à l’intérieur d’une des familles se trouvant
    dans l’un ou l’autre des deux quartiers Niassènes de Kaolack.)
    La « plaie » s’est résorber toute seule comme par enchantement.
    Le cadet prenait le départ pour ses voyages du mausolée de son père, tout en faisant ses à
    dieu à son frère ainé. Il en était de même à son retour. En ces occasions les bagages, souvent
    nombreux et précieux, étaient déchargés des camions pour lui être remise. Mon père les
    ouvrait, en choisissait quelques échantillons qu’il prenait pour lui ; et répliquait souvent par
    ces mots : « Là-bas (à médina) c’est aussi ma famille qui s’y réside, amène leurs ça de ma
    part ».
    Certains exagérateurs vont même jusqu’à dire que le Cheikh de médina Baye avait été
    molesté par mon père. Mais cela fait sourire, parce que autant celui-ci était frêle et petit de
    taille, autant mon oncle était athlétique, élancé et d’un gabarit qui impose le respect.
    Quoi qu’il en soit la famille d’El hadji Abdoulaye agit aujourd’hui à l’unisson, la prééminence
    est aujourd’hui donnée à celui qui vient de l’autre côté. Cordialité, civilité, estimes
    réciproques ; autant dire que ce qui avait était considéré, faussement, comme un mal
    entendu s’est dissiper pour faire naître et pour toujours le printemps d’El hadji Abdoulaye
    Niasse le Grand et l’harmonie des (petits fils et de ses petites filles) descendants de cette
    fratrie.

3 Commentaires

  1. Les supposées révélations sur le retour de notre vénéré Cheikh Ahmadou Bamba du Gabon risqueraient de remettre en cause un pan des mythes fondateurs du mouridisme. Je conseillerais donc à Ahmet Khalifa Niasse de ne plus évoquer cette affaire.

    • Il n y a aucun mythe dans la mouridiya ( que je préfère au mouridisme). Tout est clair et documenté. Vous oubliez qu’il a été déporté en Mauritanie, dans le Djoloff et à Diourbel ? Hier vous disiez qu’il n’était jamais revenu. Aujourd’hui on fabrique des me songes sur son retour. J’ai même vu des fausses lettres d’excuse du Cheikh. Vous etes libre de croire à tout ce qu’on vous raconte sur des gens d’ailleurs mais quand il s’agit de cheikhoul khadim c’est la même rengaine : les mourides exagèrent! Libre à vous d’acceptet les mensonges de ses ennemis ( les colons) à son égard, mais nous continuons à penser que les paul Marty et les subalternes sénégalais qui ont comploté contre les mourides ne sont pas crédibles pour parler du retour du Cheikh. Nous faison plus confiance à Mame Moussa Ka qu’aux autres qui ont tout fait pour éradiquer la mouridiyya. Au nom de quoi Serigne Touba serait le seul personnage dont la vie serait racontée par ses pires ennemi ?
      Dans ce cas allons chercher abou leheub ou abou dieuhline pour nous parler du prophète (PSL).

  2. L’HÉRITAGE DE CHEIKH EST TOUJOURS AILLEURS – AINSI VA LA TIDJANIYA !!!
    Traditionnellement, tout fils aîné est le khalife de son père ; l’aîné du patriarche est de facto le « khalife général de la famille » ; leur mission est de sauvegarder autant que possible le patrimoine de la famille. Ainsi, il est important de faire le distinguo entre « khalife de Cheikh » et le « khalife de la famille ». Oui, le « khalife de Cheikh », c’est autre chose ; il ne se transmet pas de père en fils ; et pour preuve, le fils de Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif lui-même n’était pas son khalife attitré. Oui, un « khalife de Cheikh » est le détenteur des secrets de Cheikh ; et il doit en apporter les preuves (vivificateur attitré de la religion).
    Cheikh El Hadj Oumar Foutiyou TALL était l’héritier de Cheikh Mouhammad GHALI ; Cheikh El Hadj Malick SY (Maodo) l’a succédé ; puis Serigne Babacar SY a hérité le « khalifat de Cheikh » de son père – c’est le seul cas dans la Tidjaniya, où père et fils sont tous deux « khalife de Cheikh » ; et c’est pourquoi Serigne Babacar SY disait : « Je ne suis pas à la place de Maodo parce que je suis tout simplement son fils ; même si j’étais le fils de Malaw, le ‘’bûcheron’’, cela ne m’empêcherait pas d’être son khalife et celui de Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif ». … « Cette maison-ci ne répond pas du nom de SY, mais du nom d’Allah ; je peux être le père d’un enfant né à Koulikoro (contrée très lointaine) et n’avoir aucune relation avec mon enfant biologique ». … « Le Gamou de Tivaouane est celui de Cheikh Seydi El Hadj Malick SY ; moi, mon gamou est celui de Saint-Louis (Ndar) ». « Je ne vous envoie pas à un gamou, mais à une mission ». Et cette mission que le Vénéré khalife avait confiée à notre maître, son Éminence Serigne El Hadj Madior CISSE, ne pouvait s’agir que de la mission du Mahdi, car, indéniablement, personne ne peut légitimer une mission dans l’Islam, après le rappel à Dieu du Prophète Mouhammad (PSL), en dehors de celle du Mahdi (Retour de Jésus fils de Marie). [(43. L’Ornement : 57-62 – Az-Zukhruf) ; (2. La Vache : 253 – Al-Baqarah) ; (4. Les Femmes : 157-159 – An-Nisâ’) ; (98. La Preuve : 1 – Al-Bayyinah)]. Oui, selon le Prophète (PSL), pour raccourcir, ‘’il n’est d’autre Mahdi que Jésus fils de Marie (Rapporté par Al-Hâkim). Et c’est dire qu’il ne peut pas y’avoir d’avenir pour une confrérie (ou une communauté religieuse), en dehors de cette perspective christique – Une vérité certaine !!!
    En vérité, le « Sceau des Saints » (al khatimal wilâyah) dont se réclame Cheikh n’est rien d’autre que le titre porté par Jésus fils de Marie (Issa Ibn Maryama), lors de sa seconde venue [Cf. ‘’khatam’’ ou ‘’khatim’’ dans le Glossaire de « La Sagesse des Prophètes » de Muhyi Din Ibn Arabi].
    Au demeurant, de rappeler que la mission de revivification d’un ‘’Homme de Dieu’’ (vivificateur de la religion), qui qu’il soit, ne dépasse pas 100 ans ; il faut nécessairement un (ou des) continuateur(s) attitré(s) pour perpétuer son oeuvre. Ainsi, les “villes saintes” disparaissent, mais les fondateurs qui sont des « Compagnons de la droite » demeurent éternels. Qu’est devenu Fès (Maroc), Bagdad (Irak). Et selon le Prophète (PSL), avec l’avènement du Mahdi, la Mecque et Médine (où il repose) connaîtront le même sort, et à fortiori, toutes les ‘’villes dites saintes’’ – Telle est la volonté d’Allah, comme le suggère le Hadith :
    – Abû Hurayra rapporte ces paroles du Prophète – sur lui la grâce et la paix – : « ‘’L’Éthiopien aux Jambes Courtes’’ [le Mahdi] ruinera la Ka’ba » (Bukhari, Muslim). – « Laissez les Éthiopiens (Africains) en paix, tant qu’ils en feront de même pour vous. Seul, ‘’l’Éthiopien aux Jambes Courtes’’ (le Mahdi) extraira le trésor de la Ka’ba. ». (Abû Dâwûd). « Il me semble le voir, noir, les genoux cagneux, entrain de démolir la Ka’ba pierre par pierre) ». (Bukhari, Muslim).
    Et c’est dire donc qu’il ne peut pas y’avoir une capitale éternelle de la Tidjaniya et un khalifat général pour tous les tidjanes (fondé que sur les liens de sang) – Une vérité certaine !!!
    Et concrètement, il n’est d’autre Mahdi que son confirmateur, car chargé d’apporter les preuves décisives (irréfutables) à toute l’humanité, pour convaincre tant les musulmans (toutes obédiences confondues) que les ‘’gens du Livre’’ (les chrétiens et les juifs) – Oui, telle est la volonté d’Allah, le Maître de la grâce infinie ; et Il en donne ce qu’Il veut à qui Il veut (62. Le Vendredi : 4 – Al-Jumu’a) !!! Et au demeurant, chaque fois que Dieu remplace un vivificateur de la religion il apporte un meilleur ou son semblable’’ (2. La Vache: 106 – Al-Baqarah). Ainsi, selon cette logique de Dieu, le disciple (confirmateur) est toujours plus ‘’percutant’’ que son maître – puisqu’il est son « secret » et sa ‘’preuve décisive’’, et fait donc toute sa fierté. Oui, l’héritage de Cheikh est toujours ailleurs – ainsi, va la Tidjaniya !!! Oui, les choix de Dieu sont toujours déroutants ! Et ‘’chaque chose est annoncée en son temps ! Vous verrez bientôt !’’ (6. Les Bestiaux : 67 – Al-An’âm)
    https://docs.google.com/document/d/1tbfDm1oNNlaDpTu_-eyOC-5i29pysZyZdjfHCcHhdrQ/edit?usp=sharing

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