Precampagne electorale La mêlée ! par Madior FALL

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C’est parti. La précampagne électorale s’enclenche et démarre sur les chapeaux de roues. Les candidats déclarés se jettent dans la mêlée. Les congrès d’investitures, les interviews dans les médias nationaux et internationaux, les tournées « économiques » du président sortant, celles politiques pour les autres, les réunions publiques et privées, les entretiens et déclarations, rythment la vie des camps en lice. On y redouble d’ardeur et de séduction. Pendant ce temps, l’électorat devenu plus attentif, écoute et scrute les programmes et projets.
Depuis le vendredi 6 janvier dernier à zéro heure, on est officiellement en précampagne électorale pour la présidentielle du 26 février. Le Conseil national de l’audiovisuel (Cnra) a averti que la « propagande » et/ou publicité électorale était formellement interdite dans les médias jusqu’à l’ouverture de la campagne électorale ouverte à 21 jours du scrutin. Les rédactions entendent elles, faire leur travail quotidien comme elles l’ont toujours fait sans tenir compte forcément de l’agenda des politiciens. La vie ne s’arrête pas parce qu’il y a une précampagne, puis une campagne électorale, se disent-elles.

Qu’à cela ne tienne. Les candidats déclarés à la présidentielle de février prochain se multiplient à mesure qu’approche l’échéance en attendant certainement que par un phénomène de distillation et/ou de tri, leur éventail soit ramené à des proportions raisonnables pour l’électorat. Ils déroulent pour le moment. C’est ainsi que le président de la République, Abdoulaye Wade, candidat à sa (re) succession et dont la candidature continue de susciter débat, mène activité électorale voire électoraliste sur activité. Même s’il se susurre qu’il se plaindrait en privé de son directoire de campagne qui serait sans âme. A quoi, rétorque-t-on cependant dans le camp de la majorité, qu’il n’a qu’à s’en prendre à lui-même, lui qui réprouverait toute initiative qui n’émanerait pas de lui ou de son fils. Toujours est-il qu’après un entretien avec France 24 et Rfi, la semaine écoulée où il a laissé réentendre qu’il se plierait à la décision du Conseil constitutionnel s’il advenait que ce dernier invalidait sa candidature, même s’il a affirmé avec force qu’il passerait dès le premier tour,-« le deuxième étant une perte de temps »,-il s’est rendu dans la région de Matam pendant le week-end pour visiter ses réalisations, notamment ses ponts et ses routes. Réalisations qui lui serviraient de bréviaires de campagne.

Pendant ce temps, les candidats Idrissa Seck, le maire libéral de Thiès de « Idy4président », Moustapha Niasse de la coalition « Benno Siggil Senegaal », prenaient son relais à Rfi et France 24. Ils y ont déclaré, Idrissa Seck, le premier : « Si je suis élu, ma première priorité sera la Casamance. Il faut ramener la paix, négocier avec tous les rebelles, mais également élargir cette négociation ». «Faire mieux qu’Abdoulaye Wade c’est facile. Parce que, ce qu’il fait c’est laisser pourrir la situation en Casamance », a renchéri, le second, Moustapha Niasse.

Pendant ce temps, Ousmane Tanor Dieng, le Secrétaire général du Parti socialiste (Ps) et candidat de la coalition de « Benno ak Tanor » (en wolof : unis avec Tanor, traduction approximative) était l’invité de l’émission « Carte sur table » de la 2STV, une chaîne nationale. Une émission animée par nos confrères Pape Alé Niang de la chaîne et Momar Diongue de l’hebdomadaire « Nouvel Horizon ». Le leader de la coalition, Bennoo ak Tanor, y a déclaré hier, dimanche 8 janvier qu’il ne fera pas de chasse aux sorcières si les Sénégalais et les Sénégalaises le portaient au pouvoir à l’issue de la présidentielle. Il a néanmoins tenu à souligner que « ceux qui auront fauté répondront devant la justice ». »Si nous sommes élus, nous ferons un état des lieux. Il ne s’agira pas d’un règlement de comptes, ni d’une chasse aux sorcières, mais on fera l’état de lieux », a-t-il signifié. Le battu de 2000 de rassurer sur le sort de son adversaire libéral si d’aventure, il le défaisait en février. « (…) Il nous a battus démocratiquement en 2000. En 2007, ils ont fraudé et sont restés au pouvoir. Avec la coalition que je dirige, nous voulons reconquérir le pouvoir. C’est le seul problème que nous avons », a précisé Ousmane Tanor Dieng.

Pendant ce temps, Cheikh Tidiane Gadio, leader du Mouvement politique citoyen « Luy Jot Jotna » (Mpcl), était l’invité de notre confrère Omar Gningue de la RTS dans son émission politique : « Point de vue ». Comme la plupart des candidats déclarés, l’ancien « meilleur ministre » de Wade a mis l’accent sur la résolution de la crise casamançaise, super priorité dans son programme. On le comprend aisément. Sa famille a déjà payé un lourd tribut à cette crise qui endeuille la région méridionale du pays. Le Dr. Cheikh Tidiane Gadio s’est par ailleurs intéressé à la question énergétique, à la gouvernance, à nos relations internationales etc. Il a préconisé une véritable politique énergétique en lieu et place d’un « plan takkal » du fils qu’il a jugé comme un simple plan de rafistolage qui a englouti d’énormes sommes d’argent sans grands résultats. Il s’est prononcé également sur plusieurs autres questions d’actualité et fait montre de son ambition d’opérer les ruptures si les Sénégalais l’élisaient à l’issu de la présidentielle.

Il n’y a pas cependant que les candidats déclarés qui ont envahi les stations de radios, les plateaux de télévisions ou les rédactions. Des hommes politiques comme Abdou Fall, le ministre d’Etat de Wade que ce dernier a cherché à « enterré » à Thiès récemment en intronisant son remplaçant lors d’une visite aux anciens cheminots du Dakar-Niger s’est prêté hier, dimanche aux questions de notre confrère Ndiaya Diop de Sud Fm dans son émission « Dianobi ». Une émission en wolof comme pour toucher un auditoire plus large, notamment celui de Thiès son fief familial politique et d’affectation.

L’ancien compagnon de Cheikh Anta Diop et du regretté Mbaye Niang qui a « dissout » sa formation politique, la Cdes dans le Pds en 1998 déjà en enclenchant par la même occasion la dynamique de la Coalition alternance 2000 (Ca2000), s’en est pris à la méthode cavalière du leader du camp libéral, Me Wade qui a décidé après l’avoir jeté dans la fosse aux lions de Thiès, de l’y retirer sans autre forme de procès. Au profit de Moustapha Sourang, le nouveau ministre libéral des Forces armées ? Abdou Fall a exigé lui, hier sur les ondes de Sud Fm, le respect du à son rang de leader politique, « qui s’est forgé par lui-même » une stature nationale et internationale. Il a déclaré pour que nul n’en ignore qu’il n’entendait pas « avaler tranquillement des couleuvres », sans réagir. Il a invité le fils du président de la République, le ministre d’Etat, Karim Wade à s’occuper de ses multiples départements au lieu de chercher à lui trouver des poux dans la tête. Abdou Fall (re) sonne-t-il la révolte dans son camp où les défections s’amplifient plus on approche de l’échéance du 26 février? Tout porte à le croire, même s’il a sollicité une audience avec le président de la République et chef (encore ?) de son parti.

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