Pèlerinage à La Mecque 2010 : Tous les privés défaillants de l’année dernière mis sur la touche

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Auteurs de défaillances ‘graves’ lors du dernier pèlerinage à La Mecque, certains voyagistes privés ne pourront pas convoyer de pèlerins aux Lieux Saints de l’Islam cette année. C’est la mesure qu’a annoncée le ministre des Affaires étrangères, hier, lors d’un séminaire sur la préparation de l’édition 2010.

Les agences de voyage, qui avaient connu des difficultés lors du dernier pèlerinage aux Lieux Saint de l’Islam, n’auront pas la possibilité de convoyer des pèlerins à La Mecque cette année. C’est la ferme décision que vient de prendre le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Me Madické Niang. Intervenant, hier, lors d’un séminaire de préparation de l’édition 2010 du Hadj, le chef de la diplomatie sénégalaise a assuré qu’aucune concession ne sera faite sur ce plan. Car, pour lui, le pèlerinage à La Mecque est tellement sérieux que l’Etat ne peut plus laisser n’importe qui ‘se décréter agence de voyage pour commencer à convoyer des Sénégalais au pèlerinage’.

Pour le ministre, cette mesure a été prise parce que tous les pèlerins, qui ont été laissés en rade l’année dernière à La Mecque, l’ont été du fait des voyagistes privés. C’est pourquoi, il annonce avoir pris l’engagement devant les députés et les sénateurs de ne pas laisser ces personnes reproduire de telles erreurs dans l’organisation du pèlerinage. ‘Je tiens à ce que les sanctions tombent. Tous ceux qui n’ont pas pu faire voyager les pèlerins qui avaient eu à contracter avec eux, ne pourront organiser de voyage cette année. J’ai donné des instructions fermes à la commission en charge de l’organisation du pèlerinage dans ce sens’, informe Me Niang. Qui prévient néanmoins ces voyagistes sur d’éventuelles manœuvres pour contourner l’interdiction. ‘Il ne sera pas non plus question d’essayer d’être plus intelligent que nous, en allant créer une nouvelle organisation et de vouloir faire voyager les gens sous une nouvelle entité. Nous nous connaissons au Sénégal. Je ne le laisserai pas passer. Les Sénégalais ont besoin de comprendre que le gouvernement doit prendre ses responsabilités pour que le pèlerinage se déroule dans d’excellentes conditions’, prévient-il.

Pour autant, le ministre des Affaires étrangères ne minimise pas le rôle des voyagistes privés. Lesquels ont transporté plus de 65 % des pèlerins sénégalais l’année dernière, dans l’organisation de l’accomplissement du cinquième pilier de l’Islam. ‘Il vous revient, à votre niveau d’organisation, de prendre vos responsabilités par des mesures d’assainissement. Il ne faut pas que quiconque organise le pèlerinage. Il faut d’abord connaître le processus. Ce n’est pas un voyage d’affaires ou de tourisme. Il faut une bonne assise financière, une bonne connaissance des règles religieuses et une bonne connaissance de ce qui a court en Arabie Saoudite pour se lancer dans une opération aussi compliquée’, indique le chef de la diplomatie sénégalaise.

Mieux, il annonce que le gouvernement est prêt à aller vers une privatisation du pèlerinage, mais ‘à condition que les privés s’acquittent normalement de leur devoir et que le pèlerinage se passe dans d’excellentes conditions’. Des conditions d’agrément alourdies.

Sur les conditions d’agrément des agences de voyages, de nouvelles mesures sont également annoncées. Selon le ministre d’Etat, l’agrément ne sera plus renouvelé de facto. ‘Il faut qu’on fasse le point pour voir ce qui a été fait du quota de l’année précédente, voir aussi dans quelles conditions ces personnes ont voyagé’, annonce Me Madické Niang. Il précise également que le gouvernement est tenté d’exiger aux voyagistes le dépôt d’une caution bancaire de 16 millions de francs Cfa pour chaque lot de 50 pèlerins pour qu’elle serve à régler les problèmes si l’agence de voyage est défaillante.

De plus, le chef de la diplomatie sénégalaise a invité les participants à ce séminaire à réfléchir sur la durée du pèlerinage. ‘Cette longue durée fatigue nos pèlerins, c’est qu’ils restent longtemps à La Mecque. Il faut que le pèlerinage soit réduit pour être le plus court possible. Plus il est réduit aux exigences retenues par Allah, plus nous aurons un meilleur pèlerinage’, ajoute Me Madické Niang.

Cependant, la présidente de l’Union nationale des organisateurs privés du pèlerinage et la Oumra, qui a parlé au nom des voyagistes, a déploré le fait que l’Etat puisse organiser un bilan de l’édition 2009 du pèlerinage sans les privés qui ont transporté plus 65 % des pèlerins, soit 5 400 personnes.

Seyni DIOP
walf.sn

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