Populisme victorieux ou atteinte du seuil de tolérance sociale  

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Trump aux USA, presque Fillon en France et Banque Mondiale au Sénégal, il est étonnant que la droite s’empare des thèmes du changement social. Dorénavant, la gauche, longtemps progressiste, est considérée adepte du statu quo. Défendre la qualité des services publics, soutenir les travailleurs et miser sur la solidarité nationale paraissent ringards aux yeux de l’opinion. Ce qui marche sur le marché des bluffs politiciens, c’est le produit du dénigrement des pauvres, des minorités et des étrangers. Une fois au pouvoir, les populistes se détournent, ensuite, des faiseurs de rois, cibles électoralistes, pour s’exécuter en intendants de rentes des nababs.   

De deux choses l’une : soit, la complexité des enjeux est entrain de se buter à l’impréparation des masses à comprendre et à décider objectivement de leur destin commun. Soit, l’élite s’est résignée au commandement des cambistes et des technocrates coincés. Dans l’un ou dans l’autre des cas, le cynisme des uns et des autres nous condamne, pour le moment, au surplace, au désenchantement répétitif, à la pagaille et, plus tard, s’ensuivra, à coup sûr, une insécurité tragique. Volontarisme citoyen et austérité obligée, voilà une gamme d’attirail destinée à tromper la majorité consumériste et craintive; c’est du pipeau.  

Ce n’est qu’en attendant que les victimes se ressaisissent que la magie de l’économisme contre les masses laborieuses opère encore. Elles comprendront enfin que c’est elles-mêmes qui nettoient ce système responsable, appauvrissant et asservissant par leurs propres besoins fragmentaires et frivoles. C’est imminent parce que les signes du délitement de la confiance et de l’espérance sont légion. À présent, on tue aveuglément dans les pays du nord pour se venger d’une société complice des injustices. Dans les pays pauvres, on tue et blesse fréquemment pour des broutilles ou par exaspération.

Si ce ne sont pas les sondages qui rythment la chose publique, c’est le ménagement des susceptibilités qui l’immobilise. Le chaos actuel, appelé désespérément crise de la démocratie, est sur le point d’atteindre son paroxysme. Dès lors, on ne parlera plus d’exigence de souveraineté populaire; ce sera trop tard. Il s’agira, sans coup férir, d’un raid, fureur mécanique, de la suzeraineté populaire. Il ne sera plus question que les chétifs, les mêmes, serrent la ceinture à chaque fois que les gratte-papiers décident d’une diète nationale.

Birame Waltako Ndiaye

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3 Commentaires

  1. Les masses ont retenu une seule leçon pour le moment: les médias mentent dans 99% des cas. C’est peu pour faire face aux stratégies des élites, mais c’est quand même un grand pas. Car les médias ont toujours été, et continueront d’être, des outils par excellence des élites.

  2. Il y a deux Waltako. Celui qui écrit clairement, et l’autre, celui-ci. Bizarre, bizarre…
    Bien entendu, les petits camarades du sieur vont s’empresser de le défendre, contre toute bonne foi.

    • C’est toi qui es de mauvaise foi et haineux en plus. Explique-nous, où est la difficulté de compréhension dans le texte. Je ne suis pas l’ami de Waltako, mais j’apprécie beaucoup ce qu’il fait.

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