Après plusieurs renvois, le lutteur M. Diop, plus connu sous le nom de Rambo, a comparu hier pour répondre des délits de détournement de mineure et pédophilie. Ce qui risque de lui coûter deux ans de prison, si le juge suit le parquet
C’est avec une grossesse de six mois que la jeune S. Dieng, 15 ans, s’est présentée devant la barre du tribunal où elle a attrait M. Diop alias Rambo, pour détournement de mineure et pédophilie. Le lutteur de 28 ans est en prison depuis bientôt un mois pour cette affaire de sexe. Selon la victime, le prévenu avec qui il partage le même quartier l’a violée, engrossée et refuse de reconnaître les faits.
Elle a expliqué que le jour de son viol, Rambo l’a fait appeler par une de ses cousines. Une fois dans la chambre du lutteur, ce dernier, en caleçon, l’a invitée à s’asseoir à ses côtés. C’est alors qu’elle lui a fait comprendre qu’elle était fâchée contre lui, car il ne lui avait pas fait part de son dernier combat qu’il a d’ailleurs remporté. Mais M. Diop, ayant d’autres idées en tête, n’a pas prêté attention à la complainte de l’adolescente. Mieux, il l’a menacée et forcée à entretenir des rapports sexuels. De ce viol, la jeune S. Dieng a contracté une grossesse qu’elle a cachée pendant quatre mois, avant de s’en ouvrir à sa maman.
Le lutteur, les bras croisés, a catégoriquement nié les faits, hier. ‘’Je n’ai jamais entretenu de rapports sexuels avec cette fille. Je n’ai aucune affinité avec elle, bien vrai que nous partageons le même quartier’’, s’est défendu Rambo. Mais la victime n’en a pas pour autant démordu. ‘’C’est lui qui a abusé de moi, ce jour là. Il m’a tellement montré sa force que je ne pouvais plus me débattre et si je n’ai rien osé dire à ma mère, c’est parce qu’il m’a menacée’’, a confié la jeune fille. Sa maman a ajouté qu’elle a su la nouvelle après avoir été interpellée par l’une de ses voisines, car sa fille également n’arrêtait pas de tomber malade.
Menaces
Venue témoigner, Awa Niang, par ailleurs cousine du prévenu, a failli ne pas rentrer chez elle, à cause de son comportement devant la barre. Elle a même suivi le reste de l’audience assise dans le box des prévenus. La jeune fille a d’abord refusé être l’amie de la victime. Mieux, elle a confié au juge qu’elles ne se parlent plus. ‘’Depuis trois ans, on se parle pas. C’est pour cela que ça m’a surpris qu’il accuse mon cousin de l’avoir engrossée, car ils ne sont jamais sortis ensemble’’, a expliqué Awa. ‘’Ce n’est pas vrai, elle veut juste protéger son cousin.
Chaque soir, je suis chez elle’’, a confié à son tour la victime.
A la suite de cette passe d’arme, l’avocat de la partie civile, Me Alassane Diallo, a demandé que le délit de viol soit également retenu contre le prévenu. Il a ensuite évoqué le certificat médical versé au dossier qui souligne que sa cliente a bien subi une pénétration sexuelle. Me Diallo a fini par demander au juge d’écarter les déclarations du témoin.
Pour réparer le préjudice subi, il a demandé la somme de 100 millions. ‘’L’argent ne pourra pas réparer intégralement ce qu’elle a perdu, mais vous devez comprendre qu’elle ne peut plus subir les violences verbales et les menaces de mort au quotidien de la famille de Rambo. Cette somme lui permettra de déménager et de s’occuper de sa grossesse’’, a-t-il conclu.
Le représentant du ministère public a pour sa part requis une peine de 2 ans ferme pour les délits de détournement de mineure et de pédophilie.
La défense a, elle, plaidé la relaxe au bénéfice du doute.
Le lutteur sera édifié le 3 décembre prochain.
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