Pour financer les grands travaux d’infrastructures : Le Sénégal lance un emprunt obligataire de 75 milliards de F Cfa

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L’Etat du Sénégal a lancé, depuis le 14 octobre dernier, un emprunt obligataire de 75 milliards de francs Cfa sur le marché régional de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Les fonds devront servir à financer de grands travaux d’infrastructures.

Dénommé « Etat du Sénégal 6,75 % 2010-2015, l’opération offre un taux d’intérêt de 6,75 % par an aux investisseurs sur une durée de cinq ans.

Le Sénégal, à l’instar d’autres Etats membres de l’Uemoa, a recours au marché de capitaux de la zone « pour lever des ressources comme alternative à l’abandon, par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), des avances statutaires dans le cadre des changements intervenus dans sa politique monétaire ».

Le Sénégal intervient sur lesdits marchés depuis 2003 en émettant des obligations et des bons du Trésor ; soit par adjudication, soit par appel public à l’épargne. Ainsi, à la fin du mois de juin dernier, le montant cumulé des fonds levés était de 680,7 milliards de FCfa ; soit une moyenne annuelle de 85,1 milliards de FCfa sur la période. Ces ressources levées, particulièrement celles faisant l’objet d’appel public à l’épargne, sont destinées à financer des projets d’investissement entrant dans le cadre des actions prioritaires. Pour 2010, le programme d’émission de titres publics porte sur un montant de 220 milliards de FCfa, y compris le présent appel public à l’épargne de 75 milliards de FCfa dont la structuration et le placement ont été confiés au Consortium chef de file formé par les Sociétés de Gestion et d’Intermédiation (Sgi) Bici Bourse, Impaxis Securities et Cgf Bourse.

Les fonds collectés devront servir à financer des investissements ayant trait à la réalisation, la réhabilitation, l’entretien et l’assainissement d’infrastructures routières. Un programme qui ambitionne d’améliorer la mobilité urbaine avec la remise en état du réseau routier (volet réhabilitation, assainissement et entretien de routes) et la réalisation de voies de contournement à Rufisque en vue de rendre plus fluide la circulation entre Dakar et le futur aéroport de Diass. Il s’agira également de désenclaver la région Sud (réhabilitation du pont Emile Badiane) ; d’ouvrir des corridors d’intégration en direction de la sous-région (route Médina Gounass-Frontière avec la Guinée Conakry) et de la région septentrionale Est (route Linguère-Matam).

Avec l’emprunt obligataire, il sera possible de mettre en place des infrastructures de connectivité au nouvel aéroport de Diass et à la Zone économique spéciale intégrée.

Le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop, s’est largement exprimé sur la destination des ressources à mobiliser. Il s’agit, pour le ministre de l’Economie, d’ « assurer des dépenses relatives à des actions prioritaires identifiées dans les divers instruments de politique économique du Gouvernement ». Des instruments tels que le Document de stratégie de réduction de la pauvreté de deuxième génération (Dsrp II), la Stratégie de croissance accélérée (Sca), le Programme triennal d’investissements publics (Ptip) et le budget d’investissements.

Pour mieux attirer les investisseurs, le ministre a dressé la situation économique et budgétaire du Sénégal. Une situation qui en dit long sur la solvabilité du Sénégal. « En effet, les fondamentaux économiques et budgétaires restent solides, en dépit des tensions que nous observons sur certains secteurs comme on peut en juger par les indicateurs », a affirmé Abdoulaye Diop. Un taux de croissance moyen de 4,3 % sur la période 2003-2010, de bonnes perspectives de croissance plus forte, une dette publique largement soutenable, une excellente mobilisation des recettes fiscales qui s’élèvent à 1084 milliards de francs Cfa…, font, entre autres indicateurs, dire au ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances, que « cette opération se déroule dans un contexte où la solvabilité du Sénégal reste bonne ».

Expliquant les raisons du choix d’une émission d’obligations sur le Marché financier régional, Abdoulaye Diop souligne qu’il traduit la « confiance en la capacité et l’expertise des acteurs de cette place financière à contribuer significativement à la mise en oeuvre de la nouvelle politique monétaire de couverture, par le marché, des besoins de financement des Etats ». Aussi, ce recours participe, selon le ministre, à une « stratégie de diversification des instruments d’endettement, offrant ainsi une diversité de produits permettant à chaque investisseur, en fonction de ses préférences, de trouver des opportunités de placement de ses excédents de trésorerie ».

LeSoleil.sn

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