Pourquoi les élites sénégalaises sont-elles donc si facilement « corruptibles » ? par Cheikh Tidiane Dieye

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Certains diront que le mot que j’ai choisi est inapproprié. Mais je n’ai pas trouvé mieux pour décrire la réalité que je souhaite mettre en débat. Lorsqu’on se propose d’analyser le mode de fonctionnement (dysfonctionnement serait d’ailleurs plus pertinent) du système politique que notre société a créé, on ne peut manquer d’être frappé par sa grande capacité à se reproduire quasiment à l’identique. Les acteurs politiques se succèdent, assimilent et reproduisent les logiques, le langage, les codes et usages, les petits calculs, les renoncements, et bien d’autres pratiques et comportements qui peuplent l’espace politique sénégalais. Cette formidable capacité des élites sénégalaises, qu’elles soient politiques, intellectuelles, religieuses ou coutumières, à se laisser mouler dans cette sorte de culture politico-sociale et administrative, faite d’une symbiose inachevée entre des normes et valeurs traditionnelles, des normes occidentales importées ainsi que des normes religieuses travesties, semblent être l’un des principaux facteurs de blocage de notre société.
S’il est vrai que le renouvellement est la marque principale du progrès dans les sociétés humaines, il est tout aussi vrai qu’il n’y a pas de renouvellement sans ruptures, quelques fois douloureuses, avec un ordre social et politique dépassé. Or ces ruptures semblent être un défi insurmontable pour nous. L’un des arguments souvent avancés par les élites pour justifier leur entrée en politique, c’est de dire qu’il faut renter dans le « système » pour le changer de l’intérieur ». Une telle volonté est absolument louable. Mais le problème c’est que de l’indépendance à nos jours, aucun acteur ou groupe d’acteurs n’a réussi à la traduire en acte. Le « système », comme ils l’appellent, à toujours réussi à corrompre les volontés les plus tenaces et à transformer nombre d’acteurs en les noyant dans la culture politique ambiante. Cette culture du nivellement par le bas, ayant comme piliers le clientélisme, la corruption, l’impunité, le népotisme, le culte du paraitre, l’accaparement, l’irrationnel, le mystique et le mythique, entre autres….
Certains acteurs ont pourtant une trajectoire personnelle respectueuse qui pourrait les prémunir de certaines faiblesses. Mais on a comme l’impression qu’ils finissent tout de même par sombrer dans cette métamorphose collective. J’ai été particulièrement frappé ces derniers jours par des positions, pour le moins déroutantes, de deux personnalités de la vie publique à propos du rôle des mouvements sociaux dans l’espace de la gouvernance publique et du statut des recommandations des assises nationales.
Il y a quelques semaines, le Ministre de la bonne gouvernance, pour qui j’ai un grand respect, a rendu officielle son adhésion à l’APR. Il n’y a rien de plus normal. Et je souhaite que son engagement lui procure tous les bienfaits qu’il en attend, pour lui-même et pour le Sénégal. Si j’évoque son cas en guise d’exemple, c’est parce que j’estime que son investissement politique non partisan pendant plusieurs décennies lui a forgé une personnalité politique qui devrait le soustraire aux logiques partisanes primaires, à la subjectivité du client et du parti-pris. Monsieur le Ministre nous informe que les conclusions des assises nationales ne sont pas la loi. Et comment ! Je n’ai jamais entendu quelqu’un dire le contraire. La seule prétention des assises nationales, c’est de fournir aux décideurs comme aux citoyens un gisement d’idées, de principes et de lignes d’actions ayant fait l’objet d’une construction théorique et pratique sans précédent dans l’histoire du Sénégal et qui peuvent permettre de bâtir un avenir digne de nos rêves. Je ne crois pas qu’une telle sortie soit productive pour lui et pour le président qu’il sert. Je n’ai pas non plus la prétention de donner une leçon de communication à un spécialiste de sa dimension, mais une approche plus positive aurait mieux servi le président et lui aurait aussi épargné bien des commentaires. A sa place j’aurais dit à peu près ceci : les assises nationales sont un ouvrage collectif porté par une large partie du peuple sénégalais. Elles ont produit des recommandations pertinentes et utiles. Le Président Macky Sall, qui a signé la Charte, s’est engagé à mettre en œuvre les conclusions et recommandations qui peuvent renforcer le programme de gouvernement, l’ambition et à la vision qu’il a pour le Sénégal. Une Commission dirigée par le Pr Amadou Moctar Mbow réfléchit sur les réformes institutionnelles qui seront appliquées sous la conduite du Président.
Le Ministre dit en outre que Y en a Marre (ou le M23) n’ont pas contribué plus que d’autres acteurs au départ de Wade. Une belle évidence ! Et Y en a Marre n’a jamais revendiqué un tel statut. Ces propos du néo-militant ne servent pas le Ministre de la République. Car le ministre de la bonne gouvernance devrait plutôt renforcer, plutôt qu’affaiblir, des mouvements comme le M23, Y en a Marre, les associations citoyennes, les partis au pouvoir et dans l’opposition, entre autres, pour favoriser les dynamiques et interactions nécessaires à la construction des systèmes de gouvernance et d’intégrité. Mais j’ai l’impression qu’il a déjà « par-coeuriser » le vocabulaire des partis qui se résume le plus souvent à un binôme : attaquer et défendre. Ce que je trouve dommage, car il a les moyens de rafraichir et renouveler ce vocabulaire avec des notions comme expliquer ; informer ; écouter ; partager ; etc.
J’ai aussi entendu un Professeur d’université, néo-apériste, s’exprimer dans une émission sur le rôle des associations et mouvements sociaux dans la consolidation de la démocratie et de la gouvernance. Je dois avouer que le Professeur a quand même pris la précaution de mettre en avant son rôle de militant partisan plutôt que son statut de Professeur des universités. Mais dire tout de même que les associations, organisations et mouvements citoyens, qu’il caractérise avec un brin d’ironie, voire de mépris, n’ont pas de fonction dans le processus de construction de l’Etat et de la République, est une bien grosse « trouvaille intellectuelle » que seule sa science est capable d’enfanter.
D’après le Professeur, lorsque son camarade Macky aura fini de restaurer l’Etat, ce que je souhaite ardemment du reste, tous les mouvements et associations citoyens de veille et d’alerte devraient disparaitre puisque l’Etat seul a vocation à veiller sur la société. J’espère seulement que le Président ne prêtera aucune attention à ce genre d’idée d’une dangerosité inouïe. Je voudrais dire au Professeur que l’Etat est un construit social, et sa construction est processus sans fin. L’Etat achevé n’existera jamais. Nulle part. Aussi longtemps qu’il sera incarné par des Hommes, les Nations auront toujours besoin d’autres Hommes pour les contrôler.
On ne peut pas réécrire l’histoire. Ceux qui se sont mobilisés pour le départ de Wade ont aussi rendu possible l’élection de Macky Sall. Nul n’a eu plus de mérite qu’un autre car chacun a eu la dignité de ses convictions et de son engagement dans le combat. Les leaders qui étaient sur le podium de la place de l’obélisque, le micro à la main, n’ont pas plus de mérite que les milliers de citoyens, jeunes et vieux anonymes, qui venaient à cette place juste parce qu’ils souhaitaient pouvoir dire un jour « j’y étais ». J’ai écris dans une note précédente qu’aucun parti ou coalition de partis, mouvement ou association, etc., n’aurait pu, seul, relier les volontés individuelles et collectives les unes aux autres pour en faire le moteur de notre sursaut. Je le réaffirme.
Si le Candidat Macky Sall avait senti le besoin d’aller aux parcelles assainies rencontrer Yen a marre, c’est parce qu’il avait une bonne raison. Dire donc qu’on aurait pu se passer et qu’on peut toujours se passer des mouvements citoyens en croyant faire plaisir au Président, c’est en vérité lui causer un grand tort. Si le candidat Macky avait aussi donné la primeur de l’annonce de la réduction « volontaire » de son mandat de 7 à 5 ans à une assemblée générale du M23 dans un hôtel de Dakar, après l’avoir annoncé quelques minutes plus tôt à un groupe de représentants du mouvement, ce n’est pas pour rien non plus.
Les citoyens organisés, informés et engagés à défendre les intérêts des individus et des communautés sont à la République ce que l’eau est à la vie. L’Etat totalitaire que tente de ramener le Professeur est une formule de l’histoire. C’est une des nombreuses facettes du despotisme que ni Senghor, ni Diouf, encore moins Wade n’ont réussi à imposer au peuple sénégalais. C’est vous dire !
La gouvernance moderne est nécessairement ouverte, inclusive et participative. Dire le contraire, c’est nager à contre-courant de l’histoire. Dans l’Amérique de Barack Obama, comme dans la France d’Hollande ou ailleurs dans les démocraties « avancées », il ne viendrait à l’esprit d’aucun citoyen de tenir de tels propos. L’une des particularités de notre pays, c’est que ceux qui doivent tirer la société vers le meilleur, ne peuvent pas en générale le faire, faute de pouvoir s’élever et s’échapper des contingences et intérêts individuels et communautaristes.
Rares sont les acteurs qui s’engagent en politique sur la base d’un projet politique construit par le bas avec un objectif de transformation de l’ensemble de la communauté nationale. Dans notre logique toute sénégalaise, on essaye d’abord d’accéder à une position de pouvoir, par tous les subterfuges possibles, pour accéder à des privilèges et mettre la main sur des ressources publiques. Une fois cette ambition réalisée, on se constitue une clientèle politique ; des militants-clients d’autant plus facile à conquérir d’ailleurs que le pouvoir les attirera comme le miel attire les mouches. C’est ce qu’on appelle l’attractivité de la position de pouvoir.

CHEIKH TIDIANE DIEYE
[email protected]

8 Commentaires

  1. En Afrique l’incorruptible est celui qui n’a aucune offre pour vendre sa dignité.
    Dés que l’offre se présente, il n’ya plus d’incorruptible, sauf si l’offre est trop basse, dans ce cas on se place comme incorruptble seul moyen voir l’offre s’éméliorer.

  2. En Afrique l’incorruptible est celui qui n’a aucune offre pour vendre sa dignité.
    Dés que l’offre se présente, il n’y a plus d’incorruptible, sauf si l’offre est trop basse, dans ce cas on se place comme incorruptible seul moyen voir l’offre s’améliorer.

  3. Aliou Aïdara Sylla : l’agneau du sacrifice !

    « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. [Abraham Lincoln1809-assassiné en avril 1865] ».
    « Toute l’eau de la mer ne suffit pas pour laver une tache de sang intellectuelle…[Lautréamont] ».
    Aliou Aïdara Sylla paye son crime de lèse-majesté pour son refus de soutenir le candidat des élections présidentielles. C’est la preuve matérielle d’un totalitarisme abject comme système de gouvernance qui commence mal. Laissons les faire donc dans leur sale guerre de bas étage, de lynchage politico-médiatique, ce à quoi ils excellent exclusivement, obstinément, mais tôt ou tard la vérité triomphera, à coup sûr, quoiqu’ils puissent déverser à longueur de journées des litanies de mensonges cousus de fil blanc qui leur collent à la peau. Le soubassement des chefs d’accusation bidon démontrent clairement que seuls les plus forts doivent avoir une histoire. Ils sont au-dessus des autres, parce qu’ils ont la force publique pour agir en toute impunité. Ils peuvent réduire en silence qui ils veulent, sans qu’on leur applique la même loi. Ces adeptes là finiront par se taire et mourir de leur propre poison. La justice divine prime sur celle des hommes. Et heureusement ! Qui vivra, verra !
    En l’espace de moins de 8 ans, celui qui s’autoproclame imam, dispose d’un patrimoine de plus de 8 milliardaires de francs CFA. Rupture de la bonne gouvernance, transparence, efficacité, efficience ? La réalité contraste avec le discours. Apparemment, Macky Sall, sa propre famille, sa garde rapprochée et ses courtisans peuvent aisément s’enrichir librement, mais l’enrichissement des autres est illicite, s’ils ne passent pas d’abord à la caisse, la condition sine qua non, pour être des sujets. C’est ça le seul crime de lèse-majesté d’Aliou Aïdara Sylla.
    Affaire Aliou Aïdara Sylla : le totalitarisme dénie le statut de mérite à un homme d’honneur exceptionnel.
    Aucun pouvoir n’est immuable, il n’y a de puissance, d’éternel que dans dieu. Mais faut-il qu’ils le sachent, car le pouvoir peut griser pour celui qui en use. Ceux qui sermonnent orbi et urbi et qui pensent que le pouvoir peut rendre assurément aveugle ne se trompent jamais. Le groupuscule apériste corporatiste, converti en rats, aux apparences manifestement claniques s’y retrouve dans cette loge éloquente que rien ne peut justifier de prime abord.
    Comme d’habitude à chaque magistrature, l’abondance servile d’une certaine presse pour se vendre, prend faussement les allures d’une référence de pacotille, alors qu’en réalité, c’est une simple vue de l’esprit ; car elle-même, dans son for intérieur, sait parfaitement qu’elle est façonnée complaisamment et consciemment dans son substrat, pour se mouler dans la sauce des nouveaux arrivants, tente de créer une différence d’approche bien marquée avec le défunt régime.

    Un leurre grotesque, puisque le nouveau chef aux commandes est le produit manufacturé du défunt régime. Tous les deux ont le même dénominateur, qui est la politique ultra libérale, hautement toxique et suffocante pour la majorité des ménages sénégalais. Pour ce faire, des conseillers tentent des stratégies de com bidon pour faire avaler la pilule, à dessein de créer un prétendu antagonisme d’apparat entre le premier et le second. Cet opposant de circonstance est donc arrivé au pouvoir dans des conditions inédites. Au deuxième tour des résidentielles, notre éthique républicaine nous recommandait à voter massivement Macky Sall, le candidat de l’opposition le mieux placé contre Abdoulaye wade, le candidat de la voie obscure. Pour la majorité des Sénégalais, le choix pour le candidat de l’apr n’était pas une adhésion politique.
    Quoiqu’ils puissent faire pour se dédouaner de leur forfaiture, dans leur for intérieur, les obscurs milliardaires galonnés, bien perchés dans leur piédestal, prouvent matériellement leur propre culpabilité, avérée, mais le citoyen lambda sénégalais est largement édifié sur la nature même de ceux qui les dirigent depuis mars 2012. Lorsque l’arbitraire prime sur tout le reste, comme le seul viatique, nécessaire, on est de plein fouet dans l’aliénation des consciences servie par une tyrannie présumée éternelle.
    Décidément, pour une certaine presse de la farandole aux ordres, il faut nécessairement censurer à tour de bras les bonnes plumes libres ! Les contradictions ne sont plus de mise, à moins de tresser les éloges serviables de « wade junior », le vainqueur du 25 mars 2012. Nous continuons à le marteler en toute conscience, en toute circonstance et en toute indépendance. Nous ne pas sommes pas des talibés taillables à merci des marchands d’illusions qui prêchent la bonne parole le matin et se dédisent le soir même, comme si rien n’était.
    Le despote cagoulé tient à son propre pouvoir comme la prunelle de ses yeux, telle une huitre sur son rocher. Contrairement à ce qu’il prétend être, ce régime n’est nullement celui de la rupture sobre, ni d’une quelconque transparence, vertueuse, mais au contraire, fait preuve d’une escroquerie totalement surréaliste sur fond de culte de personnalité. Les promesses ne suivent nullement les actions sur le terrain. Le président n’est pas un monarque.
    Décidément, la vérité a la peau dure. Plus de 10 mois après une investiture exceptionnellement célébrée à haut débit très audible par l’entregent d’un saupoudrage titanesque, excessif, aux contours éminemment ethno centristes, avec à la pelle des nominations obscures, que rien ne justifie, si ce n’est la même boulimie mimétique qu’il a héritée de son maître, sans compter les reniements suffocants à répétitions sur fond de propagandes répugnantes, aussi pires que celles du régime défunt décrié, place maintenant à un gouvernement budgétivore, aux éloquences élastiques, hystériques à l’infini, au nom d’une bamboula clanique de l’abondance surannée au service d’un exécutif électrisé, juge et partie ! Une éternelle campagne de supercheries grotesques, ostensiblement insultantes.
    L’homme que l’on a élu à défaut et par dépit, ne peut être que l’égal de lui-même. Il aura beau se dépatouiller, mais il reste tout de même empêtré dans un maquillage qui porte bien son nom. C’est un tic irréversible qui lui colle à la peau. En réalité, il ne doit sa posture que grâce à la production à flot de snippers convertis en directeurs de campagne, lesquels ont sciemment grugé les électeurs pour des raisons crypto personnelles.
    Décidément, celui que nous avons élu le 25 mars 2012, s’applique à lui –même, sans retenue, la même déontologie peu orthodoxe, au point qu’il juge nécessaire de la maintenir à dessein de la « démocratiser » et la blanchir en éternelle vérité par l’entregent d’une certaine presse de l’abondance servile, jouant les automatiques de la farandole, en contre partie d’une rétribution à la hauteur d’une bassesse proéminente. Le miracle de la bonne gouvernance n’aura pas lieu, pardon, au contraire, le rituel de l’enfumage classique sévira, c’est à dire se défausser inlassablement sur les autres et occuper le terrain médiatique pour se faire une sainteté d’apparence, consistant à accuser gratuitement des adversaires coriaces qu’on déshabille honteusement par des chefs d’accusation monstrueuses bidon, par une justice aux ordres, sans nécessairement avoir besoin d’étayer de telles balourdises infectes.

    La honteuse campagne de dénigrements systèmes contre Aliou Aïdara Sylla est substantiellement conforme à l’étroitesse d’esprit de leurs auteurs ! Qu’ils continuent la diabolisation ! Le spectacle acadabrantesque, titanesque contre le remarquable Aliou Aïdara Sylla, l’ex député libéral, entrepreneur, au parcours exceptionnel, mis injustement sous les feux de la rampes, pour amuser la galerie, respire l’amère saveur de rebeuss, derrière les barreaux, est présumé coupable pour blanchiment d’argent, association de malfaiteurs et escroquerie, alors que le scandale de la Société Pétro-Tim Sénégal S.A créée par le propre frère de Macky Sall passe comme une lettre à la poste. C’est bien ça l’apérisme appétissant d’un totalitarisme à géométrie variable, qui est insoutenable ! A chaque magistrature correspondent ses propres victimes expiatoires. Sous Wade, Bara Tall, Idrissa Seck avaient payé un lourd tribut pour leur refus de se plier à la règle capricieuse du chef suprême de la République. Celui qui est aujourd’hui aux commandes n’avait pas non plus échappé belle, mais au contraire, poussé à la porte, il avait pris le soin de s’armer financièrement, peu importe les moyens, pour ne citer qu’un aspect de ses richesses étalées, sans compter l’abondance des villas à la pelle, ici et au pays de l’Oncle Sam; même sa propre femme, Marième Faye, au foyer, ne connaissait nullement la diète, disposait elle aussi de biens mobiliers. Curieux !
    Patrimoine gigantesque de Macky Sall : Des zones d’ombre (Documents)
    Par SERIGNE MOUR DIOP | Le Senegalais.net | Mercredi 14 novembre 2012
    Nous le citons : « Ce qu’il d’emblée noter dans cette déclaration de patrimoine du président de la République Macky Sall, c’est l’absence d’argent liquide, comme si Macky Sall n’en possède point. Et, si cela est, ses dépôts bancaires au Sénégal et à l’étranger. Pourquoi est-il resté muet sur cet argent et sur ce que lui ont «offert» ses amis. Sans parler de son investissement perdu dans le projet de la radio « Sen Info », qu’il avait revendue à Ahmet Khalifa Niasse.
    Le chef de l’Etat revendique, également, un parc de trente cinq (35) véhicules divers, sans compter que son épouse, Mme Marième Faye, avec qui il est marié sous le régime de la séparation des biens, est propriétaire de deux villas à Sacré-Cœur 3 et Comico III. Rien que pour la valeur estimé du coût de ses villas sises à Dakar, Niague, Saly et Fatick, nous avoisinons le milliard avec ce chiffre faramineux de 951.520.312 Fcfa.
    Comme quoi, le chef de l’Etat sénégalais est loin d’être un souffre-la-faim, même s’il réfute le titre de «milliardaire». En tout état de cause, une telle fortune ne saurait être cumulée par un fonctionnaire, en seulement huit ans d’exercice, quel que soit son indice salariale, ses revenus et autres avantages ».
    L’homme est égal à lui-même. Lors de la campagne électorale, ses discours courtois, mielleux et lénifiants laissaient apparaître un homme d’apaisement, de rupture. C’était l’arbre qui cachait la forêt.
    Dans ce pays inintelligible, le dernier venu aux commandes est toujours le meilleur. L’hyperbole est une figure de style qui rapporte plus que la vérité. Point n’est besoin d’avoir un background propre. Il faut maquiller la posture et inverser les rôles et éblouir les électeurs et distiller les contre- vérités par presse interposée de l’abondance servile, toujours prompte à rendre service et à n’importe quel prix. Et le tour est ainsi joué. Pour cela, les lobbies calés au diapason, font le reste, maquillent les faits comme si rien n’était. Macky Sall, candidat des élections présidentielles de 2012, n’a pas dérogé à la règle, il a utilisé le symbole révélateur du cheval qui va plus vite que le vent. Une filouterie imparable, car les électeurs n’y comprennent rien des rapines politiques. Puisque la fin justifie les moyens.
    Et Harouna Dia, « vice-président » ou simple exutoire ? Parlons-en donc !

    Aux yeux de l’opinion nationale, il est le principal bailleur de fonds du parti et de la campagne du président sénégalais Macky Sall, l’homme d’affaires Harouna Dia est considéré comme le vice-président.

    Il a fait fortune en vendant du poisson fumé dans la sous région. Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, l’homme vivait totalement dans l’anonymat malgré ses supposés mds, pis encore; il restait un inconnu de l’échiquier politique avant les élections présidentielles de 2012. Macky pouvait très bien se passer des sous du milliardaire puisqu’il en avait suffisamment pour battre campagne. Peut être, pour faire taire les rumeurs d’un enrichissement rapide, il était nécessaire de faire appel « au philanthrope » pour se couvrir. C’est ce que nous croyons dans notre intime conviction.

    Mais étrangement dans nos pays, point n’est besoin d’analyser le background des candidats, au contraire, plus les grosses cylindrées 4 X 4 sont nombreuses, plus ça passe, plus elles déterminent l’issue des scrutins. C’est le côté surréaliste du cirque électoral. Le même homme est devenu depuis un obscur multimilliardaire comme par miracle, alors que son salaire, quelle que son indice, ne l’autorisait pas à disposer d’un tel patrimoine si colossal. Cerise sur le gâteau, peint sous les oripeaux victimaires, le talisman exceptionnel, a fait de lui ce que l’on sait maintenant. La suite est connue. Apparemment, rebelote, l’histoire se répète encore comme si rien n’était. En définitive, l’homme d’affaires qui est derrière les barreaux paie la note de son refus à soutenir le candidat pendant la campagne électorale. Tout le reste n’est que cosmétique, enfumage, sur fond de revanche, chantage, pour massifier un parti chroniquement déficient en termes d’adhérents dans tout l’échiquier politique. C’est le totalitarisme d’une boulimie insatiable jusqu’à la lie. Mais soyons respectueux, pour admettre qu’il est le calque masqué de son clone, pour simplifier les choses ! La rupture de la bonne gouvernance, c’est dans la continuité !
    Le matraquage politique des audits audibles à haut débit illimité ne peut être de l’argent comptant ! En réalité, c’est une soustraction politique à libre cours, puisque les commanditaires principaux n’ont que des arrière-pensées dans la perspective d’engranger les seuls bénéfices politiques, demain, pour renouveler un mandat déjà mal parti. Et pour cause. Nous l’avons démontré dans une de nos livraisons « le bon élève de la francophonie prépare son sommet, mais le spectacle continue ! ». Toutes nos contributions sont visibles sur le net. Jusqu’ici, nous avons été charitables et avenants par nos discours mesurés.
    « Sattelisation des esprits normalisés à la soviétique ? » Ce qu’on attend des journalistes, c’est le souci d’informer en toute objectivité, surtout sur un sujet vital et crucial qui interpelle la conscience, lorsqu’il s’agit d’une question de salubrité publique telle la transparence d’une bonne gouvernance. La liberté d’expression inscrite dans la constitution ne peut être un délit d’opinion. Car le métier de journaliste implique de la rigueur et de l’abnégation pour celui qui prétend l’exercer. Or, depuis la victoire de Macky, dans le cas précis, on assiste, sans discontinuer à un dilettantisme provocateur d’une certaine presse de la sarabande médiatique au service d’une mascarade estampillée « bonne gouvernance ». Dites donc la transparence du népotisme comme système de gouvernance !
    « Le Doyen des Juges Mahawa Sémou Diouf a royalement ignoré l’ex chef de l’Etat dont la propriété des chèques ne souffre d’aucune contestation », écrit L’Observateur lu par Leral. Son statut d’ancien chef d’Etat lui assure l’immunité.
    Macky Sall l’a d’ailleurs rappelé sur le plateau de France24 le 15 octobre dernier. « Mon intention n’est pas d’envisager une quelconque poursuite contre le Président Wade surtout qu’il bénéficie d’une immunité », avait-il déclaré. Un aveu de taille ! Non, la réalité est tout autre. Il craint tout simplement des révélations secrètes, massives que wade pourrait livrer au public. Faux, un président qui n’est plus aux manettes ne peut pas bénéficier éternellement d’une immunité permanente. Ce serait un énorme risque qu’il encourrait s’il s’attaquerait à « l’intouchable ». Voilà sa crainte ! Il n’y a rien d’autre. On ne conteste pas la véracité des chèques licites, mais on garde quand même le détenu politique, présumé coupable pour blanchiment d’argent, association de malfaiteurs et escroquerie. C’est tout simplement de l’arbitraire. Une aberration ou plus exactement du totalitarisme. Le seul tort de l’honorable homme d’affaires, c’est son crime de lèse-majesté pour avoir refusé de soutenir l’ex candidat, devenu président de la république. Pour ceux qui en doutaient, voilà le véritable visage de celui qui nous gouverne ! Jusqu’ici, on n’arrive pas à démontrer réellement la moindre infraction de l’inculpé, si ce n’est des chefs d’accusation cousus de fil blanc. Où est donc l’indépendance présumée libre de la justice dans tout cela ? Une simple vue de l’esprit. Un chantage indigne, déloyal.
    Justement parlons-en sans fioriture ! On le voyait déjà venir avec ses sabots dans ses déclarations tonitruantes, suite aux nominations décriées, hystériques, excessives, inopportunes, obscures, voire même démentielles, incompréhensibles et décalées, que rien ne peut justifier de prime abord : « Je nomme le président de la République, je nomme qui je veux ». Le message codifié laissait entrevoir une arrogance extrême. Des paroles d’un dictateur, pris la main dans le sac. Il faut dire les choses telles qu’elles sont et non point qu’on veuille qu’elles soient, pour plaire. Ce qui était déjà fort de bouchon dans une république présumée démocratique. Un avant goût de l’actualité hystériquement abondante et nauséabonde. En politique, tout se tient tel un collier de perles C’est chose faite maintenant ! L’embastillement d’Aliou Aïdara Sylla par le politiquement totalitaire, totalement décomplexé, agissant à visage découvert, puisque toute l’opération a été minutieusement coordonnée par le locataire en chef du palais. Ce qui est quand même fort de café.

    L’axe du mal Dakar- Bourkina Fasso : une certaine presse complice, maquille les faits, pour donner un simulacre de neutralité de pacotille, choisit son camp, par mécanismes idéologiques, corporatistes, sur recommande recommandée, en échange sûrement, d’une certaine rétribution, titre emphatiquement : « Alioune Aïdara Sylla : Le coffre-fort ambulant de Dakar ». Ainsi, la sarabande reprend servilement et vulgairement en boucle l’ignominie distillée pour qu’elle soit une vérité éternelle. Ces gens-là devraient d’abord balayer chez eux, avant d’arroser le monde d’ignominies, n’est-ce pas ?
    Le combat continue !
    Ahmadou Diop

  4. @Professeur, salaam à vous.Je ne partage pas votre avis, et il reflète à merveille cette mentalité bien sénégalaise qui suppose que tout le monde est pourri, et que rien ne sert de faire exception. »si tu ne voles pas, un autre fera à ta place, alors mieux vaut en profiter avant que le butin ne t’échappe ». Cet avis largement partagé dans la société sénégalaise révèle un égoisme notoire résultant d’un défaut de caractère ignoble. C’est une manière bien sénégalaise de se donner bonne conscience après une sale besogne.J’en connais des personnes incorruptibles vis à vis de la chose publique, et d’autres outre cette belle qualité,elles n’ont pas de défauts moraux qui puissent nuire à leurs semblables sur terre. La généralisation est une corruption monumentale de la moralité d’un individu qui cherche à se soulager la conscience et une insulte pour les non-désirants de tout ce qui appartient au public et Dieu sait ils sont légion en Afrique.Wa salaam

  5. @ndiaye, tu te fatigues pour rien.
    Le sénégal est un pays corrompu dans son ensemble.
    Je sais, il faut faire attention et relativiser, mais tout cela n’est que théorie. La réalité est que le pays est corrompu jusqu’à l’os.
    Pourquoi crois tu qu’abdoulaye wade a failli mettre le pays en feu? c’est parceque lui sait que tout sénégalais à un prix. Je ne fais que constater, cela ne me fais pas plaisir mais la corruption est une réalité, regardez ces prétendus marabouts qui organisent des chants et dérangent tout le monde, tout ceci n’est possible que grace à la corruption.
    Donc tes prétendues explications gardes les pour toi, et regarde les forces de l’ordre dans la circulation, ou les medecins dans les hopitaux, ou les hommes politiques, ouvres tes yeux.

  6. belle analyse ! mais C’est à Macky d’être vigilant s’il veut réussir la réforme de la société ! tous les cas que vous citez ont concoter un bon plan qu’ils mettent en eouvre pour récupérer les luttes populaires !
    Latif est latif et le demeurera pour ce qui l’ont connu !

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