Afin de percevoir leurs bourses avant la tabaski, les étudiants ont failli saccagé, hier, la voiture de fonction de Sitor Ndour, le directeur du Coud (Centre des œuvres universitaires de Dakar). Ils menacent de déloger les étudiants haïtiens, s’ils ne reçoivent pas leur argent aujourd’hui.
Dans le but d’obtenir le paiement de leurs trois mois de bourses de fin d’année, les étudiants s’en sont pris une nouvelle fois, hier, aux biens publics. Cette fois-ci, c’est la voiture de Sitor Ndour, le directeur du Coud, qui a failli faire les frais, n’eût été la rapide et forte mobilisation des agents de sécurité du campus. Certains ont même agité l’idée de déloger les étudiants haïtiens.
Ayant attendu vainement les payeurs, les étudiants sont allés cueillir un véhicule de l’Administration de couleur noire, immatriculée AD-15-292. C’est ainsi que certains vigiles sont très vite intervenus, pour les dissuader de l’endommager ou de le calciner. «Si les payeurs ne viennent pas, nous allons le saccager», répétaient-ils.
Face à cette présence plus ou moins intimidante, ils ont décidé de trouer les pneus de la voiture, avant de la laisser sur place, pour repartir à la chasse, sur l’avenue Cheikh Anta Diop. Mais, à peine sont-ils partis qu’on leur annonce que la voiture en question a été libérée. Ils retourneront sur leurs pas très vite mais n’auront rien trouvé sur place.
Des rumeurs ont alors circulé selon lesquelles, ce sont les gardiens du Coud qui l’auraient conduite hors du campus. Fâchés et déçus, ils se retournent alors sur la cible la plus proche, la voiture de fonction du directeur du Coud, Sitor Ndour, stationnée devant la direction du Coud.
Mais le nombre d’étudiants était trop petit et les vigiles trop menaçants pour laisser la place à la moindre témérité. N’empêche, l’évacuation du directeur du Coud a été apparemment précipitée, afin de l’éloigner du danger potentiel.
Pour l’heure, ils ont pris rendez-vous pour aujourd’hui. «Si demain (Ndlr : aujourd’hui), à 10h, nous ne recevons pas notre argent, nous allons déloger les étudiants haïtiens.» Ces étudiants n’ont pas non plus renoncé à leur entreprise de brûler une voiture de l’Etat.
D’ailleurs, la journée d’aujourd’hui risque d’être chaude, parce qu’elle est la dernière séance de paiement des bourses avant la tabaski. Or, ces étudiants veulent tous aller à la fête, leur argent dans la poche. Par ailleurs, ce qu’ils considèrent comme étant un manque de respect, c’est que, les jours passés, les payeurs venaient vers midi, payaient deux lots de dix étudiants et s’en allaient. Au moment où plus d’une centaine parmi les étudiants, l’espoir en bandoulière, poireautait depuis 05 heures du matin.
Si la situation est difficile pour les Dakarois, elle reste très délicate pour ceux de l’intérieur du pays. Car affirment-ils : «Sans argent, nous ne pourrons pas rejoindre nos régions d’origine.»
Stagiaire
lequotidien.sn
