[Photo] Pape Diouf met les points sur le « I »

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Le paysage musical au Sénégal voit chaque jour un talent nouveau émergé pour le bonheur, même parfois éphémère, des mélomanes. Cette floraison tout azimut ne pourrait malheureusement occulter la non présence du Mbalakh et de ses dérivés sur la scène européenne ou internationale. Cela se traduit pendant les soirées, que les instants réservés aux musiques du Sénégal est très infimes voire inexistants.

Photo Bacary Goudiaby et Pape Diouf
Bakary Goudiaby et Pape Diouf

Hormis ses grandes voix, la musique sénégalaise est méconnue. Les générations successives ont chacune œuvré pour sortir les musiques sénégalaises de cet anonymat. C’est ce travail que tente de poursuivre les promoteurs sénégalais de la diaspora. Le week-end dernier, Pape Thiopët était annoncé à Lyon et Paris. Les mélomanes qui se sont déplacés et les autres qui ont appris l’info avant le début de la soirée n’ont pu dissimuler leur colère et leur déception de ne pas pouvoir vibrer au rythme du «Youza» avec leur artiste préféré.

Pape Diouf comme Joker

L’équipe d’organisation de Paris qui avait beaucoup travaillé sur la promotion de la venue à Paris de l’ancien protégé de Fallou Dieng, n’ayant pas souhaité annuler la soirée a fait appel au dernier moment à Pape Diouf pour suppléer à Pape Thiopët qui n’a pas obtenu le visa auprès du Consulat de France à Dakar. Les raisons de ce refus doivent porter à réfléchir sur la manière de faire globalement des demandes de visas et des différents magouilles et trafics qui soutendent les déplacements de nos artistes en Europe. Cela y va de la survie de la promotion des cultures d’Afrique en occident.

Mise au point

Devant un public résigné, mais content de voir une autre figure de la musique du pays, Pape Diouf habillait d’un T-shirt floqué du numéro 2, saisit l’occasion pour revenir sur l’affaire qui défraie actuellement la chronique dans le milieu du showbiz sénégalais. Tout en remerciant les fans qui sont touchés et qui ne cessent de lui témoigner leur affection et une solidarité complice, il remercia la presse sénégalaise pour le travail au quotidien oh combien difficile et que les fausses rumeurs distillées par quelques confrères victimes eux aussi de la mauvaise foi de certaines personnes d’un entourage auquel on accorde une confiance sans faille, ne saurait dévaloriser le travail. Il revint sur ses débuts dans la musique, son passage au Lemzo Diamono où il débuta avec un cachet de 1000 FCFA, jusqu’à son positionnement aujourd’hui sous les feux de la rampe de la scène sénégalaise. Il rappela aussi la sincérité de ses relations avec chaque personne croisée au cours de sa vie de simple garçon et aussi de musicien qui a connu une période de vaches maigres. A travers les propos de l’artiste touché par la calomnie, on perçoit la dignité de l’homme blessée. Et à travers lui toute une famille. Après une discussion sincère et sans concession avec l’artiste du jour, une question ne cessa de me tarauder :

« Doit-on épouser toute personne qui à un moment quelconque de notre vie nous aurait témoigné de l’affection, du soutien moral ou financier… »

Bacary GOUDIABY

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