Pourquoi s’entretuer pour juste vouloir être député ? Par Zayire FALL

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Ces derniers jours, la polémique qui surgit autour des investitures en vue des élections législatives a créé un climat de malaise qui ne peut laisser personne indifférent.
Si pendant les investitures, les gens se battent pour se retrouver en bonne position dans les listes, c’est dû aux traitements pécuniaires que l’on y gagne. Il ne faut pas se voiler la face. Les avantages financiers et matériels que gagne un député valent bien les insultes, les pugilats, les invectives auxquels l’on assiste pendant les investitures. Si l’on se crêpe les chignons lors des investitures, ce n’est pas dans la volonté de servir le Sénégal mais de se servir puisque cela rapporte gros.
Être député au Sénégal, c’est bien un métier. La députation est devenue un job comme un autre où les qualités essentielles sont savoir applaudir ses camarades de parti, voter les projets de loi de l’Exécutif les yeux fermés et exceller dans l’insulte et la raillerie caustique à l’endroit des opposants. Ainsi l’Assemblée nationale sénégalaise est une institution inutile qui coûte très cher aux contribuables et sert simplement de source d’enrichissement pour des hommes et des femmes pour la plupart sans qualification professionnelle.
Depuis le règne du président Wade, le traitement indemnitaire des élus (députés, maires, présidents des conseils régionaux) s’est accru d’une façon supersonique. De 600 000 francs Cfa en 2000, le salaire du député simple est monté à 1 300 000 francs Cfa. Pourtant ce sont des élus nourris et entretenus aux frais de la République. Ils roulent carrosse, perçoivent les meilleurs traitements pécuniaires de la République et pourtant ils demeurent les moins productifs pour ne pas dire qu’ils sont des «bons à rien». Ils ne rendent jamais service à la République. Ils sont d’éternels applaudisseurs, d’excellents dormeurs et de grands absentéistes. Les députés nous coutent vraiment chers.
4 milliards 166 millions pour l’achat des voitures
16 milliards 636 millions de francs Cfa de salaire pour cinq ans
4 milliards 500.000 de carburant
570 millions de crédits téléphone pour 5 ans

Presque 24 milliards FCFA en 5ans pour des députés sans utilité,
Est – ce vraiment normal ?
-Quand le taux de chômage est à son niveau le plus alarmant,
-Quand plusieurs de nos compatriotes ne mangent qu’une seule fois par jour,
-Quand le secteur du tourisme se trouve dans le creux de la vague,
-Quand l’inflation diminue de jour en jour le pouvoir d’achat des populations,
-Quand les produits agricoles trouvent difficilement des acquéreurs,
-Quand la santé est un luxe.
Ainsi, l’importance des défis et des enjeux liés à ces élections législatives doit interpeller l’ensemble des sénégalais pour une reprise de conscience collective.
Voter utile, ce n’est pas voter pour les candidats de l’inaction, ce n’est pas voter pour le retour des défaillants d’hier ou d’avant-hier.
En somme, le vote utile ne doit pas servir un parti mais il doit servir la patrie.
Ainsi, à partir d’aujourd’hui, nous devons nous relever, nous épousseter et reprendre la lourde tâche de la refondation de notre chère assemblée pour servir notre pays.
Servir son pays, est un devoir qui ne doit pas dépendre des états d’âme et des conjonctures…un devoir dont on ne peut jamais prendre congé ! Il est l’élément fondateur de notre identité collective.
Nous réaffirmons la grandeur de notre chère nation « Le Sénégal » tout en sachant que la grandeur n’est jamais donnée mais se mérite.
Zayire FALL
Coordonnateur du Mouvement Wallou N’dar
E-mail :[email protected]

5 Commentaires

  1. Bravo M. Fall. Que chaque citoyen se tienne debout comme vous si nous tenons à notre nation que de vulgaires aventuriers ont tant lacéré et affaiblit.

  2. Depuis notre accession à l’indépendance, nous avons eu trois présidents successifs. Chez nous, les politiciens du passé font du sur-place et ne se réinventent pas dans un autre secteur comme en Occident. Être chef de parti, c’est ici à vie malgré plusieurs échecs cuisants. Il en font une panacée. D’où l’encombrement sur le terrain politique et une tentative répétée de revenir au devant de la scène à tout prix et par n’importe quels moyens notamment une pratique consistant à changer de camp. Les nouveaux venus s’ajoutent à ceux-là. D’où forcément la cacophonie et l’embouteillage grossissant

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